Petit concert du dimanche soir, organisé par L’Amicale Des Cheveux Longs et le Comité de Lutte Contre Les Dimanches Pantouflards, des jeunes gens qui savent bien de quoi ils causent car quand on ne fait rien de toute la semaine ce sont fatalement les week-ends qui se révèlent les plus fatigants. Il faut quand même avoir envie de ressortir de chez soi un dimanche soir pour affronter le froid et l’hiver. Et tout ça pour quoi ? Pour trois petits misérables groupes de losers qui n’intéressent vraiment personne.
Mais l’accroche marketing de la soirée a tout de même de quoi séduire, je cite : soirée doublette, trois duos guitare/batterie et trois styles représentés. Les trois groupes en question sont – dans l’ordre d’apparition : Roue De Secours, De Gonzague et Goudron. Et c’est bien pour ces derniers que je décide de faire le déplacement, le disque que ces jeunes gens ont publié l’année dernière s’étant révélé une véritable bombe.
Direction donc le Grrrnd Zero, celui de Gerland, qui a cette époque de l’année est particulièrement réfrigéré et hop, on monte directement à l’étage parce que comme les organisateurs savent pertinemment qu’ils ne vont pas attirer le même genre de foule bigarrée et festive que pour Japanther trois jours auparavant, ils ont pris la sage décision de se replier dans le salon, celui dont la moquette aux couleurs incertaines a déjà accueilli Hallux Valgus, xbxrx, Moha! ou Silent Front.
Je m’attends au pire avec Roue De Secours parce que ce nom ignoble cache en fait un duo composé de deux membres de Kiruna : Paul le batteur et Jérémie le guitariste (et ici également chanteur). Non… plus sérieusement ces deux là s’aiment d’un amour tellement fort qu’ils ont décidé de jouer ensemble le plus souvent et le plus longtemps possible, pour ne jamais avoir à se quitter. Et la seule solution était donc de monter un nouveau groupe, main dans la main, de lui trouver un nom douteux et surtout d’étirer les compositions le plus longtemps possible.
Roue De Secours – décidément je ne m’y ferai jamais – joue un stoner doom très ralenti et monolithique qui vous laisse le temps d’aller aux chiottes pour évacuer les deux ou trois bières déjà consommées puis de revenir sans avoir réellement perdu le fil de la musique. Sauf que l’on n’a pas vraiment envie de s’absenter, malgré d’inévitables problèmes de vessie, nos deux garçons sachant visiblement ce qu’ils font et où ils vont. Le deuxième titre, chanté, est le plus réussi des deux loooongues compositions qu’ils joueront ce soir – quand je vous disais qu’ils veulent faire durer le plaisir – parce que décelant quelques rebondissements, accélérations et autres riffs de mammouths à vous faire headbanger n’importe quel psychorigide des cervicales, même non consentant. Il s’agissait là je crois du premier concert de Roue De Secours, j’espère juste qu’il y en aura d’autres et surtout que le groupe changera de nom.
De Gonzague a également un nom pour le moins curieux. Ces deux garçons disent quelque part sur leur site que De Gonzague n’est pas le nom d’un super-héro… heureusement parce que sinon j’aurais bien imaginé un cousin éloigné de Super Dupont, appartenant à une branche de la famille qui elle a réussi dans la vie. Que le nom ne fasse pas très envie, c’est une chose, mais au moins voilà un nom que l’on retient. Par contre le groupe – bien qu’originaire de Lyon – m’était parfaitement inconnu.
Je découvre ce soir un énième duo de math rock aux compositions pas génialement originales, un groupe un peu stressé et fébrile me semble-t-il, ne bénéficiant pas d’un son terrible (on lit ailleurs sur le site du groupe que l’ampli est jugé trop gros : voilà donc deux bonnes raisons pour en changer) et se dépatouillant comme il le peut avec le froid et son concert.
Je ne vais pas leur jeter la pierre, faire mon vieux schnock – même si ça me démange parfois – parce que De Gonzague est un tout jeune groupe, qu’il est encore un peu vert, que j’ai malgré tout une certaine affection pour le genre musical qu’il pratique et que même si le concert était placé sous le signe du pataud, l’écoute après coup du quatre titres que le duo a enregistré l’année dernière a quelque peu changé la donne. Ce quatre titres, intitulé Four Tracks For Fish, on peut le télécharger librement et gratuitement ici et je ne l’ai découvert que le lendemain du concert. Il en dit suffisamment long pour que l’on puisse penser que De Gonzague a des choses à proposer, des idées à revendre et – certes – des progrès à effectuer mais surtout le duo a cette possibilité devant lui, celle que l’on s’offre lorsqu’on sait ce que l’on veut. A revoir en concert un de ces jours, j’espère.
Place à un peu de mondanités et rencontre fortuite avec le PDG d'Electric Junk, l’un des nombreux labels qui s’étaient cotisés pour la sortie du 10 pouces de Goudron et aussi l’organisateur d’une tournée européenne pharaonique qui va conduire le duo jusque dans les plus sombres recoins de l’Europe de l’est. Déjà dix dates au compteur et encore quatre semaines de tournée à venir, ouch !
En concert Goudron se révèle être une fabuleuse machine à broyer du riff, quelque part entre les groupes de hard core scientifique à la Keelhaul et les groupes de metal post apocalyptique à la Black Cobra. Autant vous dire que les voir jouer devant moi a été un bonheur intense.
Goudron c’est deux petits gars comme vous et moi – le batteur n’est pas cette buche que l’on croit deviner en l’écoutant jouer sur le disque mais lorsqu’on le voit en direct live on a guère de doute sur ses capacités à moudre de la mesure impaire en atomes fissibles ou à canarder en mode binaire les avant-postes à l’aide de courtes salves mitraillées – et ce sont surtout deux petits gars qui ne plaisantent pas et ne s’en laissent pas compter. Ils gèrent tout ce bordel destructeur avec une aisance confondante et même si on sait qu’ils jouent désormais ensemble depuis de nombreuses années on apprécie la décharge électrique, surtout ce guitariste/chanteur qui fait courir ses petits doigts sur le manche de son instrument à une vitesse hallucinante.
Après avoir visité la Croatie, la Pologne ou l’Allemagne, Goudron reviendra en France avec deux dernières dates (le 26 février à Reims et le 27 à Blois) donc ne les ratez pas si vous êtes dans les parages. Et sachez également que le disque de Goudron, épuisé depuis sa sortie, a fait l’objet d’une réédition – avec un nouvel artwork plus que bienvenu.
[les photos vraiment ratées du concert sont visibles ici]
Mais l’accroche marketing de la soirée a tout de même de quoi séduire, je cite : soirée doublette, trois duos guitare/batterie et trois styles représentés. Les trois groupes en question sont – dans l’ordre d’apparition : Roue De Secours, De Gonzague et Goudron. Et c’est bien pour ces derniers que je décide de faire le déplacement, le disque que ces jeunes gens ont publié l’année dernière s’étant révélé une véritable bombe.
Direction donc le Grrrnd Zero, celui de Gerland, qui a cette époque de l’année est particulièrement réfrigéré et hop, on monte directement à l’étage parce que comme les organisateurs savent pertinemment qu’ils ne vont pas attirer le même genre de foule bigarrée et festive que pour Japanther trois jours auparavant, ils ont pris la sage décision de se replier dans le salon, celui dont la moquette aux couleurs incertaines a déjà accueilli Hallux Valgus, xbxrx, Moha! ou Silent Front.
Je m’attends au pire avec Roue De Secours parce que ce nom ignoble cache en fait un duo composé de deux membres de Kiruna : Paul le batteur et Jérémie le guitariste (et ici également chanteur). Non… plus sérieusement ces deux là s’aiment d’un amour tellement fort qu’ils ont décidé de jouer ensemble le plus souvent et le plus longtemps possible, pour ne jamais avoir à se quitter. Et la seule solution était donc de monter un nouveau groupe, main dans la main, de lui trouver un nom douteux et surtout d’étirer les compositions le plus longtemps possible.
Roue De Secours – décidément je ne m’y ferai jamais – joue un stoner doom très ralenti et monolithique qui vous laisse le temps d’aller aux chiottes pour évacuer les deux ou trois bières déjà consommées puis de revenir sans avoir réellement perdu le fil de la musique. Sauf que l’on n’a pas vraiment envie de s’absenter, malgré d’inévitables problèmes de vessie, nos deux garçons sachant visiblement ce qu’ils font et où ils vont. Le deuxième titre, chanté, est le plus réussi des deux loooongues compositions qu’ils joueront ce soir – quand je vous disais qu’ils veulent faire durer le plaisir – parce que décelant quelques rebondissements, accélérations et autres riffs de mammouths à vous faire headbanger n’importe quel psychorigide des cervicales, même non consentant. Il s’agissait là je crois du premier concert de Roue De Secours, j’espère juste qu’il y en aura d’autres et surtout que le groupe changera de nom.
De Gonzague a également un nom pour le moins curieux. Ces deux garçons disent quelque part sur leur site que De Gonzague n’est pas le nom d’un super-héro… heureusement parce que sinon j’aurais bien imaginé un cousin éloigné de Super Dupont, appartenant à une branche de la famille qui elle a réussi dans la vie. Que le nom ne fasse pas très envie, c’est une chose, mais au moins voilà un nom que l’on retient. Par contre le groupe – bien qu’originaire de Lyon – m’était parfaitement inconnu.
Je découvre ce soir un énième duo de math rock aux compositions pas génialement originales, un groupe un peu stressé et fébrile me semble-t-il, ne bénéficiant pas d’un son terrible (on lit ailleurs sur le site du groupe que l’ampli est jugé trop gros : voilà donc deux bonnes raisons pour en changer) et se dépatouillant comme il le peut avec le froid et son concert.
Je ne vais pas leur jeter la pierre, faire mon vieux schnock – même si ça me démange parfois – parce que De Gonzague est un tout jeune groupe, qu’il est encore un peu vert, que j’ai malgré tout une certaine affection pour le genre musical qu’il pratique et que même si le concert était placé sous le signe du pataud, l’écoute après coup du quatre titres que le duo a enregistré l’année dernière a quelque peu changé la donne. Ce quatre titres, intitulé Four Tracks For Fish, on peut le télécharger librement et gratuitement ici et je ne l’ai découvert que le lendemain du concert. Il en dit suffisamment long pour que l’on puisse penser que De Gonzague a des choses à proposer, des idées à revendre et – certes – des progrès à effectuer mais surtout le duo a cette possibilité devant lui, celle que l’on s’offre lorsqu’on sait ce que l’on veut. A revoir en concert un de ces jours, j’espère.
Place à un peu de mondanités et rencontre fortuite avec le PDG d'Electric Junk, l’un des nombreux labels qui s’étaient cotisés pour la sortie du 10 pouces de Goudron et aussi l’organisateur d’une tournée européenne pharaonique qui va conduire le duo jusque dans les plus sombres recoins de l’Europe de l’est. Déjà dix dates au compteur et encore quatre semaines de tournée à venir, ouch !
En concert Goudron se révèle être une fabuleuse machine à broyer du riff, quelque part entre les groupes de hard core scientifique à la Keelhaul et les groupes de metal post apocalyptique à la Black Cobra. Autant vous dire que les voir jouer devant moi a été un bonheur intense.
Goudron c’est deux petits gars comme vous et moi – le batteur n’est pas cette buche que l’on croit deviner en l’écoutant jouer sur le disque mais lorsqu’on le voit en direct live on a guère de doute sur ses capacités à moudre de la mesure impaire en atomes fissibles ou à canarder en mode binaire les avant-postes à l’aide de courtes salves mitraillées – et ce sont surtout deux petits gars qui ne plaisantent pas et ne s’en laissent pas compter. Ils gèrent tout ce bordel destructeur avec une aisance confondante et même si on sait qu’ils jouent désormais ensemble depuis de nombreuses années on apprécie la décharge électrique, surtout ce guitariste/chanteur qui fait courir ses petits doigts sur le manche de son instrument à une vitesse hallucinante.
Après avoir visité la Croatie, la Pologne ou l’Allemagne, Goudron reviendra en France avec deux dernières dates (le 26 février à Reims et le 27 à Blois) donc ne les ratez pas si vous êtes dans les parages. Et sachez également que le disque de Goudron, épuisé depuis sa sortie, a fait l’objet d’une réédition – avec un nouvel artwork plus que bienvenu.
[les photos vraiment ratées du concert sont visibles ici]
* je n'ai pas eu le temps de trouver de titre encore plus mauvais, désolé