Chez 666rpm on n’aime pas beaucoup les groupes de
garage pounque noisy psyché revival de mes deux donc on va vous parler maintenant
de JC SATÀN, un groupe originaire de
bordeaux. On a par contre toujours adoré ce nom de JC Satan, même s’il a
tendance à faire croire à la terre entière que Satan ne peut être qu’un homme –
parce que JC, c’est bien pour Jean Claude, Jean Christophe ou Jean Charles,
non ? – et surtout on a peut-être eu tort de laisser filer ce groupe qui
va très vite en besogne (un EP, quatre splits et trois albums en trois ans à
peine) alors qu’il avait bien accroché nos oreilles avec Song Of Salomon, un titre présent sur un EP compilatoire
publié par Born Bad, le bien-nommé Mauvaise Graine. Donc voilà, on a fait l’impasse sur Hell Death Samba, le deuxième album que
JC Satàn a publié en 2011 chez Slovenly parce qu’on trouvait qu’il lui manquait
quelque chose, sans arriver à déterminer exactement quoi, mais on va tenter de se
rattraper avec ce Faraway Land,
troisième album publié lui en octobre 2012.
Un disque qui commence sous les meilleurs auspices
avec un Legion darkeux et noisy en
diable (évidemment) et dont le final vicié par des guitares stridentes du
meilleur effet et rehaussé par un trompette fantôme nous fait dire que Legion est l’une des pépites garage de
l’année 2012 (oui, carrément). Mais ce Legion
sombre et orageux est également le principal point faible de Faraway Land parce que son ombre
maléfique plane sur tout le reste du disque, lui servant de maître étalon,
faisant honteusement croire au chroniqueur que voilà un disque qui va lui
remuer les tripes, lui donner mal à la tête, le faire pleurer de cette
tristesse suicidaire dans laquelle il aime tant se complaire alors que, non, la
vérité est beaucoup plus simple et, évidemment, tout autre.
La vérité c’est que JC Satàn est un vrai groupe de
pop, une pop bien cradossée et déglinguée mais de pop quand même, parce que JC
Satàn aime les mélodies, les œillades sixties, les portes de garage qui
s’ouvrent sur le psychédélisme, le shoegaze mutant et tous ces trucs qui ne
sont pas forcément compatibles avec l’esprit plus dépressif que l’on avait
pourtant cru déceler sur Legion. Il
est assez évident que Faraway Land
est un bon album mais il n’a pas non plus cette force à laquelle on
s’attendait. La première face du disque défile alors sans que l’on s’y retrouve
vraiment – les enculeurs de licornes magiques et les coprophagistes amateurs de
champignons étoilés devraient eux y trouver leur compte – et il faut attendre
la seconde, bien meilleure en tous points, sauf en ce qui concerne Song, pour que les bitch vibrations de
JC Satàn retrouvent ce vice fangeux et cette odeur de souffre qui fait mal, ces
guitares qui tronçonnent du macchabé dans l’arrière-cour, ces voix de zombites
émasculateurs (le triptyque Faraway Land
2/New Face/More Power) tout en faisant passer le songwriting pop du groupe à
la vitesse supérieure (The Last Episode,
presque sublime). Et ça c’est déjà pas si mal.
Faraway Land est publié en vinyle
(avec coupon mp3 pour celles et ceux qui n’ont plus de platine mais qui aiment
remplir leur étagères) par Teenage Menopause – un label qui vient également de
publier le deuxième album de Scorpion Violente, The Rapist, un disque dont on reparlera sous peu.