mardi 5 janvier 2010

A.R.Ranger / Variations Over Laura Palmer's Theme






















Encore du cinéma, du moins des images. Derrière le nom de A.R.Ranger se cache le suédois Anders Peterson, également connu pour son travail sous l’alias Elemental Research Project ou celui de RelapxychO, à vos souhaits. Ce garçon est ce que l’on appelle (très) vulgairement un sound designer, merci au passage pour l’appellation contrôlée 100 % fumisterie, comme si on ne pouvait pas dire tout simplement branleur (dans le pire des cas) ou plus sympathiquement compositeur (dans le meilleur). Rassurons nous tout de suite, avec ce Variations Over Laura Palmer's Theme on est plutôt du côté de la deuxième catégorie.
Ce vinyle gravé sur une seule face est d’abord un très bel objet, sérigraphié du côté muet avec la bouille de Laura Palmer – celle qu’elle a avant que Bob ne la transforme en macchabée. C’est strictement limité à 100 exemplaires et c’est la grande classe. Un disque édité conjointement par Ghost Sounds (le propre label d’Anders Peterson) et Basses Fréquences qui est un peu la grosse cylindrée française en matière de musique ambient/drone/doom, une maison de haute tenue fondée sur les cendres du label My Own Salvation (Iscariote, Church Of Misery, etc).
Enfin, Variations Over Laura Palmer's Theme a été pressé à l’occasion d’une exposition qui s’est déroulée en octobre 2009 au Black Cat Bones Cafe en hommage à la série tv initiée par David Lynch et dont c’était déjà le vingtième anniversaire, cela ne nous rajeunit pas. Le Black Cat Bones Cafe ça se trouve quelque part au Mexique, oui je sais ça fait un peu loin, mais le fondateur du lieu en question il n’y a encore pas si longtemps se trouvait du côté de Lyon (France) où il a organisé quelques expositions marquantes, entre autres en hommage au cinéma bis. Black Cat Bones c’est aussi une maison d’édition de bandes dessinées et comme chacun sait, l’avantage des livres c’est qu’ils voyagent facilement – tout comme la musique d’ailleurs.
Je ne me rappelle pas vraiment de celle de Twin Peaks, rien mis à part cette horrible chanson interprétée à l’époque par Julie Cruise (Falling) et que même le talent des Wedding Present n’avait pas réussi à sauver. Je ne m’en rappelle pas et comme le Père Noël n’a toujours pas eu le bon goût de m’apporter l’intégrale en DVD de la série, je ne l’ai pas regardée depuis très très longtemps. Donc je n’ai pas (ré)entendue sa bande originale non plus. Pas grave, cette réinterprétation/réarrangement pour piano/céleste/harpe/violoncelles et contrebasses – et avec quelques traitements par ordinateur non ? – distille tout le côté fantomatique et renfermé que j’en ai conservé comme souvenir dans mon petit esprit enfumé, ce côté étroitesse des grands espaces. L’occulte y est par contre singulièrement absent, tout comme la dramatique parait bien légère pour ne pas dire ténue. En fait, le titre de ce disque ne se réfèrerait pas à la série, bien malin qui pourrait établir le lien avec certitude. Reste une longue composition un peu plate et incolore, quoique très agréable à écouter. L’intérêt de ce disque c’est donc bien avant tout sa présentation, comme si on avait un petit bout de l’exposition, de la série et du Mexique à la maison. Je l’encadre et je l’accroche au mur immédiatement.