Chouette, un nouveau disque d’Ultralyd. Et en vinyl qui plus est. Une galette dans une pochette gatefold et limitée à cinq cents exemplaires, numérotés. Et puisque on en est à la présentation de l’objet, continuons. Renditions est composé de quatre titres : Renditions I et II, Pentassonance IV et Mélopée Inutile. Le vert de la pochette est assez ignoble mais ne doit pas faire oublier le livret au format 12 x 24 centimètres et dont l’intérêt pictural pour ne pas dire l’utilité reste également à démonter : seize pages de dessins ectoplasmiques à mi chemin entre ovocytes fécondés de Barbamama et pets foireux d’alien. Le tout dans les tons bleu, blanc et bronze. Ces œuvres sont dues au collectif Grand People que l’on ne félicite donc pas. Détail amusant, les notes précisent qu’il y a une face Blue et une face Black mais les ronds centraux sont - dans l’ordre : il suffit de lire les numéros des faces directement gravés dans le vinyle- donc les ronds centraux sont bleu et vert. Ce disque a été pressé par The Last Record Company qui n’est jamais qu’une sous division de Rune Grammafon (le label habituel d’Ultralyd) uniquement consacrée à l’édition de disques vinyle.
Ce descriptif détaillé est l’arbre qui cache la forêt. Malheureusement, Renditions est un album complètement vide et inintéressant. Bien loin des préoccupations habituelles d’Ultralyd. OK, les habitudes sont faites pour être changées mais était ce une bonne raison pour ces norvégiens de verser comme ils l’ont fait ici dans une sorte de musique contemporaine ultra minimale et lancinante ? Ils ont essayé de faire une reprise du 4’33 de John Cage en ajoutant malgré tout quelques (notes) sons ou quoi ? Ou alors ils se sont amusés au jeu du papillon cher à Fluxus - on lâche un papillon dans la salle et les musiciens jouent n’importe quoi tant que le papillon ne s’est pas posé quelque part. Pour l’instant Renditions n’est pas mauvais en soi mais c’est un disque extrêmement décevant. Et soporifique.
La face B (rond central vert pour ceux qui ont du mal à suivre ou qui se sont endormis en cours de route) relève très légèrement le niveau. Pentassonance IV décèle un semblant de construction, une tension mélodique due à l’utilisation contradictoire des différents instruments (vibraphone, guitare, saxophone, percussions) à peine reconnaissables. On est toujours dans le registre d’une musique pseudo savante mais il y a du relief. La surprise c’est quand Pentassonance IV renoue avec l’Ultralyd que l’on connaît et que l’on aime pour évoluer vers un dub chaotique et urbain drivé par la basse de Kjetil D Brandsdal (le bûcheron sans pitié également dans Noxagt). Enfin. Le trop bien nommé Mélopée Inutile est aussi le titre le plus court de ce LP et comme par hasard il redonne un sacré coup de mou à Renditions bien qu’il soit plus à rapprocher de la première partie de Pentassonance IV que de la première face du disque. On y entend même distinctement chaque instrument mais, comme on n’entend pas les intentions des musiciens qui jouent, c’est un nouveau coup d’épée dans l’eau et la conclusion tristounette d’un disque prétentieux et pétomane.
La face B (rond central vert pour ceux qui ont du mal à suivre ou qui se sont endormis en cours de route) relève très légèrement le niveau. Pentassonance IV décèle un semblant de construction, une tension mélodique due à l’utilisation contradictoire des différents instruments (vibraphone, guitare, saxophone, percussions) à peine reconnaissables. On est toujours dans le registre d’une musique pseudo savante mais il y a du relief. La surprise c’est quand Pentassonance IV renoue avec l’Ultralyd que l’on connaît et que l’on aime pour évoluer vers un dub chaotique et urbain drivé par la basse de Kjetil D Brandsdal (le bûcheron sans pitié également dans Noxagt). Enfin. Le trop bien nommé Mélopée Inutile est aussi le titre le plus court de ce LP et comme par hasard il redonne un sacré coup de mou à Renditions bien qu’il soit plus à rapprocher de la première partie de Pentassonance IV que de la première face du disque. On y entend même distinctement chaque instrument mais, comme on n’entend pas les intentions des musiciens qui jouent, c’est un nouveau coup d’épée dans l’eau et la conclusion tristounette d’un disque prétentieux et pétomane.