La première fois que Vertikal a eu les honneurs d’une écoute attentive et studieuse par
la Haut Comité de Défense du Mauvais Goût Musical de 666rpm, une question s’est
immédiatement posée : depuis combien de temps n’avait-on plus réécouté CULT OF LUNA ? Au moins depuis l’année
2008 et l’album Eternal Kingdom. Puis
on s’est immédiatement après posé une seconde question, vaguement ennuyée,
parce qu’avec l’âge on a tendance à perdre la mémoire : s’agit-il vraiment
du même groupe ?
Pour s’en convaincre et pour donner une légitimité
toute scientifique à une éventuelle appréciation future de Vertikal, on a donc remis sur la platine – et dans l’ordre – le
premier album sans titre (2001), The
Beyond (2002), Salvation (2004), Somewhere Along The Highway (2006) et Eternal Kingdom (2008, donc), soit plus
de six heures de musique (pfffiou).
Enfin, fort de tous ces éléments de comparaison, Vertikal est revenu dans la salle de
(crash) test, a été dépecé, disséqué, analysé, mâchouillé puis recraché. Les
conclusions du jury sont donc les suivantes :
- oui, malheureusement, c’est bien le même groupe
et on en profitera pour affirmer que le meilleur disque de Cult Of Luna reste The Beyond et que depuis celui-ci la
qualité des enregistrements du groupe n’a jamais cessé de baisser
- Vertikal
s’inspire du film Metropolis de Fritz
Lang : lorsqu’un groupe va chercher aussi loin son inspiration pour un
album entier c’est tout simplement le signe que ça sent le sapin
- il devrait être formellement interdit de mettre
en début d’album une introduction aussi merdique que The One, Vangelis sort de ce corps
- il devait également être formellement interdit
de balancer, au moment où les guitares devraient plutôt être en avant et tout charcler
sur leur passage, des sons aussi chiatiques que ceux qui polluent allégrement I: The Weapon (à 1’16 et suivantes) – ces choses que par mansuétude on qualifiera de mauvais souvenirs réservés aux groupes de rock progressif et au bucher qu’ils méritent tous
- corollaire de ce qui vient d’être affirmé : le post hardcore ce n’est que trop souvent du
vulgaire rock progressif déguisé en hype metal
- il se passe encore moins de choses sur Vicarious Redemption que dans un film
d’Andrei Tarkosky – pour reparler de
cinéma – mais lorsque les enluminures
electro prennent le dessus (à 11’20) on rit encore moins que lorsqu’on a vu Le Gendarme De Saint-Tropez ou Les Visiteurs pour la première fois
- The Sweep
est une autre tentative de réhabilitation de Vangelis
- Syncronicity
n’est pas une reprise de Police mais est tout aussi affligeant
- Mute
Departure = fusion de l’electro bas de gamme et de la grandiloquence
progressive (oui, on tourne en rond)
- Disharmonia :
ceci est un test audio pour régler la balance, les graves et les aigus de ta
chaine hi-fi (si tu écoutes uniquement des mp3 appuie sur la touche « avance
rapide » de ton iPaid)
- In Awe Of :
on devrait arrêter de se foutre de la gueule des groupes d’emo (à l’exemption
des éternellement insupportables Engine Down) parce que les groupes de post hardcore,
du moins ceux où ça chante et question larmes adolescentes, le font très bien
aussi
- Passing
Through… si passer de l’autre côté signifie crever littéralement d’ennui
alors c’est réussi
- Vertikal
est publié en CD, CD limité (avec un titre en plus, mais pour quoi faire ?)
et en vinyle par Indie Recordings
- économisez votre argent, achetez un vrai disque
ou alors achetez le DVD de Stalker ou
celui de Solaris, Tarkovsky c’est vraiment
bien même si c’est pas drôle du tout (fin de la chronique cinéma)