On a n’encore jamais parlé ici de Gnaw Their Tongues, one man band emmené par un hollandais volant tellement productif que c’est comme si sa chienne de vie en dépendait ou comme s’il espérait ainsi échapper à la malédiction qui le poursuit depuis des siècles. Le mélange concocté par notre homme est particulièrement écoeurant : imaginez un peu JG Thirlwell (Foetus) s’accoquinant avec Varg Virkenes (Burzum) et Tetsuo Furudate. Gnaw Their Tongues ne ressemble donc à rien de connu, ses détracteurs affirment pour leur part que Gnaw Their Tongues ressemble à rien, tout court. Ecoutons voir : la recette de la musique du groupe, bien définie mais compliquée donc donnant l’impression d’une richesse de variations illimitées, réunit black metal sanguinolent, ambiances funéraires gothomorbides, bruitisme mécanique, glissements cinématographiques, violonades sulfureuses, terrorisme electro, hurlements de démons possédés par la peur ancestrale de Cthulhu avec tentacules venimeuses et mandibules acérées plantées dans les fesses, cela va de soi.
Quand je dis que le mélange inventé par Gnaw Their Tongues est écœurant c’est qu’il n’échappe pas aux effets de styles boursouflés et sursaturés comme les effets spéciaux trop bien régis par ordinateurs que l’on supporte (ou pas) dans les scènes de bataille du Seigneurs Des Anneaux (ou n’importe quel étron cinématographique hollywoodien à grand spéctacle) : visions d’apocalypse foudroyante, cauchemar définitif, trou noir éternel, au-delà de toute idée de mort (donc de vie) et consécutivement représentation complètement irréelle d’un monde cauchemardesque auquel on ne croit pas une seule seconde. Tu regarde la Bataille du Gouffre de Helm à la fin des Deux Tours et tu vois bien que ce n’est que du cinéma - c’est un peu pareil avec Gnaw Their Tongues : beaucoup trop de chiqué. Donc le concept est intéressant mais cela reste un concept. Pour la douleur, les cicatrices, la viande froide, dieu, la mort, le sexe, le foutre et le sang renvoyons une fois de plus l’auditeur du côté de chez Swans, de l’album Cop à l’album Children Of God inclus (bien que plus apaisé) en passant par l’incontournable Public Castration Is A Good Idea.
Cela ne veut pas dire que Gnaw Their Tongues soit sans intérêt. Au contraire, Die Mutter Wählt Das Todtenkleidchen, CD compilant moult EPs et inédits, mérite que l’on s’y arrête. De par sa nature c’est l’un des disques les plus variés de Gnaw Their Tongues (qui pourtant n’est pas avare en retournement d’ambiances) et donc l’un de ceux qui s’écoute le mieux. Il y a bien quelques passages ennuyeux - généralement ce sont les plus calmes mais gageons qu’en leur absence Die Mutter Wählt Das Todtenkleidchen deviendrait vite indigeste - qui dans le pire des cas font ressembler la musique de Gnaw Their Tongues à du mauvais In Slaghter Natives sous peyotl (c’est tout dire). Il ne faut pas non plus être allergique à la grandiloquence outrée et au baroque métallique - haha ha cette guitare sur Knife… Martyr… Despair, j’en ris encore. Disons que la réalisation trop systématiquement alourdie nuit à la pertinence du propos et que cette pertinence, du coup, on n’y croit pas plus que ça, pas plus qu’à un entertainment de la douleur. Pour se procurer ce disque il suffit de la commander directement au label Universal Consciousness. C’est à vos risques et périls.
Quand je dis que le mélange inventé par Gnaw Their Tongues est écœurant c’est qu’il n’échappe pas aux effets de styles boursouflés et sursaturés comme les effets spéciaux trop bien régis par ordinateurs que l’on supporte (ou pas) dans les scènes de bataille du Seigneurs Des Anneaux (ou n’importe quel étron cinématographique hollywoodien à grand spéctacle) : visions d’apocalypse foudroyante, cauchemar définitif, trou noir éternel, au-delà de toute idée de mort (donc de vie) et consécutivement représentation complètement irréelle d’un monde cauchemardesque auquel on ne croit pas une seule seconde. Tu regarde la Bataille du Gouffre de Helm à la fin des Deux Tours et tu vois bien que ce n’est que du cinéma - c’est un peu pareil avec Gnaw Their Tongues : beaucoup trop de chiqué. Donc le concept est intéressant mais cela reste un concept. Pour la douleur, les cicatrices, la viande froide, dieu, la mort, le sexe, le foutre et le sang renvoyons une fois de plus l’auditeur du côté de chez Swans, de l’album Cop à l’album Children Of God inclus (bien que plus apaisé) en passant par l’incontournable Public Castration Is A Good Idea.
Cela ne veut pas dire que Gnaw Their Tongues soit sans intérêt. Au contraire, Die Mutter Wählt Das Todtenkleidchen, CD compilant moult EPs et inédits, mérite que l’on s’y arrête. De par sa nature c’est l’un des disques les plus variés de Gnaw Their Tongues (qui pourtant n’est pas avare en retournement d’ambiances) et donc l’un de ceux qui s’écoute le mieux. Il y a bien quelques passages ennuyeux - généralement ce sont les plus calmes mais gageons qu’en leur absence Die Mutter Wählt Das Todtenkleidchen deviendrait vite indigeste - qui dans le pire des cas font ressembler la musique de Gnaw Their Tongues à du mauvais In Slaghter Natives sous peyotl (c’est tout dire). Il ne faut pas non plus être allergique à la grandiloquence outrée et au baroque métallique - haha ha cette guitare sur Knife… Martyr… Despair, j’en ris encore. Disons que la réalisation trop systématiquement alourdie nuit à la pertinence du propos et que cette pertinence, du coup, on n’y croit pas plus que ça, pas plus qu’à un entertainment de la douleur. Pour se procurer ce disque il suffit de la commander directement au label Universal Consciousness. C’est à vos risques et périls.