vendredi 1 février 2013

JC Satàn / Faraway Land




Chez 666rpm on n’aime pas beaucoup les groupes de garage pounque noisy psyché revival de mes deux donc on va vous parler maintenant de JC SATÀN, un groupe originaire de bordeaux. On a par contre toujours adoré ce nom de JC Satan, même s’il a tendance à faire croire à la terre entière que Satan ne peut être qu’un homme – parce que JC, c’est bien pour Jean Claude, Jean Christophe ou Jean Charles, non ? – et surtout on a peut-être eu tort de laisser filer ce groupe qui va très vite en besogne (un EP, quatre splits et trois albums en trois ans à peine) alors qu’il avait bien accroché nos oreilles avec Song Of Salomon, un titre présent sur un EP compilatoire publié par Born Bad, le bien-nommé Mauvaise Graine.  Donc voilà, on a fait l’impasse sur Hell Death Samba, le deuxième album que JC Satàn a publié en 2011 chez Slovenly parce qu’on trouvait qu’il lui manquait quelque chose, sans arriver à déterminer exactement quoi, mais on va tenter de se rattraper avec ce Faraway Land, troisième album publié lui en octobre 2012.
Un disque qui commence sous les meilleurs auspices avec un Legion darkeux et noisy en diable (évidemment) et dont le final vicié par des guitares stridentes du meilleur effet et rehaussé par un trompette fantôme nous fait dire que Legion est l’une des pépites garage de l’année 2012 (oui, carrément). Mais ce Legion sombre et orageux est également le principal point faible de Faraway Land parce que son ombre maléfique plane sur tout le reste du disque, lui servant de maître étalon, faisant honteusement croire au chroniqueur que voilà un disque qui va lui remuer les tripes, lui donner mal à la tête, le faire pleurer de cette tristesse suicidaire dans laquelle il aime tant se complaire alors que, non, la vérité est beaucoup plus simple et, évidemment, tout autre.
La vérité c’est que JC Satàn est un vrai groupe de pop, une pop bien cradossée et déglinguée mais de pop quand même, parce que JC Satàn aime les mélodies, les œillades sixties, les portes de garage qui s’ouvrent sur le psychédélisme, le shoegaze mutant et tous ces trucs qui ne sont pas forcément compatibles avec l’esprit plus dépressif que l’on avait pourtant cru déceler sur Legion. Il est assez évident que Faraway Land est un bon album mais il n’a pas non plus cette force à laquelle on s’attendait. La première face du disque défile alors sans que l’on s’y retrouve vraiment – les enculeurs de licornes magiques et les coprophagistes amateurs de champignons étoilés devraient eux y trouver leur compte – et il faut attendre la seconde, bien meilleure en tous points, sauf en ce qui concerne Song, pour que les bitch vibrations de JC Satàn retrouvent ce vice fangeux et cette odeur de souffre qui fait mal, ces guitares qui tronçonnent du macchabé dans l’arrière-cour, ces voix de zombites émasculateurs (le triptyque Faraway Land 2/New Face/More Power) tout en faisant passer le songwriting pop du groupe à la vitesse supérieure (The Last Episode, presque sublime). Et ça c’est déjà pas si mal.

Faraway Land est publié en vinyle (avec coupon mp3 pour celles et ceux qui n’ont plus de platine mais qui aiment remplir leur étagères) par Teenage Menopause – un label qui vient également de publier le deuxième album de Scorpion Violente, The Rapist, un disque dont on reparlera sous peu.