vendredi 14 octobre 2011

Sky:Lark! / self titled



 


Sky:Lark! peut se vanter de figurer dans deux catégorie à la fois : celle du groupe britannique de la semaine et celle du groupe noise du mois. Ou peut être bien l’inverse, je ne sais plus. Je ne sais pas non plus si on reparlera à l’avenir de ces quatre petits gars* mais pour l’instant, leur album sans titre et complètement autoproduit, édité en aout 2010 en toute discrétion, fait des étincelles et devrait logiquement squatter les playlists de tout salon de musique qui se respecte. Car, franchement, ce disque pète le feu et vous crache à la gueule un noise rock brûlant et méchant, direct et sans pitié.
OK… Sky:Lark! n’a pas inventé la machine à électrolyse et à transformer les manches de guitare en godemichés d’aluminium mais le groupe sait très bien s’en servir, avec bien plus de réussite que la moyenne générale même, puisque les guitares sont à la fois très épaisses et finement acérées. Une sorte de deux en un qui aboutit donc à des riffs bien puissants mais vous taraudant le crâne avec toute la précision d’une fraiseuse de dentiste vétérinaire. Dans la grande tradition du genre la rythmique n’est évidemment pas en reste – grosses lignes de basse et jeu de batterie agile et fermement précis – ce qui confirme toute la solidité conquérante d’une musique qui vous donne instantanément envie de brasser dans tous les sens. Seul le chant, correctement braillard et souvent doublé, a du mal à se sortir d’une certaine monotonie.
Sept titres seulement composent cet album, ce qui est bien peu dans l’absolu mais suffisant pour se rendre compte de la teneur énergétique et destructrice d’un groupe dont on espère qu’il ne s’arrêtera pas en si bon chemin, après ce qu’il faut bien appeler un petit coup d’éclat. Cela confirme également et une fois de plus que l’Angleterre nous fait plein de cachoteries et recèle sûrement encore quelques autres trésors du même genre à nous faire découvrir.

L’album de Sky:Lark! est uniquement disponible auprès du groupe pour le prix dérisoire de 7 livres sterling (une monnaie d’un autre siècle) plus le port, évidemment. Le vinyle est noir et le pressage de bonne qualité, il n’y a pas d’impression sur les ronds centraux, la pochette est sérigraphiée et ressemble à un vieux papier peint mural alors que le livret au format micro fanzine est presque complètement illisible. Le tout a été tiré à 300 exemplaires. Mais Sky:Lark! a également mis son disque en téléchargement libre et intégral sur son bandcamp.

* ils ne seraient désormais plus que trois