En 2009 Ultralyd a fait plus que décevoir en publiant son plus mauvais disque – et même l’un des plus mauvais disques de toute cette année là – avec Renditions. L’exemple parfait s’il en fallait un de plus des méfaits de la branlette arty et des dérives nombrilistes dans lesquelles finissent malheureusement par tomber tous les musiciens qui se prennent beaucoup trop au sérieux. Ah mais putain de merde, respirez un peu les gars, et desserrez les fesses. Cruelle et incroyable déception, d’autant plus incompréhensible que dans Ultralyd on retrouve Anders S. Hana et Morten J. Olsen (les deux lutins maléfiques des formidables Moha!) mais également le bassiste/bucheron Kjetil D. Brandsdal (ajoutez-le aux deux autres et vous obtiendrez Noxagt). Rajoutez enfin le saxophoniste Kjetil T. Møster (remplaçant de Frode Gjerstad depuis l’album Conditions For A Piece Of Music en 2007) et vous obtiendrez le line-up complet d’un groupe qui pourtant nous avait habitués à vraiment beaucoup mieux dans le passé.
Inertiadrome est déjà le cinquième album d’Ultralyd et constitue le retour du groupe sur le label Rune Grammofon*. Inertiadrome est surtout marqué par un recours aux rythmes vaudous et aux incantations shamaniques : l’album est en entier dévoué aux déferlantes noise, free et concassées. Dès les premières mesures de Lahtuma nous voilà donc bien rassurés par la ligne de basse simplissime mais colossale de Brandsdal et par la batterie de Olsen. Il ne reste plus pour Kjetil T. Møster qu’à s’époumoner joyeusement dans son baryton tandis que la guitare de Anders S. Hana fait de la voltige dans les cieux assombris et bombarde ça et là de ses stridences audacieuses. Mieux qu’un orage s’apprêtant à éclater, mieux qu’une tempête tropicale ou qu’une tornade au bord de tout balayer, la musique d’Ultralyd est un blizzard magnétique et cosmique, aux résonnances aussi tribales qu’électriques. Et ça continue avec Street Sex, même recette ou presque, avec juste l’incursion d’un peu plus d’électronique bondage pour mieux ligaturer les sens et provoquer l’implosion.
Chaque titre semble ainsi être une déclinaison aggravée de son prédécesseur et arrivé à la fin du génial Contaminated Men on est déjà complètement épuisés. C’était sans compter avec Geodesic Portico et un nouvel appel du saxophone à la rébellion, la rythmique tripode qui s’emballe comme toujours de côté – décidemment Inertiadrome est le disque d’Ultralyd le plus influencé par Noxagt (avec quand même trois membres en commun, rappelons-le) – et le déchainement bruitiste en rouleau-compresseur. Dernier titre de ce massacre, Cessathlon est fait du même moule que les quatre autres mais, pour la première fois, baisse (relativement) en intensité. Le temps de bien percevoir et de bien sentir venir les pieux et autres crochets qui vont nous déchiqueter les chairs pour un dernier tout de roue. Sorte de conclusion au sadisme avéré, la batterie, laissée toute seule, donne le coup de grâce comme pour rappeler définitivement que sur Inertiadrome c’est elle qui avait tout déclenché. On avait bien compris.
* même si The Little Record Company, qui avait publié Renditions, est en fait une sous-division de Rune Grammofon
Inertiadrome est déjà le cinquième album d’Ultralyd et constitue le retour du groupe sur le label Rune Grammofon*. Inertiadrome est surtout marqué par un recours aux rythmes vaudous et aux incantations shamaniques : l’album est en entier dévoué aux déferlantes noise, free et concassées. Dès les premières mesures de Lahtuma nous voilà donc bien rassurés par la ligne de basse simplissime mais colossale de Brandsdal et par la batterie de Olsen. Il ne reste plus pour Kjetil T. Møster qu’à s’époumoner joyeusement dans son baryton tandis que la guitare de Anders S. Hana fait de la voltige dans les cieux assombris et bombarde ça et là de ses stridences audacieuses. Mieux qu’un orage s’apprêtant à éclater, mieux qu’une tempête tropicale ou qu’une tornade au bord de tout balayer, la musique d’Ultralyd est un blizzard magnétique et cosmique, aux résonnances aussi tribales qu’électriques. Et ça continue avec Street Sex, même recette ou presque, avec juste l’incursion d’un peu plus d’électronique bondage pour mieux ligaturer les sens et provoquer l’implosion.
Chaque titre semble ainsi être une déclinaison aggravée de son prédécesseur et arrivé à la fin du génial Contaminated Men on est déjà complètement épuisés. C’était sans compter avec Geodesic Portico et un nouvel appel du saxophone à la rébellion, la rythmique tripode qui s’emballe comme toujours de côté – décidemment Inertiadrome est le disque d’Ultralyd le plus influencé par Noxagt (avec quand même trois membres en commun, rappelons-le) – et le déchainement bruitiste en rouleau-compresseur. Dernier titre de ce massacre, Cessathlon est fait du même moule que les quatre autres mais, pour la première fois, baisse (relativement) en intensité. Le temps de bien percevoir et de bien sentir venir les pieux et autres crochets qui vont nous déchiqueter les chairs pour un dernier tout de roue. Sorte de conclusion au sadisme avéré, la batterie, laissée toute seule, donne le coup de grâce comme pour rappeler définitivement que sur Inertiadrome c’est elle qui avait tout déclenché. On avait bien compris.
* même si The Little Record Company, qui avait publié Renditions, est en fait une sous-division de Rune Grammofon