mardi 4 octobre 2011

MoHa! - Horacio Pollard / split






Revoilà donc les terreurs norvégiennes, alias MoHa!. Toujours basés à Berlin, Anders Hana AKA Odintu* et Morten J. Olsen AKA Morendo* publient trois nouveaux titres sur un split single – qui n’en est donc pas vraiment un puisqu’il tourne en 33rpm et qu’il y a plusieurs titres par face –, un très joli petit disque édité par Gaffer records. Le duo avait déjà eu l’occasion de travailler avec le label lors d’un 10’ splité lui aussi mais avec Tape That, des collègues à eux issus également du N Collective, et c’est également grâce à Gaffer records que MoHa! a déjà pu jouer plusieurs fois à Lyon, et ce pour notre plus grand plaisir**.
MoHa! propose donc ici trois titres enchainés – Flisespikking/Lyd Med Tenner/Mjøl Di Eiga Kake*** –, trois titres brutal de chez brutal et joués en continu, comme si la prise avait été effectuée telle quelle, direct live en studio. Le mix est assuré par Jeff Carey (les MoHa! ont dans le passé publié un single comportant des mix « différents » signés Jeff Carey de deux titres de leur album One-Way Ticket To Candyland) et le son est du genre rugueux bien que précis. MoHa! ne fait certes rien d’autre que du MoHa! mais c’est déjà beaucoup. On garde cependant bien toujours à l’esprit que cet enregistrement est nettement moins léché mais beaucoup plus chaleureux que la plupart de ce que tout le duo a pu publier depuis deux ou trois ans et qu’en conséquence il s’agit là de leur meilleur depuis longtemps (la seule exception étant précisément Meiningslaust Oppgulg 1 ****, le titre du split sus-cité avec Tape That).
On retourne le disque. Et on découvre Horacio Pollard – un illustre inconnu. C’est les MoHa! qui ont eux-mêmes présenté et proposé le bonhomme à Gaffer records pour compléter cette seconde face. Trois titres très bruyants d’impro expérimentale tirant vers le harsh psychédélique. Une ode au grand n’importe quoi, à l’obscurantisme sonore et à l’annihilation des sens. On déteste ou on aime et moi j’aime, sûrement parce que ce genre de musique régressive parle et parlera toujours à mes plus bas instincts qui avec le temps se révèlent de plus en plus virulents et impérieux.
Sinon, l’objet en lui-même est magnifique. Un 7 pouces transparent et pris en sandwich entre deux feuilles claque sur lesquelles apparaissent deux artworks différents – un par groupe : ci-dessus celui, très beau, de MoHa! alors que celui choisi par Horacio Pollard est vraiment très laid, il n’y a pas de comparaison possible.

* oui, maintenant ces deux là ont décidé de se faire appeler comme ça, j’avoue ne pas comprendre la blague
** et c’est toujours grâce à Gaffer records que MoHa! y rejouera le 8 octobre prochain, au Périscope et dans le cadre de l’immanquable Gaffer Fest
*** que j’ai décidé d’orthographier en entier uniquement pour le plaisir de souffrir un peu
**** tout pareil