dimanche 3 juin 2007

Est-on vraiment obligé de se faire aux mauvaises nouvelles ?

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Il y a des semaines qui finissent mal : je reçois un mail à propos de la situation catastrophique de Radio Dio qui contrairement à ce que son nom indique n’est pas un hommage direct à l’ancien chanteur de Rainbow et remplaçant d’Ozzy Osbourne au sein de Black Sabbath. En un mot comme en cent, si à l’âge légal pour fuir le domicile parental sans risquer de me faire ramener direct à la maison par les autorités compétentes et par la peau du cul j’avais atterri à Saint Etienne et non pas dans la grande ville voisine, j’aurais très certainement frappé à la porte de cette radio pour proposer mes services, ma curiosité et mon envie de faire du bruit avec toute l’ignorance et toute la candeur que me caractérisaient à cette époque là. Le hasard a voulu que je sois fauché et paresseux et que donc je décide de ne faire que trente cinq kilomètres au lieu de cent et qu’après une observation attentive du terrain je me sois retrouvé à passer des disques et boire de la bière au lieu d’aller en cours quand je n’étais pas obligé non plus de travailler pour entretenir des conditions de vie sanitaire et sociale à peu près décentes.
Alors que se passe t-il à Radio Dio ? Un dépôt de bilan, purement et simplement et cette situation est malheureusement symptomatique de l’état général des radios associatives en France -j’exclue de cette catégorie toutes les radios confessionnelles qui elles débordent de moyens, les fidèles sont toujours prêts à payer très très cher pour entretenir le prosélytisme, je les laisse croire dans leur coin. Voilà donc une radio de plus qui risque fort de disparaître et bien que celle-ci soit membre du réseau clientéliste de la Ferarock (dont l’indépendance reste toujours une chose à prouver) je ne peux que le regretter mais cela m’amène aussi à penser que le temps des radios associatives est peut être révolu : je ne compte plus les webzines, les radios web, les forums internet où quelques énergumènes s’empoignent pour savoir si le dernier album de Neurosis est meilleur ou pas que l’avant dernier. Tout ça va plus vite, plus loin, plus fort… Mais ce qui manque c’est la rencontre, le lien social (j’emploie ce vilain terme galvaudé exprès) qu’apporte une radio en tant que lieu -c'est-à-dire, concrètement, le studio où se rendent des gens pour faire une émission : de là viennent quels uns de mes meilleurs amis.

[Sinon, j’essaie patiemment de me remettre du concert d’hier au soir : quelques amis là aussi et peut être un petit peu trop de bière ?]