« Abwärts était l’un des rares groupes que les Neubauten acceptaient dans le contexte du nouveau punk. Mufti [surnom de FM Einheit] jouait avec eux, mais pas avec des instruments normaux ou conventionnels : il se servait d’instruments-jouets, de radios et de tout ce qui pouvait faire du bruit. Bien entendu, cela créait un lien avec les Neubauten ». C’est Klaus Maeck – futur manager d’Einstürzende Neubauten et habitant de Hambourg où le groupe a donné à ses débuts dans le cadre du premier festival ZickZack un concert assez mythique en compagnie de Abwärts – qui parle ainsi dans le livre Pas De Beauté Sans Danger de Max Dax et Robert Defcon (Editions du Camion Blanc, page 94). Et de fait, deux membres de Abwärts rejoindront rapidement Einstürzende Neubauten, dès le début 1980 : il s’agit de Mark Chung (basse, business) et de FM Einheit (bruit, tôle et chaos). Nous sommes donc face au cas typique et banal où un groupe prend l’ascendant sur un autre en lui piquant certains de ces membres.
Avec son titre en forme de palindrome, Amok Koma est le premier album d’Abwärts, édité en 1980, et le seul avec les deux futurs membres de Neubauten faisant encore partie du line-up. Amok Koma a été publié par ZickZack records, tout jeune label monté par Alfred Hilsberg et qui a également produit les premiers disques d’Einstürzende Neubauten – les meilleurs. Hilsberg créera ensuite What’s So Funny About, continuant de publier des disques de Neubauten, toujours avec le même succès. La carrière et la discographie d’Abwärts s’arrêteront eux en 1982 après un deuxième album (Der Westen Ist Einsam, encore avec FM Einheit mais sans Mark Chung) avant de reprendre en 1988 puis de connaître les aléas des reformations/déformations à répétition. Le dernier signe de vie discographique du groupe date de 2007.
Aujourd’hui la musique d’Abwärts semble bien datée et pas très excitante : sur Amok Koma on entend surtout un post punk rapide, rigide et légèrement glacial mais sans grande originalité, tournant essentiellement autour de lignes de basse rondes et massives. Dans le genre Karo 1/4 - 08/15 Hoch 2 ou Softly, Softly sont des mauvaises copies du Wire de Pink Flag ou des Buzzcocks mais sans le génie pop. Pourtant, sur Maschinenland et ses bruitages de perceuses électriques, on sent le lien fraternel entre Abwärts et Einsturzende Neubauten, lien que des sons de trompettes en plastique/kazoo (?) n’arrivent pas à gâcher. Le côté punk de cirque est souvent gênant (surtout lorsque la voix entonne des lalalala lalalala potaches) mais finit par s’estomper : Monday On My Mind par exemple arrive même à convaincre et si on cale presque toujours sur des détails – appelons-les fautes goût – on trouve souvent une tournure qui attire l’oreille. Trop d’horreurs (Bel Ami, incompréhensible, Mehr et Türkenblues, trop longs et gâchés par le chant, Neon Kind, un très mauvais reggae qui finit par accélérer) côtoient pourtant le meilleur (Verzählt, assez impérial, Unfall avec ses percus métalliques et ses glissés stridents au violon et Ich Bin Stumm). L’album se conclue sur un Japan enregistré live en 1979, lors du tout premier concert jamais donné par Abwärts. On y entend un groupe certes maladroit mais bien plus inquiétant et froid que ce que les enregistrements en studio le laisseront supposer un peu plus tard. De quoi comprendre un peu mieux cette affinité qui liait Abwärts et les Neubauten (il existe une cassette reprenant l’intégralité de ce concert de 1979).
Avec son titre en forme de palindrome, Amok Koma est le premier album d’Abwärts, édité en 1980, et le seul avec les deux futurs membres de Neubauten faisant encore partie du line-up. Amok Koma a été publié par ZickZack records, tout jeune label monté par Alfred Hilsberg et qui a également produit les premiers disques d’Einstürzende Neubauten – les meilleurs. Hilsberg créera ensuite What’s So Funny About, continuant de publier des disques de Neubauten, toujours avec le même succès. La carrière et la discographie d’Abwärts s’arrêteront eux en 1982 après un deuxième album (Der Westen Ist Einsam, encore avec FM Einheit mais sans Mark Chung) avant de reprendre en 1988 puis de connaître les aléas des reformations/déformations à répétition. Le dernier signe de vie discographique du groupe date de 2007.
Aujourd’hui la musique d’Abwärts semble bien datée et pas très excitante : sur Amok Koma on entend surtout un post punk rapide, rigide et légèrement glacial mais sans grande originalité, tournant essentiellement autour de lignes de basse rondes et massives. Dans le genre Karo 1/4 - 08/15 Hoch 2 ou Softly, Softly sont des mauvaises copies du Wire de Pink Flag ou des Buzzcocks mais sans le génie pop. Pourtant, sur Maschinenland et ses bruitages de perceuses électriques, on sent le lien fraternel entre Abwärts et Einsturzende Neubauten, lien que des sons de trompettes en plastique/kazoo (?) n’arrivent pas à gâcher. Le côté punk de cirque est souvent gênant (surtout lorsque la voix entonne des lalalala lalalala potaches) mais finit par s’estomper : Monday On My Mind par exemple arrive même à convaincre et si on cale presque toujours sur des détails – appelons-les fautes goût – on trouve souvent une tournure qui attire l’oreille. Trop d’horreurs (Bel Ami, incompréhensible, Mehr et Türkenblues, trop longs et gâchés par le chant, Neon Kind, un très mauvais reggae qui finit par accélérer) côtoient pourtant le meilleur (Verzählt, assez impérial, Unfall avec ses percus métalliques et ses glissés stridents au violon et Ich Bin Stumm). L’album se conclue sur un Japan enregistré live en 1979, lors du tout premier concert jamais donné par Abwärts. On y entend un groupe certes maladroit mais bien plus inquiétant et froid que ce que les enregistrements en studio le laisseront supposer un peu plus tard. De quoi comprendre un peu mieux cette affinité qui liait Abwärts et les Neubauten (il existe une cassette reprenant l’intégralité de ce concert de 1979).
Amok Koma a été réédité un nombre conséquent de fois, même en vinyle, toujours par ZickZack et il se trouve encore très facilement. Si votre exemplaire comprend un livret de seize pages imprimé en noir et blanc au format 21 x 29.7 c’est que vous être l’heureux possesseur d’un original. Sinon, vous n’avez qu’une réédition au vague intérêt historique. Par contre même les rééditions se concluent par un lock groove germaniste.