jeudi 3 janvier 2013

The Austrasian Goat / Paved Intentions




Paved Intentions est un (double) album que THE AUSTRASIAN GOAT a publié en septembre 2012 et qui fait donc suite à un Stains Of Resignation encore dans toutes les mémoires et dans tous les cœurs… « L’Enfer est pavé de bonnes intentions » : l’idéal musical de The Austrasian Goat, celui qui jusqu’ici a poussé ce one man band au déchainement presque total et à la noirceur, cet idéal supposé reste définitivement insaisissable mais on lui reconnaitra pourtant cette constante indétrônable liée à l’exigence et à la profondeur. Donc peut-être que Paved Intentions surprendra les amateurs de The Austrasian Goat mais pas tant que ça, la teneur hautement acoustique du disque n’étant pas réellement une nouveauté pour une entité qui s’est déjà parfois un peu prêtée au genre dans le passé ; en ce qui concerne les jeux d’obscurité et les éclats troubles, ils sont toujours là mais tout simplement exprimés différemment.
Alors, oui, vous avez bien lu : Paved Intentions est un disque sur lequel on serait bien en  peine de trouver la moindre trace de funeral doom incandescent ou de black metal boueux et que, à condition de sérieusement manquer d’imagination, on pourrait trop facilement qualifier de dark folk, (ha ! les étiquettes !) ; mais il s’agit surtout d’un disque qui marrie incroyablement l’épure musicale, la beauté exprimée et l’obsession. Ainsi Paved Intentions est à la fois comme un jaillissement de lumières crues et les blessures que l’on panse à la chaleur d’une flamme ; un réconfort mais également l’invitation à ne surtout pas en rester là.
Une brulure peut certes engendrer une cicatrice douloureuse mais c’est aussi parfois le moyen de guérir d’une blessure plus grande encore : c’est exactement l’effet que procure Paved Intentions, tel un élixir sulfureux dont les conséquences peut-être néfastes et irrémédiables ne seront jamais rien comparées aux bienfaits qu’il procure également – chaque médaille à son revers et Paved Intentions représente ce revers là, il s’agit en tous les cas qu’un disque au souffre miraculeux qui donne d’autant plus d’importance à l’attente qu’il la suspend d’un seul coup d’un seul. On est là, avec Paved Intentions, c’est un peu tout mais c’est très certainement l’essentiel.
Plus en détails on appréciera entres autres toutes les trouvailles d’apparence toute simple qui émaillent Paved Intentions et qui lui donnent cette dimension d’importance (par exemple les percussions sur Could The Lights Come Back ?). Paved Intentions est ainsi un disque d’une austérité mais surtout d’une finesse rare ; pour son enregistrement quelques musiciens additionnels ont comme d’habitude été invités, au premier rang desquels José de Diego qui a également un peu participé au mixage et qui est l’auteur de l’illustration tout simplement magique qui sert de magnifique artwork au disque : Das Schloss (« Le Château »).

Paved Intentions est publié en double vinyle uniquement par Vendetta records.