Ceci n’est pas un nouvel album d’Oxes*. Mais un simple
12’ comprenant trois titres. C’est tout ? Plus de six années après un EP
qui lui-même avait tant tardé après les deux albums du groupe – un sans-titre**
en 2000 puis Oxxxes en 2002 ?
Oui, c’est tout. Trois titres dont deux que l’on connait déjà… Ouch ! Mais
on y va quand-même, habitués, un rien intrigués, tout en étant persuadés que
Oxes est un groupe de clowns et de géniaux guignols avec trois types qui ont
bien bossé il y a plus de dix ans pour mettre en place une musique, une sorte
de scénographie et donc une image dont Oxes peut être fier mais dont le groupe
est également prisonnier.
Qu’importerait donc les disques qu’Oxes peut bien
enregistrer du moment que le groupe est toujours aussi débile en concert. Et il
peut encore l’être, comme il l’a montré lors de sa tournée européenne de 2011.
Quoi qu’à cette occasion on a pu avoir du mal à digérer la pilule d’une redite
prévisible et un rien paresseuse. Les blagues les plus courtes sont les
meilleures ? Le doute s’installe… Pour le trio aussi l’immuable règle d’or
des vieux cons revenus de tout semble fonctionner ainsi : Oxes c’était
mieux avant.
Donc ce disque, intitulé Bile Stbudy. Deux titres sur la face A (Crunchy Zest et Bile Stbudy) et un seul sur la face B (Orange Jewelryist). La présence du
premier et du troisième rend obsolètes les deux 12’ publiés par Africantape au
printemps 2011, deux maxis 45 tours total 80’s et qui présentaient chacun de
ces titres accompagnés de remix oscillant entre l’insignifiant et l’inutile.
Sans ces embarrassants compléments technoïdes bas du front, réécouter
l’excellent Crunchy Zest et le nettement
moins bon Orange Jewelryist est un
véritable plaisir car on y retrouve tout ce que l’on aime chez Oxes : ces
duels de guitares, les riffs qui ne laissent aucune chance, ces pseudos solos
de branleur et même sans l’image on en rigole… On en rigole comme des cons, comme
lorsqu’on regarde pour la 666ème fois la même séquence d’un de
ses films préférés se moquant de l’obscurantisme religieux. Bile Stbudy, le seul réel inédit des
trois, vous fera le même effet, pilepoil qualitativement parlant entre Crunchy Zest et Orange Jewelryist. Rien de nouveau mais rien d’inutile non plus,
comme si Oxes nous permettait de relever les compteurs et nous donnait déjà
rendez-vous pour dans six ans – mais serons-nous encore là ?
L’illustration de la pochette ci-dessus est celle de
la deuxième version du disque, publiée début décembre 2011. Le premier tirage
était limité à 100 exemplaires avec une sérigraphie. Le second tirage
est moins joli et est accompagné d’un coupon mp3.
* oui c’est un profil Facebook… Oxes a également
un compte twitter, on n’arrête pas le
progrès
** avis aux amateurs d’Oxes : alors que
certains y avaient pensé très fort, la réédition du premier album d’Oxes ne se
fera sans doute jamais car le type qui s’occupait de Monitor records a perdu
les bandes master – on vous fera signe s’il les retrouve un jour