Mesa Of The Lost Women* est un duo composé de Yves Botz à la guitare et à la voix ainsi que de Christophe Sorro à la batterie et aux effets. Le premier a fricoté avec Soixante Etages et du côté des Dustbreeders, tout comme le second, si mes souvenirs sont bons. I Remember How Free We Were est un album souvenir, semble-t-il la toute première publication de Mesa Of The Lost Women, et est édité par le label parisien Premier Sang (Sister Iiodine). Surtout I Remember How Free We Were regroupe deux enregistrements différents captés en concert. Enfin, lorsqu’on dit « enregistrement » il s’agit plutôt du repiquage de la bande-son de deux vidéos des dits concerts. La première a été tournée en juillet 2005 à Metz par Guillaume Marietta – oui, le petit gars de The Feeling Of Love, d’ailleurs à l’affiche ce jour là il y avait également A.H. Kraken, son ancien groupe. La seconde a été captée deux ans plus tard, en octobre 2007, au Caveau des Trinitaires, toujours à Metz. Le son de ce LP est donc aussi pourri, primitif, brut et granuleux que ce que laissent supposer les caractéristiques techniques de son enregistrement mais, en même temps, le résultat est du genre parfait car on aurait beaucoup trop de mal à imaginer une telle musique captée proprement avec rien qui dépasse ou qui bave.
Sur la première face, Bunker, les Mesa Of The Lost Women sont trois parce que le duo est accompagné d’un percussionniste supplémentaire (Thierry Dells). Le free rock du groupe, comme s’il avait besoin de ça, devient encore plus tribal et incantatoire mais ce qui vous saute littéralement à la gueule ce sont les assauts de Yves Botz à la guitare, lequel tire à vue sur tout ce qui bouge à la fuzz, à la distorsion et à la wah-wah tel un Ron Asheton qui serait resté bloqué sur un acide pendant les sessions d’enregistrement de L.A. Blues (de l’insurpassable album Fun House des Stooges, bien sûr). Les deux percussionnistes/batteurs se font plaisir, à nous aussi d’ailleurs, mais cette débauche de larsens et de saturation sont le bonheur suprême de la première face de ce LP.
On retourne le disque… et les Mesa Of The Lost Women sont à nouveau trois puisque Junko (de Hijokaidan) s’est invitée à la fête. Elle aussi a beaucoup trainé – et enregistré – avec Dustbreeders. Caveau n’a rien à envier à Bunker question déferlante sonore mais il faut rajouter l’effroi en plus puisque Junko, comme à son habitude, hurle (presque) tout du long comme si elle était en train de se faire torturer à mort. Même sans avoir l’image, juste en entendant ses cris, on ressent tout le dégoût fasciné que provoquent ses performances hors limite. Finalement la face Bunker était plutôt reposante.
* il y a une référence cinématographique derrière le nom de ce groupe… allez, je t’aide un peu