On pourrait croire qu’il s’agit d’une bonne grosse blague
mais non : HEADWAR est bien parti en
mars 2011 pour les Etats-Unis où le groupe a effectué une tournée triomphale d’un
mois en compagnie des copains de John Makaye. La belle équipe. Ce LP,
demi-frère de l’album Touche Pas L’Enfant (il y a des
compositions en commun aux deux disques et cette fois-ci on a les titres), est
ainsi le témoignage d’un concert donné à Miami ; six titres, même pas une
demi-heure de musique et un public clairsemé que l’on entend ici ou là
applaudir et crier tandis que Romain, tatoué en chef, guitariste, bassiste etc., lance parfois des
annonces incompréhensibles entre les morceaux.
Première bonne nouvelle, le son de ce live est
plutôt pas trop pourri, c'est-à-dire pas enregistré du fond des chiottes et qu’il
donne à entendre assez distinctement la musique d’Headwar – on regrettera
seulement que les guitares soient trop au second plan et que les voix vous
sautent trop à la gueule lorsqu’elles apparaissent. Deuxième bonne nouvelle et sorte
de suite logique de la première, le son du disque est quand même un peu limité
(ou comment s’accommoder de ses propres contradictions d’auditeur) et dégage
également quelque chose de joyeusement roots – le micro qui capte le concert se
prend régulièrement des pains, on pourrait croire que c’est le vinyle qui saute
mais non, tout ceci est 100 % naturel – un son qui, on le répète, ne rend pas par
contre intégralement justice au bordel scénique et psychotique d’Headwar mais
qui malgré tout peut donner un début d’idée de ce qu’est le groupe en concert.
Lequel avait visiblement l’air d’être bien chaud
ce soir là à Miami, martyrisant à souhait sa noise tribale et dissonante, se
roulant par terre la bave aux lèvres (j’imagine) et foutant tout en l’air en
fin de set (j’imagine encore). Il ne manquerait que les images, celle par
exemple où le batteur ferait le poirier sur sa grosse caisse renversée ou cette
autre où l’un des guitaristes finirait collé au plafond par une armée de bras
et de corps envahissants. On l’écoute donc avec plaisir ce live, on rigole
lorsqu’à la fin une musique débile apparait, que les gens d’Headwar apostrophe
le public (« hey ! say some bullshit ! » – il y en a qui
répondent, confirmant d’un bel accent que ce live a bien été enregistré aux
U.S.) et que tout semble se terminer par un invitation à aller boire une bière
– quoi d’autre ?
12 - 03 - 11
Miami est publié en LP uniquement par Aredje,
Attila Tralala, Et Mon Cul C’est Du Tofu ?, Label Brique et Pouet Schallplatten ;
le disque est également intégralement et gratuitement téléchargeable sur internet mais ne soyez pas cons, donnez des sous à Headwar pour qu’ils
repartent un jour en voyage.