mercredi 13 janvier 2010

Nadja & Black Boned Angel / self titled























On avait quitté Nadja et Black Boned Angel a propos d’un CD monotitre (depuis réédité sous la forme d’un 12 pouces monoface) avec l’impression mitigée du gamin pris en flag la main dans le pot de Nutella : on sait bien que c’est dégueulasse, que ce truc ne peut décemment pas trop s’appeler du chocolat mais on ne peut pas s’empêcher de trouver ça idéalement bon.
Peut être qu’un petit résumé s’impose. On ne présente plus Nadja et Aidan Baker, son démiurge droopyesque en diable. Rappelons que Black Boned Angel est le projet drone/doom (avec deux autres types) de Campbell Kneale, ex Birchville Cat Motel – oui ex parce qu’après une longue crise identitaire allant jusqu’à la remise en question de sa musique même, le néo zélandais a sabordé son groupe principal pour immédiatement le faire renaître de ses cendres sous le nom de Our Love Will Destroy The World (un chouette programme en hommage à Charles Manson ?). C’était ça ou bien Campbell Kneale arrêtait tout. On reparlera une autre fois des nuances subtiles qui existent entre Birchville Cat Motel et Our Love Will Destroy The World (ne cherchez pas, il n’y en a pas) mais rappelons également et surtout qu’un disque de Black Boned Angel ne laisse en général guère de souvenirs à celui ou celle qui l’écoute. Un exemple ? The Endless Coming Into Life (chez 20 Buck Spin) mériterait presque une chronique tellement il résume parfaitement pour celui qui déteste tout ce qui est drone/ambiant/doom qu’il a parfaitement raison de le faire.
Egalement sur 20 Buck Spin, ce premier long format (deux titres, cinquante minutes…) de Nadja & Black Boned Angel semble prendre le même chemin de la perplexité et de l’ennui. Cette fois ci, la musique est strictement instrumentale. Instrumentale et larvaire. Premier titre. Après 6 minutes d’un plan gratouillis et craquements dont on pourrait penser qu’il a été piqué à Fear Falls Burning, I dévale la pente en marche arrière et cale direct contre le trottoir dans un long dégagement de fumées toxiques et de pétarades foireuses à bases de larsens (oui : c’est du drone). Cette dernière partie pendant laquelle s’échappent les fréquences reconnaissables entre milles et qu’utilise régulièrement Aidan Baker dans Nadja dure au moins sa douzaine de minutes, soit la moitié de titre. A écouter fort au risque de ne se rendre compte de rien.
Deuxième titre. De facture plus classique II est tout autant répétitif. D’abord dans le subliminal qui s’éternise (ah les joies du mixage et de la post production) puis tout basique avec sa rythmique à deux à l’heure. Comme pour I plein de petits détails finissent par apparaître au fil de l’écoute à qui sait être patient. Cela ressemble à peu à la musique de mon futur mais toujours aussi hypothétique mariage ou au soundtrack de la fin du monde (beaucoup plus probable) mais cela manque terriblement de… de quoi ? De crédibilité ? De tripes ? De tension ? D’intérêt ? Voilà un vrai bon disque de drone doom de salon pour épater ses amis sans leur faire trop peur.