Earthly Delights c’est le nom du cinquième album de Lightning Bolt. C’est aussi une référence involontaire (?) au triptyque Le Jardin Des Délices Terrestres - The Garden of Earthly Delights pour les incultes anglophobes - de Jérôme Bosch et en y regardant d'un peu plus près, on constate qu’il y a bien de ça dans la musique de Lightning Bolt : luxuriance et profusion, foisonnement des lignes, saturation des couleurs, cris de jouissance infantiles, créatures hybrides qui s’enculent, saute-mouton sacrilège et le trip courons tout nus dans la nature et jouons au train avant qu’il ne nous rattrape. L’illustration de la pochette - définitivement hippie et régressive - de Earthly Delights va dans le même sens : partouze chromatique avec moult fleurs et papillons, un artwork signé par le petit Brian Chippendale (le batteur du groupe) qui vient tout juste de rentrer au CE2.
Reste que Earthly Delights est un disque parfaitement inutile. A peine moins bon que ces prédécesseurs, également publiés par Load records. Mais, pour qui a déjà vu et revu Lightning Bolt en concert - cette configuration en arène punk au pays des monstres gentils, le bassiste qui de bouge pas d’un poil (sauf des doigts, semblables à de grosses araignées agiles) et au contraire le batteur/hurleur qui en fait des tonnes question show animalier - écouter un enregistrement studio du plus célèbre duo de Providence tient de l’anecdotique et du routinier : on vérifie ainsi que la formule musicale n’a pas trop changé, que ces deux là ont l’air aussi tarés que ce qu’ils veulent nous faire croire, que l’on a toujours droit à notre dose de groove trisomique et de mélodies smarties.
Et c’est bien le cas. Earthly Delights est un vrai album de Lightning Bolt, ne lui manque que deux ou trois hits - car mis à part le deuxième titre, Nation Of Boar, question accroche cœur c’est plus que le désert - pour se hisser au même niveau qu’un Wonderful Rainbow ou qu’un Ride The Sky. Le son est toujours aussi approximatif (il y a même plusieurs sessions d’enregistrement dont une, celle de The Sublime Freak, qui craint du boudin) et comme tous les autres albums de Lightning Bolt Earthly Delights souffre de trop de longueur. Lorsque un titre démarre bien, il finit inévitablement par se dégonfler, l’énergie du groupe sur scène n’est par là (et pour cause !) pour redynamiser tout ça, pour séparer le merdier et relancer un intérêt qui va diminuant.
Et c’est bien le cas. Earthly Delights est un vrai album de Lightning Bolt, ne lui manque que deux ou trois hits - car mis à part le deuxième titre, Nation Of Boar, question accroche cœur c’est plus que le désert - pour se hisser au même niveau qu’un Wonderful Rainbow ou qu’un Ride The Sky. Le son est toujours aussi approximatif (il y a même plusieurs sessions d’enregistrement dont une, celle de The Sublime Freak, qui craint du boudin) et comme tous les autres albums de Lightning Bolt Earthly Delights souffre de trop de longueur. Lorsque un titre démarre bien, il finit inévitablement par se dégonfler, l’énergie du groupe sur scène n’est par là (et pour cause !) pour redynamiser tout ça, pour séparer le merdier et relancer un intérêt qui va diminuant.
Voilà où on en est en 2009, voilà où en est Lightning Bolt, groupe excitant en concert malgré tout le cirque perpétré autour par des cohortes de fans idiots et fanatiques. Sortir un disque aussi obsolète et inintéressant alors que les supports phonographiques ne se vendent plus mais qu’au contraire les mp3 volent toujours plus bas, au ras des pâquerettes, est le véritable culot et l’exploit indéniable de Earthly Delight. Pour fan uniquement et ça tombe bien, j’en suis un.