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J’ai cherché quelque chose à dire contre (à défaut de quelque chose à faire) et j’en suis arrivé à ce titre d’un album des Dead Kennedys sûrement parce que je viens de relire un texte de Lester Bangs intitulé Jello Biafra n’est pas un crétin (extrait de Fêtes Sanglantes) dans lequel le moustachu démonte complètement le groupe de San Francisco. Une centaine de pages plus tôt il y a la fameuse chronique sur le Kick Out The Jam du MC5 et si Bangs a plus tard reconnu son erreur à propos de Rob Tyner and C° il n’a pas eu le temps de le faire à propos des Dead Kennedys et d’ailleurs l’aurait il fait ? Je crois qu’il ne supportait pas la politique en musique : Tu hais réellement la vie américaine actuelle, Jerry Brown et Ronald Reagan. Moi aussi. Mais tous les nihilistes californiens idiots et peut être proto fascistes/racistes aussi. […] Même si tu crois à ce que tu dis sur le capitalisme, le consumérisme, etc., je ne crois pas qu’ils t’écoutent. Je pense que, dans la mesure où ils peuvent te différencier des autres, ils viennent te voir pour la même raison qu’ils vont voir Black Flag ou les Plasmatics, d’ailleurs : pour la brutalité idiote.
Il a bien saisi l’ambivalence du truc, c’est un vieux débat, la violence du propos (ou de ce qui entoure le propos) peut elle être aussi ou même plus violente que ce que le propos lui même voudrait dénoncer ? L’effet miroir est dévastateur, le contre exemple ne fonctionne que rarement et donc peut même parfois séduire. Un type comme Lester Bangs aurait il fini par se vautrer dans la débauche de violence tout comme John Peel avait choisi dès 1986 de faire confiance à Napalm Death ou Extreme Noise Terror et de les enregistrer pour son émission sur Radio One ? La brutalité idiote telle qu’il l’a décrite est devenue une forme d’expression en elle-même, acceptable, l’ironie et le sens de tout ça échappe à toutes règles autres que celles qui les définissent en propre : autrement dit, on tourne en rond.
Ce n’était pas le cas des Dead Kennedys, l’engagement de Jello Biafra je crois était sincère -la preuve : il dure toujours… ok, je sais que ce n’est pas suffisant mais c’est qu’en fait je n’ai absolument pas besoin d’une preuve infaillible- et après toutes ces années la musique du groupe est toujours aussi motivante et libératrice, contrairement à ce qu’affirmait Bangs dans son article. Alors la violence, en musique ou ailleurs, oui, sûrement et de plus en plus. C’est notre monde... un monde où la définition de la démocratie est celle qui tend à demander le silence après les élections, comme si un vote imposait au final de fermer sa gueule et de courber les épaules. S’enivrer du parfum délétère de la destruction ou bien jouer la subversion ? La subversion n’est plus dans les idées mais dans la description de l’horreur (en musique les champions du genre s’appellent Whitehouse) et c’est triste d’en être arrivé là, je regrette chaque jour d’avantage qu’il n’y ait plus grand-chose d’autre à dire, qu'il n'y ait personne pour le dire. Après, on peut toujours aller brûler des bagnoles et se prendre des coups de matraques, pas pour rien ?
J’ai cherché quelque chose à dire contre (à défaut de quelque chose à faire) et j’en suis arrivé à ce titre d’un album des Dead Kennedys sûrement parce que je viens de relire un texte de Lester Bangs intitulé Jello Biafra n’est pas un crétin (extrait de Fêtes Sanglantes) dans lequel le moustachu démonte complètement le groupe de San Francisco. Une centaine de pages plus tôt il y a la fameuse chronique sur le Kick Out The Jam du MC5 et si Bangs a plus tard reconnu son erreur à propos de Rob Tyner and C° il n’a pas eu le temps de le faire à propos des Dead Kennedys et d’ailleurs l’aurait il fait ? Je crois qu’il ne supportait pas la politique en musique : Tu hais réellement la vie américaine actuelle, Jerry Brown et Ronald Reagan. Moi aussi. Mais tous les nihilistes californiens idiots et peut être proto fascistes/racistes aussi. […] Même si tu crois à ce que tu dis sur le capitalisme, le consumérisme, etc., je ne crois pas qu’ils t’écoutent. Je pense que, dans la mesure où ils peuvent te différencier des autres, ils viennent te voir pour la même raison qu’ils vont voir Black Flag ou les Plasmatics, d’ailleurs : pour la brutalité idiote.
Il a bien saisi l’ambivalence du truc, c’est un vieux débat, la violence du propos (ou de ce qui entoure le propos) peut elle être aussi ou même plus violente que ce que le propos lui même voudrait dénoncer ? L’effet miroir est dévastateur, le contre exemple ne fonctionne que rarement et donc peut même parfois séduire. Un type comme Lester Bangs aurait il fini par se vautrer dans la débauche de violence tout comme John Peel avait choisi dès 1986 de faire confiance à Napalm Death ou Extreme Noise Terror et de les enregistrer pour son émission sur Radio One ? La brutalité idiote telle qu’il l’a décrite est devenue une forme d’expression en elle-même, acceptable, l’ironie et le sens de tout ça échappe à toutes règles autres que celles qui les définissent en propre : autrement dit, on tourne en rond.
Ce n’était pas le cas des Dead Kennedys, l’engagement de Jello Biafra je crois était sincère -la preuve : il dure toujours… ok, je sais que ce n’est pas suffisant mais c’est qu’en fait je n’ai absolument pas besoin d’une preuve infaillible- et après toutes ces années la musique du groupe est toujours aussi motivante et libératrice, contrairement à ce qu’affirmait Bangs dans son article. Alors la violence, en musique ou ailleurs, oui, sûrement et de plus en plus. C’est notre monde... un monde où la définition de la démocratie est celle qui tend à demander le silence après les élections, comme si un vote imposait au final de fermer sa gueule et de courber les épaules. S’enivrer du parfum délétère de la destruction ou bien jouer la subversion ? La subversion n’est plus dans les idées mais dans la description de l’horreur (en musique les champions du genre s’appellent Whitehouse) et c’est triste d’en être arrivé là, je regrette chaque jour d’avantage qu’il n’y ait plus grand-chose d’autre à dire, qu'il n'y ait personne pour le dire. Après, on peut toujours aller brûler des bagnoles et se prendre des coups de matraques, pas pour rien ?