mardi 1 juin 2010

La Race / self titled























Cela fait plusieurs semaines maintenant que j’essaie laborieusement de déchiffrer la quinzaine de lignes qui ornent la pochette de ce 7 pouces qui tourne en 33 tours, quinze lignes juste à côté du kit allumette en état de marche/bidon d’essence débouché pour une meilleure immolation par le feu : ça commence par creverunfliccramerunclochard et ça finit par toujourspasdefindumondetoujourspasdorgasme avec au milieu quelques pièces de choix telles que souslacoupedunemaitresseextravagante ou sebourrerlagueuleparlecul. En tendant bien l’oreille je me rends compte également qu’il s’agit bien des paroles éructées sur les cinq titres de cet EP de LA RACE – pourtant le type qui chante/hurle fait vraiment tout ce qu’il peut pour que l’on n’y comprenne rien et il le fait très bien.
Rien d’autre. La personne qui m’a donné ce disque pour que j’en dise tout ce que j’en pense, même si c’est du mal, et que j’en profite pour éventuellement raconter ma vie en même temps s’est elle bien gardée de m’informer qu’elle jouait dessus – mais ça j’aurais vraiment pu/du m’en douter un peu plus que ça – et que donc elle ne s’était pas contentée de faire ses fonds de poches trouées pour payer le pressage (la liste des labels participant à cette opération anti humanitaire est : Down Boy records, Electric Junk, Tueur De Singe, Pouet! Schallplatten et Et Mon Cul C'est Du Tofu ?). L’espèce de croix de Lorraine à trois branches, marque indélébile de La Grande Triple Alliance Internationale De L’Est, aurait du faire le reste, c'est-à-dire me mettre en garde contre ce disque qui précise enfin insulte en 33 rpm. Me mettre en garde… mais pourquoi ?
La Race/Ta Race/Ma Race/Sa Race : ces cinq titres sont effectivement la pire insulte auditive qu’il m’ait été donnée d’écouter ces derniers temps, à croire que du côté de la Lorraine et de la Moselle on s’est lancé avec réussite dans un concours de jusqu’au-boutisme et que l’on s’y tient non sans ferveur. Les résultats de ce concours sont plus que probants si on considère que Robot Cruz, Frankenstina, Anus, Nadège et 700 Ans De Patience sont comme autant de glaviots, gerbes de vomi, traces de sang, de merde et de sperme. Tout dans ta gueule. Ou dans ton cul si tu préfères. Espèce de fin de Race.
Moi, j’aime bien me faire bourrer de la sorte, ce disque y arrivant particulièrement bien, en filiation directe derrière les Brainbombs, Drunks With Guns et autres Harry Pussy. Si maintenant il ne me reste plus que l’option inflammable suggérée par la pochette, alors pourquoi pas. Il faudra bien un jour en finir avec toute cette merde. Sale fin de Race, nous dit-on, et burn baby burn.