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J’ai trouvé ce petit tract vert fluo dans l’enveloppe à bulles contenant le disque de Ground Zero et celui de Death Unit que j’avais commandés il y a quelques semaines, depuis tellement longtemps que je pensais que le colis s’était perdu, que je m’étais trompé d’adresse ou quelque chose dans ce genre -la musique est une tentative dérisoire de se convaincre que le temps a quelques limites lui aussi (et puis quoi encore ?) mais si parfois la musique s’accommode mal de l’impatience, elle sait aussi choisir son moment, car c’est elle qui choisit je n’en doute pas une seule seconde et c’est moi qui attend.
Est donc arrivé ce tout petit colis avec deux disques portant des noms dignes de groupes de heavy metal -le mauvais goût assumé avec toute la pose artistique possible qui fait que n’importe quel crétin comprendrait que c’est juste pour rire mais moi j’ai beaucoup trop envie d’être un crétin alors je n’ai même pas essayé d’écouter ces deux disques, même si Ground Zero est le premier groupe d’Otomo Yoshihide, même si Death Unit a quelque chose à voir avec Hair Police ou Wolf Eyes. Ce n’est toujours pas le bon moment.
A la place j’ai téléchargé le nouvel album de Cephalic Carnage -un vrai groupe de death mais qui passe pour une bande d’intellectuels tout ça parce qu’il y a parfois des plans jazzy ou dub dans sa musique : arrivé à ce stade là je ne sais pas ce qui est pire, les binoclards qui s’encanaillent sur des grosses guitares déconstruites ou les forgerons qui sucent le bulbe rachidien de Frank Zappa au petit déjeuner. Je suis donc passé à Listen To Your Left Brain des Chinese Stars, un groupe que j’adore et dont les concerts me réjouissent. L’album est beaucoup trop produit pour moi, je veux dire pourquoi le premier titre (Drugs And Sunshine) sonne t-il comme du Duran Duran ? Il parait que depuis l’enregistrement de ce disque le bassiste Richard Pelletier est allé voir ailleurs, peut être pense t-il comme moi que les deux meilleures chansons de l’album sont les deux à être déjà parues sur un vinyle deux titres l’année dernière, en l’occurrence TV Grows Arm et The Drowning et qu’il se cache de désespoir.
Pour en revenir au tract vert fluo -je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer que c’était presque la même couleur que celle du t-shirt que portait Tony Conrad lors de son dernier concert par ici- il fait la publicité d’un festival (pour la tête et les jambes disent ils) du côté de Mulhouse dont le programme regroupe quelques siphonnés et autres réfractaires aux mélodies croustillantes. Il y a déjà du côté de cette ville un autre excellent festival, mais de free jazz cette fois, et mon petit doigt me dit que les deux évènements sont intimement liés. Vive l’Alsace.
J’ai trouvé ce petit tract vert fluo dans l’enveloppe à bulles contenant le disque de Ground Zero et celui de Death Unit que j’avais commandés il y a quelques semaines, depuis tellement longtemps que je pensais que le colis s’était perdu, que je m’étais trompé d’adresse ou quelque chose dans ce genre -la musique est une tentative dérisoire de se convaincre que le temps a quelques limites lui aussi (et puis quoi encore ?) mais si parfois la musique s’accommode mal de l’impatience, elle sait aussi choisir son moment, car c’est elle qui choisit je n’en doute pas une seule seconde et c’est moi qui attend.
Est donc arrivé ce tout petit colis avec deux disques portant des noms dignes de groupes de heavy metal -le mauvais goût assumé avec toute la pose artistique possible qui fait que n’importe quel crétin comprendrait que c’est juste pour rire mais moi j’ai beaucoup trop envie d’être un crétin alors je n’ai même pas essayé d’écouter ces deux disques, même si Ground Zero est le premier groupe d’Otomo Yoshihide, même si Death Unit a quelque chose à voir avec Hair Police ou Wolf Eyes. Ce n’est toujours pas le bon moment.
A la place j’ai téléchargé le nouvel album de Cephalic Carnage -un vrai groupe de death mais qui passe pour une bande d’intellectuels tout ça parce qu’il y a parfois des plans jazzy ou dub dans sa musique : arrivé à ce stade là je ne sais pas ce qui est pire, les binoclards qui s’encanaillent sur des grosses guitares déconstruites ou les forgerons qui sucent le bulbe rachidien de Frank Zappa au petit déjeuner. Je suis donc passé à Listen To Your Left Brain des Chinese Stars, un groupe que j’adore et dont les concerts me réjouissent. L’album est beaucoup trop produit pour moi, je veux dire pourquoi le premier titre (Drugs And Sunshine) sonne t-il comme du Duran Duran ? Il parait que depuis l’enregistrement de ce disque le bassiste Richard Pelletier est allé voir ailleurs, peut être pense t-il comme moi que les deux meilleures chansons de l’album sont les deux à être déjà parues sur un vinyle deux titres l’année dernière, en l’occurrence TV Grows Arm et The Drowning et qu’il se cache de désespoir.
Pour en revenir au tract vert fluo -je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer que c’était presque la même couleur que celle du t-shirt que portait Tony Conrad lors de son dernier concert par ici- il fait la publicité d’un festival (pour la tête et les jambes disent ils) du côté de Mulhouse dont le programme regroupe quelques siphonnés et autres réfractaires aux mélodies croustillantes. Il y a déjà du côté de cette ville un autre excellent festival, mais de free jazz cette fois, et mon petit doigt me dit que les deux évènements sont intimement liés. Vive l’Alsace.