J’adore m’esclaffer de rire, j’adore les bonnes
blagues bien grasses, l’humour pompier des casernes du même nom, l’odeur des
pieds qui puent et des pets intempestifs, les blagues sexistes, les histoires
belges, l’humour pipi-caca et j’aime même l’humour marseillais car oui je suis
un vrai boute-en-train et… non, non, non. NON. En fait je suis aussi dépressif
que rébarbatif et dès qu’un disque commence par une grosse blague, je le jette
directement à la poubelle. Un peu de sérieux, quoi. Merde.
Sur ce split publié par Cheap Satanism records
c’est Joy
As A Toy qui ouvre les hostilités. La première blague du groupe c’est son
nom mais je peux pardonner à ces trois jeunes gens car moi aussi je pratique la
masturbation. La deuxième blague c’est Profondo
Rosso, une reprise de la musique du film du même
nom réalisé au siècle dernier par Dario Argento (et au passage l’un de ses
meilleurs). Une musique signée Goblin – qui en a signé tant d’autres pour
Argento – et que je n’ai jamais pu encadrer, malgré tout l’amour que je porte à
ce film du réalisateur italien. Et ce n’est pas la présence de Pierre
Vervloesem (ex X-Legged Sally) qui va me faire changer d’avis. Ce qui me ferait
changer d’avis ce serait plutôt The
Monster, un titre original cette fois et non une reprise, un morceau où les
couches de synthétiseurs gluants laissent la place à des guitares presque post
punk et à un avant-rock un rien zappaesque c'est-à-dire qui essaie de faire
rire le plus sérieusement du monde. Le problème de Zappa c’est qu’il était une
espèce de straight-edge avant l’heure. Je préfère l’alcool et la drogue et
surtout je préfère la musique qui ressemble à du vomi, un vomi consécutif à trop
d’absorbation de ces mêmes substances. J’aime rire, je vous l’ai déjà dit.
La troisième blague concernant Joy As A Toy c’est
que le groupe est pourtant bien supérieur à celui qui occupe la seconde partie
de ce split, à savoir Germanotta
Youth. Réglons tout de suite le cas de Massimo Pupillo (bassiste de Zu)
puisqu’il fait partie du line-up de ce trio aux côtés d’Andrea Basilli
(batterie) et d’un certain Reeks (synthétiseurs, samples et boite à rythmes).
Ce n’est pas sa présence qui pourra relever le niveau d’un indus metal prog
technoïde sursaturé de rythmes synthétiques et de nappes de claviers… et du
synthé il y en a beaucoup trop pour que mon petit humour fragile – encore lui –
puisse les supporter. Pour rendre la pareille à Joy As A toy, Germanotta Youth
s’est également fendu d’une reprise, celle du thème d’Halloween, le film de John Carpenter. En théorie une musique
bien supérieure à celle de Goblin (et composée par Carpenter lui-même) mais ici
rendue insupportable par les traitements sonores avec lesquels Germanotta Youth
nous a déjà torturés sur ses propres compositions. Par pitié, arrêtez le
massacre.