Après avoir mis une déculottée fait jeu égal
avec les Hawks d’Atlanta à l’occasion d’un précédent split single à se rouler par terre, les BUILDINGS refont déjà parler d’eux avec
un autre split 7’. Cutting Off Your Good
Hand est, disons le carrément tout de suite, ce que ce trio de Minneapolis
a enregistré de mieux jusqu’ici. Le niveau avait déjà été placé très haut avec
les deux LPGA et Mouthgift placés en face de Hawks mais ce nouveau titre confirme
plus que jamais que les trois Buildings ont effectivement franchi un cap important,
atteint un tout autre niveau et qu’il va définitivement falloir compter avec
eux.
Cutting Off
Your Good Hand est en effet un titre que l’on ne rechigne pas à qualifier
de « parfait » si tant est que l’on aime le noise-rock. Oui, tout est
ici parfait, depuis cette ligne de basse – pourtant simple comme une bonne
fuckerie – qui vous attaque le cortex par la face nord tandis que la guitare
déploie des riffs tout aussi basiques mais prodigieusement bien vus vous
assaillant par la face sud. Déjà au sommet, le chant dirige toute la rage de Cutting Off Your Good Hand, un titre qui
tourne, qui pulse et qui explose mais qui file tout droit, sans rien laisser au
hasard mais avec toute la chaleur communicative qu’il faut pour que l’on soit
persuadés d’écouter une vraie composition, écrite par un vrai bon groupe
désormais capable de tout et surtout du meilleur. Le tube de ce début d’été.
Quand j’étais
MADE IN CANADA c’est aussi maintenant le nom qu’a choisi un trio parisien. Cela
n’étonnera personne, ces garçons (dont un ex Schoolbusdriver et toujours
Desicobra à la guitare et au chant) jouent donc, avec tout l’aplomb que procure
un amour immodéré pour un style musical particulier, le noise rock shellac-quien
pour ne pas le (re)nommer, une musique d’un autre âge mais éternellement
passionnante. Sortir son premier enregistrement officiel sur un split avec
Buildings est quand même un sacré coup pour un petit groupe de losers frenchies
et – bien que passer après la furie de Cutting
Off Your Good Hand ressemble fort à une mission impossible – Made In Canada
s’en sort avec tous les honneurs. The
Water Cure rappellera aux amateurs du genre tout ce qu’ils aiment avec ce
tempo qui hésite à être réellement rapide, à la limite du pataud mais en
définitive vicieusement entêtant ; une basse qui prend beaucoup de place, un
son concocté par Miguel « wizard ov zound » Constantino, une compo
qui tire vers le haut (malgré le chant qui mériterait d’être un peu plus travaillé),
une éjaculation finale qui se fait judicieusement attendre et un break du
pauvre malgré tout bien torché, voilà ce que l’on appelle un bon départ.
[Cutting Off Your Good Hand b/w The Water Cure est publié en vinyle de couleur
rouge sang par The Exit Music Recording Company. L’artwork est signé Rica, encore un auteur et un illustrateur de talent qui crève de faim]