Paved
Intentions est un (double) album que THE AUSTRASIAN GOAT a publié en
septembre 2012 et qui fait donc suite à un Stains Of Resignation encore dans
toutes les mémoires et dans tous les cœurs… « L’Enfer est pavé de bonnes
intentions » : l’idéal musical de The Austrasian Goat, celui qui
jusqu’ici a poussé ce one man band au déchainement presque total et à la noirceur,
cet idéal supposé reste définitivement insaisissable mais on lui reconnaitra pourtant
cette constante indétrônable liée à l’exigence et à la profondeur. Donc peut-être
que Paved Intentions surprendra les
amateurs de The Austrasian Goat mais pas tant que ça, la teneur hautement
acoustique du disque n’étant pas réellement une nouveauté pour une entité qui
s’est déjà parfois un peu prêtée au genre dans le passé ; en ce qui concerne
les jeux d’obscurité et les éclats troubles, ils sont toujours là mais tout
simplement exprimés différemment.
Alors, oui, vous avez bien lu : Paved Intentions est un disque sur
lequel on serait bien en peine de
trouver la moindre trace de funeral doom incandescent ou de black metal boueux
et que, à condition de sérieusement manquer d’imagination, on pourrait trop
facilement qualifier de dark folk, (ha ! les étiquettes !) ; mais
il s’agit surtout d’un disque qui marrie incroyablement l’épure musicale, la
beauté exprimée et l’obsession. Ainsi Paved
Intentions est à la fois comme un jaillissement de lumières crues et les
blessures que l’on panse à la chaleur d’une flamme ; un réconfort mais
également l’invitation à ne surtout pas en rester là.
Une brulure peut certes engendrer une cicatrice
douloureuse mais c’est aussi parfois le moyen de guérir d’une blessure plus
grande encore : c’est exactement l’effet que procure Paved Intentions, tel un élixir sulfureux dont les conséquences peut-être
néfastes et irrémédiables ne seront jamais rien comparées aux bienfaits qu’il
procure également – chaque médaille à son revers et Paved Intentions représente ce revers là, il s’agit en tous les cas
qu’un disque au souffre miraculeux qui donne d’autant plus d’importance à l’attente
qu’il la suspend d’un seul coup d’un seul. On est là, avec Paved Intentions, c’est un peu tout mais c’est très certainement l’essentiel.
Plus en détails on appréciera entres autres toutes
les trouvailles d’apparence toute simple qui émaillent Paved Intentions et qui lui donnent cette dimension d’importance
(par exemple les percussions sur Could
The Lights Come Back ?). Paved
Intentions est ainsi un disque d’une austérité mais surtout d’une finesse
rare ; pour son enregistrement quelques musiciens additionnels ont comme
d’habitude été invités, au premier rang desquels José de Diego qui a également un peu
participé au mixage et qui est l’auteur de l’illustration tout simplement magique
qui sert de magnifique artwork au disque : Das Schloss (« Le Château »).
Paved Intentions est publié en
double vinyle uniquement par Vendetta records.