Difficile de trouver beaucoup d’informations sur Generation Of Vipers, si ce n’est celles consistant à dire que ce Howl And Filth est le troisième enregistrement* longue durée de ce trio du Tennessee ou que dans le line-up du groupe on retrouve un membre des affreux U.S. Christmas (Travis Kammeyer, ici à la basse) et un membre des encore plus abominables A Storm Of Light (le batteur B.J. Graves). Quant au guitariste/chanteur Josh ‘Asa’ Holt, il hante également les couloirs désespérants de U.S. Christmas. Enfin, dernière précision, Howl And Filth a été enregistré par Kurt Ballou au God City Studios et masterisé par l’omniprésent et hyper spécialiste des gros sons burnées et ventrus Nick Zampiello – deux garanties donc pour un son aussi énorme que conquérant.
Voilà, il n’y a plus qu’à jeter un coup d’œil sur
l’artwork de la mort qui tue de Howl And
Filth et le décor est pour ainsi dit planté. Generation Of Vipers est un autre
exemple de ces nombreux groupes américains qui veulent tout détruire sur leur
passage comme un bon vieux rouleau compresseur se prenant pour un panzer batifolant
dans les plaines polonaises, quelque part entre hard core ralenti et noise
métallisée. Generation Of Vipers est même un énième groupe qui doit beaucoup de
choses à Neurosis – avec quelques relents valeureux d’Unsane comme sur la
dernière partie de Ritual ou l’intro
malsaine à souhait de Slow Burn.
Tout ceci n’empêche absolument pas Howl And Filth d’être un sacré bon
album : puissant, racé, monstrueux et démoniaque. Pour une fois on
admettra que la prise de son hormonée de l’ami Kurt Ballou a pu servir à
quelque chose pour rendre le hard core metallisé de Generation Of Vipers encore
plus mordant et encore plus impressionnant (surtout au niveau du son de la
batterie) mais on n’oublie pas non plus que Josh Holt et Travis Kammeyer sont allés
après l’enregistrement mettre en boite des pistes supplémentaires, tous seuls
dans leur coin et dans un tout autre studio que God City, sans l’aide de
personne.
Derrière le déluge et les coups de massue on ne trouve
pas beaucoup de finesse (c’est le moins que l’on puisse dire) mais des détails,
des mises en œuvre et autres graduations qui, en plus de rendre le son de ce
disque impressionnant de puissance ET de méchanceté, lui offrent surtout une
qualité exceptionnelle, disons une profondeur – on ne va quand même pas
employer le terme de chaleur – qui manque à 98 % des productions du genre. Seul
gros bémol, les quelques passages atmosphériques (comme au milieu de Slowburn, le violon de All Of This Is Mine ou l’intro de The Misery Coil) qui tendraient à trop
ancrer Generation Of Vipers dans un post hard core synonyme de platitude. On
pardonne au groupe et on peut comprendre aussi que ses membres puissent éprouver
le besoin de lever le pied parce que le reste du temps Generation Of Vipers
démontre avec Howl And Filth que le
groupe possède un sacré tempérament de tueur.
* sur la page bandcamp de Generation Of Vipers on
peut également écouter les deux autres albums du groupe : Grace publié en 2005 et Dead Circle datant de 2007 – par
contre aucune trace d’un 12’ et d’un split que le groupe aurait également
publiés