mardi 12 février 2013

Cult Of Luna / Vertikal





La première fois que Vertikal a eu les honneurs d’une écoute attentive et studieuse par la Haut Comité de Défense du Mauvais Goût Musical de 666rpm, une question s’est immédiatement posée : depuis combien de temps n’avait-on plus réécouté CULT OF LUNA ? Au moins depuis l’année 2008 et l’album Eternal Kingdom. Puis on s’est immédiatement après posé une seconde question, vaguement ennuyée, parce qu’avec l’âge on a tendance à perdre la mémoire : s’agit-il vraiment du même groupe ?
Pour s’en convaincre et pour donner une légitimité toute scientifique à une éventuelle appréciation future de Vertikal, on a donc remis sur la platine – et dans l’ordre – le premier album sans titre (2001), The Beyond (2002), Salvation (2004), Somewhere Along The Highway (2006) et Eternal Kingdom (2008, donc), soit plus de six heures de musique (pfffiou).

Enfin, fort de tous ces éléments de comparaison, Vertikal est revenu dans la salle de (crash) test, a été dépecé, disséqué, analysé, mâchouillé puis recraché. Les conclusions du jury sont donc les suivantes :

- oui, malheureusement, c’est bien le même groupe et on en profitera pour affirmer que le meilleur disque de Cult Of Luna reste The Beyond et que depuis celui-ci la qualité des enregistrements du groupe n’a jamais cessé de baisser
- Vertikal s’inspire du film Metropolis de Fritz Lang : lorsqu’un groupe va chercher aussi loin son inspiration pour un album entier c’est tout simplement le signe que ça sent le sapin
- il devrait être formellement interdit de mettre en début d’album une introduction aussi merdique que The One, Vangelis sort de ce corps
- il devait également être formellement interdit de balancer, au moment où les guitares devraient plutôt être en avant et tout charcler sur leur passage, des sons aussi chiatiques que ceux qui polluent allégrement  I: The Weapon (à 1’16 et suivantes) – ces choses que par mansuétude on qualifiera de mauvais souvenirs réservés aux groupes de rock progressif et au bucher qu’ils méritent tous
- corollaire de ce qui vient d’être affirmé : le post hardcore ce n’est que trop souvent du vulgaire rock progressif déguisé en hype metal
- il se passe encore moins de choses sur Vicarious Redemption que dans un film d’Andrei Tarkosky – pour  reparler de cinéma –  mais lorsque les enluminures electro prennent le dessus (à 11’20) on rit encore moins que lorsqu’on a vu Le Gendarme De Saint-Tropez ou Les Visiteurs pour la première fois
- The Sweep est une autre tentative de réhabilitation de Vangelis
- Syncronicity n’est pas une reprise de Police mais est tout aussi affligeant
- Mute Departure = fusion de l’electro bas de gamme et de la grandiloquence progressive (oui, on tourne en rond)
- Disharmonia : ceci est un test audio pour régler la balance, les graves et les aigus de ta chaine hi-fi (si tu écoutes uniquement des mp3 appuie sur la touche « avance rapide » de ton iPaid)
- In Awe Of : on devrait arrêter de se foutre de la gueule des groupes d’emo (à l’exemption des éternellement insupportables Engine Down) parce que les groupes de post hardcore, du moins ceux où ça chante et question larmes adolescentes, le font très bien aussi
- Passing Through… si passer de l’autre côté signifie crever littéralement d’ennui alors c’est réussi
- Vertikal est publié en CD, CD limité (avec un titre en plus, mais pour quoi faire ?) et en vinyle par Indie Recordings
- économisez votre argent, achetez un vrai disque ou alors achetez le DVD de Stalker ou celui de Solaris, Tarkovsky c’est vraiment bien même si c’est pas drôle du tout (fin de la chronique cinéma)