vendredi 15 avril 2011

Young Widows / In And Out Of Lightness























Après deux albums de bonne facture – Settle Down City en 2006 puis surtout Old Wounds en 2008 – on était un peu inquiets pour les Young Widows : les premiers échos de In And Out Of Lightness (un single envoyé en éclaireur sur le front, front dont il n’est jamais revenu vivant) ne lui étant guère favorables. Après le constat que le groupe sur scène est extrêmement (trop ?) appliqué et donc froid, constat entériné par un LP intitulé Live Radio Performance April 6, 2009, un rien caqueux et n’ayant pas survécu à plus de deux ou trois écoutes circonspectes, il va bien falloir se résoudre aussi à parler de ce nouveau disque dont le premier contact a été douloureux et dont les suivants nous ont plongés dans un état avancé de tristesse puis d’indifférence.
Il n’y a en effet pas grand-chose à sauver sur In And Out Of Lightness, par contre on pourrait faire la liste, presque infinie, de tout ce qui ne va pas du tout sur cet album sans vie, tellement atone et creux que son état de mollusque en devient presque gênant pour le groupe : comment les Young Widows ont-ils pensé pouvoir sortir un enregistrement pareil ? Personne ne les a avertis qu’ils faisaient fausse route ? Ils n’ont pas d’amis ? Pas de petites copines ou de petits copains ? Et le label, Temporary Residence, espère t-il quelque chose de tout ça ? Vraiment ? Quoi alors ?

Parce qu’il va falloir m’expliquer : Qu’est ce que c’est que ces compositions qui se trainent ? Ces plans de guitares dont même un groupe de post emo ne voudrait pas ? Ces rythmiques informes ? Ce chant qui s’emmerde et nous emmerde ? Ces refrains de petits garçons ? Cette pseudo contemplation ridicule ? Tout ça n’est même pas bien foutu, tout ça n’est même pas racoleur, tourné vers la putasserie commerciale et le plaisir de plaire à tout prix : In And Out Of Lightness est juste un mauvais disque reléguant Young Widows au rang de groupe de bal(tringues) alors que le trio pouvait largement prétendre à mieux – sans être non plus génial – et revendiquer une petite place au soleil dans la catégorie des seconds couteaux bien aiguisés.

[…excusez-moi, voilà que le téléphone du bureau se met à sonner de manière totalement impromptue :

- 666rpm, chroniques de disques et lustrage à volonté, j’écoute
- bonjour je joue dans un groupe de Montpellier, dans le sud de la France et c'est pour vous commander une chronique, favorable s'il vous plait
- du genre ?
- du genre celles que vous avez faites pour Revok ou pour les Welldone Dumboyz
- OK, comme vous êtes un nouveau client, je vous fais un prix d’ami, ça ne fera donc que 250€ HT + l’envoi du disque en double sous tous ses formats existants
- c'est cher, finalement je préfèrerais une chronique défavorable, ça fait aussi parler, hein ?
- oui mais c'est 400€ hors taxes
- ah bon ? mais pourquoi ?
- parce qu'une chronique défavorable c'est beaucoup plus difficile à écrire qu’une bonne chronique
- et bien tant pis, au revoir

Je raccroche, excusez moi encore…]

Oui c’est difficile à écrire une chronique défavorable, d’autant plus difficile lorsque vous avez aimé le groupe en question et ses albums précédents. Sur In And Out Of Lightness je ne sauverai in extremis que Futur Heart (le single/éclaireur dont on a déjà parlé) et éventuellement aussi le morceau titre, bien que trop long et placé juste après. Soit les deux derniers titres du disque. Deux compositions sur neuf, 10 minutes sur un total de 47. In And Out Of Lightness est la première déception de l’année mais elle est de taille.