« Il ne se passait plus rien du point de vue artistique. Je n’ai écouté aucun des disques des Neubauten depuis Ende Neu et je ne suis allé à aucun de leurs concerts. Je n’ai même écouté Ende Neu qu’une seule fois. J’ai quitté le groupe parce que je n’écoutais plus. Pourquoi devrais-je écouter à nouveau ? Ce serait bizarre. Ce que les Neubauten sont aujourd’hui, je considère que ce n’est plus les Neubauten. De mon point de vue ce n’est rien de plus qu’une usurpation ». Qui parle ainsi ? Tout simplement FM Einheit interrogé par Max Dax et Robert Defcon pour les besoins de leur livre Pas De Beauté Sans Danger aux éditions du Camion Blanc. Cette sentence définitive est même l’une des toutes dernières interventions de l’ex percussionniste d’Einstürzende Neubauten dans ce livre (page 294 et 295). Elle en dit très long sur les dissensions entre Einheit et Bargeld, lequel a définitivement pris le pouvoir de manière absolue après le départ du premier.
Il faut toutefois avouer que FM Einheit a de fait guère chaumé depuis son départ d’Einsturzende Neubauten en 1994. Quelques albums de collaborations (avec Caspar Brötzmann, Andreas Ammer, etc), des participations à ceux de KMFDM (hum), Gry – avec la participation d’Alexander Hacke d’Einstürzende Neubauten – et surtout de la composition pour des émissions de radio et des pièces de théâtre. Il est regrettable qu’il n’ait jamais réellement donné suite à Stein, son premier album solo publié en 1990, même si il a monté après un groupe portant le même nom en compagnie de Katharina Franck et Ulrike Haage.
En 2010 FM Einheit a enfin fait une réapparition discographique sous la forme d’un LP en compagnie de Hans Joachim Irmler (de Faust et semble-t-il dernier garant de l’esprit de ce groupe incontournable), un LP enregistré dans le propre studio de celui-ci et bien évidemment publié sur son propre label, Klangbad. No Apologies est il digne d’intérêt ? Ma foi oui si on aime les expérimentations hasardeuses bidouillées en studio et remontées par la suite afin que cela ressemble peu ou prou à quelque chose. C’est forcément l’impression qui se dégage de ce disque dont la recette et les ingrédients sont on ne peut plus simples : d’un côté Irmler bricole, bien planqué derrière quelques mètres cubes de machines invraisemblables et de câblage labyrinthique, et de l’autre Einheit tabasse une installation à base de pièces métalliques, percussions customisées et autres ressorts distendus ou sort de son sac son éternelle scie-sauteuse pour s’en aller poncer à rebrousse-poil de la tôle ondulée. En gros No Apologies c’est de la musique industrielle improvisée avec option voyage intersidéral juste avant que la navette spatiale ne s’écrase à la surface d’une planète aussi inconnue qu’hostile.
Rien de fondamental, rien de mémorable, rien d’extraordinaire mais un bon disque d’impro bruitiste devant souvent beaucoup plus à Irmler et ses synthés tridimensionnels qu’à Einheit et sa sauvagerie légendaire. Ces deux là on suffisamment d’expérience et de bouteille pour savoir où ils vont et on en conclut que FM Einheit est un bon musicien dès qu’il s’agit d’accompagner un esprit fort. C’est après tout exactement ce qu’il faisait lorsqu’il jouait encore au sein d’Einstürzende Neubauten : il était le faire valoir de Bargeld tout comme Bargeld arrivait à le rendre encore meilleur – exactement le genre de fonctionnement qui tombe à l’eau lorsque les deux personnes n’arrivent vraiment plus à s’entendre.
Il faut toutefois avouer que FM Einheit a de fait guère chaumé depuis son départ d’Einsturzende Neubauten en 1994. Quelques albums de collaborations (avec Caspar Brötzmann, Andreas Ammer, etc), des participations à ceux de KMFDM (hum), Gry – avec la participation d’Alexander Hacke d’Einstürzende Neubauten – et surtout de la composition pour des émissions de radio et des pièces de théâtre. Il est regrettable qu’il n’ait jamais réellement donné suite à Stein, son premier album solo publié en 1990, même si il a monté après un groupe portant le même nom en compagnie de Katharina Franck et Ulrike Haage.
En 2010 FM Einheit a enfin fait une réapparition discographique sous la forme d’un LP en compagnie de Hans Joachim Irmler (de Faust et semble-t-il dernier garant de l’esprit de ce groupe incontournable), un LP enregistré dans le propre studio de celui-ci et bien évidemment publié sur son propre label, Klangbad. No Apologies est il digne d’intérêt ? Ma foi oui si on aime les expérimentations hasardeuses bidouillées en studio et remontées par la suite afin que cela ressemble peu ou prou à quelque chose. C’est forcément l’impression qui se dégage de ce disque dont la recette et les ingrédients sont on ne peut plus simples : d’un côté Irmler bricole, bien planqué derrière quelques mètres cubes de machines invraisemblables et de câblage labyrinthique, et de l’autre Einheit tabasse une installation à base de pièces métalliques, percussions customisées et autres ressorts distendus ou sort de son sac son éternelle scie-sauteuse pour s’en aller poncer à rebrousse-poil de la tôle ondulée. En gros No Apologies c’est de la musique industrielle improvisée avec option voyage intersidéral juste avant que la navette spatiale ne s’écrase à la surface d’une planète aussi inconnue qu’hostile.
Rien de fondamental, rien de mémorable, rien d’extraordinaire mais un bon disque d’impro bruitiste devant souvent beaucoup plus à Irmler et ses synthés tridimensionnels qu’à Einheit et sa sauvagerie légendaire. Ces deux là on suffisamment d’expérience et de bouteille pour savoir où ils vont et on en conclut que FM Einheit est un bon musicien dès qu’il s’agit d’accompagner un esprit fort. C’est après tout exactement ce qu’il faisait lorsqu’il jouait encore au sein d’Einstürzende Neubauten : il était le faire valoir de Bargeld tout comme Bargeld arrivait à le rendre encore meilleur – exactement le genre de fonctionnement qui tombe à l’eau lorsque les deux personnes n’arrivent vraiment plus à s’entendre.