Trêve hivernale, fêtes de fin d’année, crise financière, embouteillages sur le périphérique, accidents de voitures, fin du monde imminente, gastro-entérites et problèmes domestiques en tous genres – fallait pas fonder une famille ni avoir d’enfants – et voilà le résultat : le dernier concert auquel j’ai pu assister remonte déjà au 7 décembre… soit six semaines complètes et totales d’abstinence, de manque insupportable et d’attente fiévreuse avant de pouvoir retourner m’enfermer dans une cave humide et froide et en prendre plein la tête.
Mais presque miraculeusement (si je puis m’exprimer ainsi) le premier concert vraiment intéressant de ce mois de janvier fut celui réunissant Cult Of Occult et Carne à Buffet Froid. J’en ai frémi d’avance rien qu’en l’apprenant et surtout en écoutant les quatre titres que les Cult Of Occult ont eu la bonne idée de mettre en ligne sur internet et qui constitueront très bientôt – pour le mois de février si tout va bien – la première sortie officielle du groupe et qui plus est sur Dethroned Productions, s’il vous plait.
Et vu le nombre de personnes qui attendent devant devant Buffet Froid, je réalise que je ne dois pas être le seul à être sérieusement en manque de gros son qui fait mal. Je réalise aussi que les Cult Of Occult ont vraiment beaucoup d’amis venus les soutenir et que la cave va être bien remplie ce soir. Tant mieux. C’est après tout aujourd’hui le premier concert de ces jeunes gens et ils ont à juste titre l’air de susciter pas mal d’attentes, lesquelles ne seront pas déçues, loin de là. La cave est plongée dans la pénombre, on n’y voit vraiment pas grand-chose et quatre ombres encagoulées s’approchent enfin des instruments.
Le line-up du groupe est on ne peut plus basique (chant hurlé, guitare, basse et batterie) et le mur du fond de la cave est tapissé d’une rangée impressionnante d’amplis. Pourtant le son du groupe sera un rien différent de celui du futur disque – qui bloque lui quasiment systématiquement dans le rouge et ce à tous les niveaux, jusqu’à en être sursaturé de grésillements inhumains – pour tout concentrer sur une puissance sonore réellement démoniaque, inhumaine elle aussi. Les gorges se serrent, les estomacs se nouent, les intestins gargouillent violemment et certains dans le public ont cru risquer la descente d’organes tellement Cult Of Occult a joué avec une violence à faire trembler la voute et le sol de la cave de Buffet Froid.
On reconnait les compositions du EP – les titres I Hate You et Cult Of Occult sont définitivement du pur evil – mais (donc) on les trouve plus axés doom incandescent à combustion lente que sludge vibratoire plongé dans un bain d’acide nitrique. Un bon concert quoi qu’il en soit, qui a bien provoqué les effets escomptés – il fallait malgré tout être plutôt devant pour tout entendre et admirer du jeu de ce batteur impitoyable – et c’était également assez drôle de voir le bassiste lâcher son instrument de temps à autre pour siffler une bière, aller faire un tour puis revenir et se remettre à jouer.
Je pensais que Cult Of Occult allait jouer en second et Carne en premier mais il n’en fut rien. Le duo a lui-même prévenu avant de commencer et alors qu’il mettait du temps à régler quelques petits problèmes techniques : « on n’a pas du tout le même son que Cult Of Occult, vous allez être déçus ». Bonne ambiance et décapsulage de bières à coup de dents.
Malgré la difficulté (relative) de jouer en second, malgré la corde de guitare cassée après le deuxième titre, malgré la voix que l’on n’entendait pas toujours très bien et malgré l’ampli basse qui a lâché en fin de concert, les deux Carne ont délivré un bon set… J’étais vraiment content de les revoir enfin : j’ai toujours trouvé le moyen de rater le groupe à chaque fois ou presque qu’il a joué en 2011. Pourtant il se fait bien trop rare à mon goût et si j’ai bien compris cela ne va pas s’arranger question fréquence des concerts.
Alors content oui et surtout surpris de l’intensité accrue que Carne maitrise désormais, un vrai mélange de lourdeur et d’agressivité. Carne ose quelque chose que peu de groupes tentent réellement : jouer mid-tempo sur la longueur et pratiquer un travail de sape bien en soubassement sans ralentir et passer pour des doomsters de plus ni accélérer façon hardcoreux du dimanche. Réussir à allier à la fois le côté puissant et le côté lancinant de sa musique à ce rythme là, étrangement entre deux eaux et tenu constamment, c’est quelque chose.
Alors content oui et surtout surpris de l’intensité accrue que Carne maitrise désormais, un vrai mélange de lourdeur et d’agressivité. Carne ose quelque chose que peu de groupes tentent réellement : jouer mid-tempo sur la longueur et pratiquer un travail de sape bien en soubassement sans ralentir et passer pour des doomsters de plus ni accélérer façon hardcoreux du dimanche. Réussir à allier à la fois le côté puissant et le côté lancinant de sa musique à ce rythme là, étrangement entre deux eaux et tenu constamment, c’est quelque chose.