Après avoir fait l’impasse entre la fin du mois de janvier et le début du mois de février sur tellement de concerts que je n’ai même plus le droit d’ouvrir ma grande gueule pour râler que le public lyonnais est jamais au rendez-vous – mais que voulez-vous : j’étais tout simplement malade – c’est reparti pour une drôle de semaine bien chargée (en exagérant un peu : un concert tous les soirs, il va donc falloir faire le tri). Une semaine qui pourtant a très mal commencé… lundi le choix se portait entre Germanotta Youth et Zea à Grrrnd Zero et Desappears et Deborah Kant au Sonic mais la conclusion de ce dilemme n’a jamais été qu’une pauvre soirée pépère, bien calé au fond du lit devant la saison 2 de Breaking Bad, plus une dernière grosse rasade de médicaments dégueulasses pour en finir avec les ultimes soubresauts d’un mal aussi rampant qu’hivernal. Ne faites jamais de gosses : vous allez choper toutes les saloperies qu’ils vous ramèneront de l’école.
J’ai l’air de raconter ma vie ? Merde alors. En ce mardi ça va tout de même beaucoup mieux et direction le Tostaki, un bar situé sur les quais de Saône et où je n’ai encore jamais foutu les pieds, même à l’époque où, parait-il, le lieu s’appelait encore le Melting Pop (c’est l’une de mes rengaines habituelles). Sur la porte d’entrée je remarque ce petit panneau indiquant « la soirée jazz manouche du 15/02 est déplacée à la Mi-Graine », encore un patron de bar qui aura programmé deux choses différentes le même jour sans s’en apercevoir – hypothèse qui me sera confirmée de vive voix un peu plus tard, en fin de soirée.
L’organisateur du jour n’est autre que Mr Seb Radix (que l’on ne présente plus : Miss Goulash, Kabu Ki Buddah, The Rubiks…) qui à l’aide de sa propre structure aussi active que conquérante en a même profité pour se programmer lui-même : ce soir, mesdames et messieurs, nous allons pourvoir assister au tout premier concert donné en dehors du salon familial par Seb & The Rhââ Dicks. Comme son nom l’indique, Seb est plusieurs et en plus il fait tout, tout seul : il chante de sa voix d’éphèbe, il gratouille sur une douze cordes acoustique, il joue du synthé du pied droit, il bat la mesure du pied gauche et éventuellement il se lance corps et âme dans un happening à l’harmonica au milieu du public, effet garanti.
Notre homme orchestre a concocté un répertoire de pop songs oscillant entre mélancolie sixties (les Kinks et ce genre de trucs, mais en beaucoup moins bien) et folk bâtard, le tout étant joué avec un certain sens du spectacle et toute la désinvolture pounque que l’on pouvait espérer du bonhomme. C’est la plupart du temps très drôle pour ne pas dire complètement crétin. En guise de (faux) rappel Seb & The Rhââ Dicks choisit une victime dans le public, victime qu’il samplera en train de s’égosiller d’une voix de fausset pour servir de refrain/gimmick sur le I Don’t Care des Ramones. Succès assuré.
Suit directement Jubilé, duo guitare/voix et batterie encore jamais vu en concert alors que ces deux là ne viennent vraiment pas de loin – St Etienne et alentours – et ont déjà joué un nombre de fois sûrement conséquent dans les parages (encore une de mes rengaines habituelles). Je découvre donc un duo puissant et carré, qui mettra un tout petit peu de temps à vraiment assaisonner – disons que les premiers titres étaient excellents mais que sur les derniers les deux Jubilé ont violemment explosé le mur du son – et malgré un problème récurrent au niveau de la voix le concert aura globalement été à la hauteur. Ce n’est pas parce que le chanteur braille qu’il doit être dispensé d’être correctement sonorisé. Et c’est dommage qu’il n’ait pas été davantage entendu parce que ce garçon a une façon bien à lui de chanter, confère son autre et excellent groupe Jokari dans lequel il tient également le micro (mais on en reparle très vite…).
Qu’à cela ne tienne, Jubilé écrase vite fait bien fait les quelques velléités mélodiques que le duo a pu montrer jusqu’ici sur disque et privilégie la charge héroïque de mammouths et le pillage/mise à sac par derrière des couvents de bonnes sœurs. Le batteur surtout gagne de plus en plus et considérablement en assurance, cogne comme un malade mais cogne vite et droit, une bien belle brute grâce à laquelle Jubilé file sans dévier. A revoir rapidement, donc.
Suivent les Shub de Nîmes. Ce n’est pas parce que Fuck My Luck, le dernier album en date, a été plutôt fraîchement accueilli par ici que l’on va faire l’impasse sur un concert de ce groupe dont les membres ont quoi qu’on en dise une sacrée réputation de scène. Cette réputation, le trio va la tenir haut la main. Après un échauffement de bon aloi sur The Last Battle Of Mohamed Jimmy Mohamed (le titre instrumental qui ouvre également Fuck My Luck), Shub enchaîne directement sur Prok’o’Fiev qui est l’un des meilleurs titres de l’album d’avant de Shub et peut être même bien mon titre préféré du groupe tout court. Autant dire que ce concert ne pouvait pas mieux commencer.
Shub va ainsi alterner les meilleurs titres de Fuck My Luck (dans le désordre : Snob Song, Success, Faster et Slaughterhouse Five – que des titres de la seconde face du disque, il est vrai bien supérieure à la première) et hits interplanétaires extraits de The Snake, The Goose & The Ladder (l’incroyable et génial Franky Vincent Goes To Hollywood et le toujours très drôle Rock Critic Song). C’est le sans faute absolu. Quelques blagues récurrentes comme les faux départs sur Faster et un final orgiaque avec manche de basse astiqué à la cannette de bière auront raison des dernières résistances d’un public bien échauffé quoi que toujours aussi lyonnais. Shub est actuellement en tournée (par exemple le 16 à Besançon, le 17 à Nancy, le 21 à Paris, le 22 à Nantes, etc…), surtout ne les ratez pas !
J’ai l’air de raconter ma vie ? Merde alors. En ce mardi ça va tout de même beaucoup mieux et direction le Tostaki, un bar situé sur les quais de Saône et où je n’ai encore jamais foutu les pieds, même à l’époque où, parait-il, le lieu s’appelait encore le Melting Pop (c’est l’une de mes rengaines habituelles). Sur la porte d’entrée je remarque ce petit panneau indiquant « la soirée jazz manouche du 15/02 est déplacée à la Mi-Graine », encore un patron de bar qui aura programmé deux choses différentes le même jour sans s’en apercevoir – hypothèse qui me sera confirmée de vive voix un peu plus tard, en fin de soirée.
L’organisateur du jour n’est autre que Mr Seb Radix (que l’on ne présente plus : Miss Goulash, Kabu Ki Buddah, The Rubiks…) qui à l’aide de sa propre structure aussi active que conquérante en a même profité pour se programmer lui-même : ce soir, mesdames et messieurs, nous allons pourvoir assister au tout premier concert donné en dehors du salon familial par Seb & The Rhââ Dicks. Comme son nom l’indique, Seb est plusieurs et en plus il fait tout, tout seul : il chante de sa voix d’éphèbe, il gratouille sur une douze cordes acoustique, il joue du synthé du pied droit, il bat la mesure du pied gauche et éventuellement il se lance corps et âme dans un happening à l’harmonica au milieu du public, effet garanti.
Notre homme orchestre a concocté un répertoire de pop songs oscillant entre mélancolie sixties (les Kinks et ce genre de trucs, mais en beaucoup moins bien) et folk bâtard, le tout étant joué avec un certain sens du spectacle et toute la désinvolture pounque que l’on pouvait espérer du bonhomme. C’est la plupart du temps très drôle pour ne pas dire complètement crétin. En guise de (faux) rappel Seb & The Rhââ Dicks choisit une victime dans le public, victime qu’il samplera en train de s’égosiller d’une voix de fausset pour servir de refrain/gimmick sur le I Don’t Care des Ramones. Succès assuré.
Suit directement Jubilé, duo guitare/voix et batterie encore jamais vu en concert alors que ces deux là ne viennent vraiment pas de loin – St Etienne et alentours – et ont déjà joué un nombre de fois sûrement conséquent dans les parages (encore une de mes rengaines habituelles). Je découvre donc un duo puissant et carré, qui mettra un tout petit peu de temps à vraiment assaisonner – disons que les premiers titres étaient excellents mais que sur les derniers les deux Jubilé ont violemment explosé le mur du son – et malgré un problème récurrent au niveau de la voix le concert aura globalement été à la hauteur. Ce n’est pas parce que le chanteur braille qu’il doit être dispensé d’être correctement sonorisé. Et c’est dommage qu’il n’ait pas été davantage entendu parce que ce garçon a une façon bien à lui de chanter, confère son autre et excellent groupe Jokari dans lequel il tient également le micro (mais on en reparle très vite…).
Qu’à cela ne tienne, Jubilé écrase vite fait bien fait les quelques velléités mélodiques que le duo a pu montrer jusqu’ici sur disque et privilégie la charge héroïque de mammouths et le pillage/mise à sac par derrière des couvents de bonnes sœurs. Le batteur surtout gagne de plus en plus et considérablement en assurance, cogne comme un malade mais cogne vite et droit, une bien belle brute grâce à laquelle Jubilé file sans dévier. A revoir rapidement, donc.
Suivent les Shub de Nîmes. Ce n’est pas parce que Fuck My Luck, le dernier album en date, a été plutôt fraîchement accueilli par ici que l’on va faire l’impasse sur un concert de ce groupe dont les membres ont quoi qu’on en dise une sacrée réputation de scène. Cette réputation, le trio va la tenir haut la main. Après un échauffement de bon aloi sur The Last Battle Of Mohamed Jimmy Mohamed (le titre instrumental qui ouvre également Fuck My Luck), Shub enchaîne directement sur Prok’o’Fiev qui est l’un des meilleurs titres de l’album d’avant de Shub et peut être même bien mon titre préféré du groupe tout court. Autant dire que ce concert ne pouvait pas mieux commencer.
Shub va ainsi alterner les meilleurs titres de Fuck My Luck (dans le désordre : Snob Song, Success, Faster et Slaughterhouse Five – que des titres de la seconde face du disque, il est vrai bien supérieure à la première) et hits interplanétaires extraits de The Snake, The Goose & The Ladder (l’incroyable et génial Franky Vincent Goes To Hollywood et le toujours très drôle Rock Critic Song). C’est le sans faute absolu. Quelques blagues récurrentes comme les faux départs sur Faster et un final orgiaque avec manche de basse astiqué à la cannette de bière auront raison des dernières résistances d’un public bien échauffé quoi que toujours aussi lyonnais. Shub est actuellement en tournée (par exemple le 16 à Besançon, le 17 à Nancy, le 21 à Paris, le 22 à Nantes, etc…), surtout ne les ratez pas !
[comme d’habitude, des photos floues et tremblotantes du concert ici]