mardi 24 juin 2008

Nadja & Black Boned Angel : que la lumière soit























Dernière chronique de la série (cela fait quand même quatre d’affilée…) à propos de Nadja : s’il doit y avoir une suite, ce sera pour les mois à venir et je ne doute pas une seule seconde qu’il va y avoir une suite, bande de stakhanovistes. Le disque dont il va être question est une collaboration entre nos canadiens et un groupe répondant au doux nom de Black Boned Angel. Un groupe pas si obscur que son nom l’indique puisque on y retrouve monsieur Campbell Kneale, alias Birchville Cat Motel, en plein délire de potache métallurgiste. Dire que Black Boned Angel est son projet le plus rock serait une énorme exagération mais il en est ainsi que sous cette appellation gogolgoth notre homme prétend faire une musique plus… carrée ? rythmique ? formatée ? acceptable ? audible ? Ha, ha, je crois que sur ce coup là je ne vais pas m’en sortir.
Christ Send Light
est une publication du label Battle Cruiser, lequel label est également une créature de Campbell Kneale, comme si il n’avait pas déjà suffisamment à faire avec son autre label, Celebrate Psi Phenomenon, sur lequel paraissent majoritairement les enregistrements de Birchville Cat Motel qu’il effectue à la fréquence d’un pétomane toulousain. Les disques estampillés Battle Cruiser ont cette particularité d’avoir tous le même visuel c'est-à-dire une impression monochrome (argentée) sur une pochette en carton noir épais avec une quantité d’informations imprimées proche du zéro absolu. Beau et austère comme une messe noire chorégraphiée par Gisèle Vienne.
Il n’y a qu’un seul titre sur ce disque. Dès la première écoute on se dit que c’est peut être suffisant. A la deuxième on est contant qu’il n’y en ait pas deux. A la troisième le morceau a désormais laissé une emprunte vivace dans votre cerveau (ou ce qu’il en reste, tout dépend de l’âge que l’on a). A la quatrième on cherche, sans en avoir l’air, des bonnes raisons d’aimer ce Christ Send Light. Inutile de cacher que ça chante, voire même que ça vocalise en choeur, peut être en canon et que la mélodie de chant est à mi chemin entre l’hymne de supporters de football et We Are The World : voix qui réussissent l’exploit d’être à la fois traînantes et emphatiques, angéliques et appuyées. En tendant bien l’oreille on croirait reconnaître Brian Adams, Freddy Mercury et Demis Roussos mais ces trois là étant morts et putréfiés on est bien forcé de saluer les prouesses d’un mixage moderne. C’est tellement kitsch, comme si Justin Broadrick faisait son coming out et postulait à la Starac, que cela devient aussi fascinant de dégoulinades qu’un slow de Boris. Il y a, je l’avoue, une certaine perversion à aimer ce disque mais je l’aime quand même.
Christ Send Light
a été enregistré en même temps que deux autres titres qui vont bientôt faire l’objet d’une autre parution conjointe de Black Boned Angel avec Nadja sur le label 20 Buck Spin. Attendu également pour le début du mois de juillet sur le label Consouling Sounds, un The Bungled And The Botched cette fois ci sous le nom de Nadja seul. Quand je vous disais que l’on n’en a pas encore fini avec ces canadiens…