Si j’en crois les moqueries et autres railleries d’usage, en 2008 j’aurais tout simplement manqué le concert de l’année. Le groupe en question est japonais et entièrement féminin, son nom : Nisennenmondai. Que s’est il passé exactement ce jour là ? Evidemment je n’en sais foutrement rien puisque je n’étais pas là, sans aucune excuse ni autorisation d’absence, victime consentante du syndrome du gros pépère fatigué - oui c’était un samedi soir, au printemps, au Sonic, quel loser.
Le trio a une discographie honorablement consistante pour un jeune groupe et c’est l’incontournable label norvégien Smalltown Supersound qui se charge de diffuser à travers le monde entier les œuvres musicales de ces jeunes femmes précédées d’une flatteuse réputation. C’est exactement là le problème : Nisennenmondai est un groupe japonais et même si on est très loin de la folie furieuse du milieu des années 90 qui faisait apprécier au premier binoclard venu n’importe quel groupe du moment qu’il était originaire du pays du soleil levant (c’était l’éclosion des merveilleux Melt Banana, la découverte d’Otomo Yoshihide et de Ground Zero, l’âge d’or de Zeni Geva mais il y avait également des groupes très surestimés tels que Ufo Or Die ou Space Streakings), j’ai depuis cette époque bénie tendance à me méfier de la branchitude ne retenant comme seul critère que le pays d’origine du groupe en question. Il y a des légendes qui sont nées pour moins que ça et des zones géographiques qui jouissent d’un statut incroyable - prenons le cas de New York : quelqu’un peut il me citer le nom d’un groupe originaire de Big Apple ayant pondu un bon disque ces dix (quinze) dernières années ? Quoi ? A Place To Bury Strangers ? On en reparlera.
Le trio a une discographie honorablement consistante pour un jeune groupe et c’est l’incontournable label norvégien Smalltown Supersound qui se charge de diffuser à travers le monde entier les œuvres musicales de ces jeunes femmes précédées d’une flatteuse réputation. C’est exactement là le problème : Nisennenmondai est un groupe japonais et même si on est très loin de la folie furieuse du milieu des années 90 qui faisait apprécier au premier binoclard venu n’importe quel groupe du moment qu’il était originaire du pays du soleil levant (c’était l’éclosion des merveilleux Melt Banana, la découverte d’Otomo Yoshihide et de Ground Zero, l’âge d’or de Zeni Geva mais il y avait également des groupes très surestimés tels que Ufo Or Die ou Space Streakings), j’ai depuis cette époque bénie tendance à me méfier de la branchitude ne retenant comme seul critère que le pays d’origine du groupe en question. Il y a des légendes qui sont nées pour moins que ça et des zones géographiques qui jouissent d’un statut incroyable - prenons le cas de New York : quelqu’un peut il me citer le nom d’un groupe originaire de Big Apple ayant pondu un bon disque ces dix (quinze) dernières années ? Quoi ? A Place To Bury Strangers ? On en reparlera.
Nous sommes en 2009 et Nisennenmondai publie un deuxième enregistrement à l’échelle mondiale : Destination Tokyo. Son prédécesseur était de fait une compilation de deux EPs - Neji et Tori - et il m’avait laissé comme un goût d’inachevé dans la bouche. Exactement le genre de disque dont on se dit en l’écoutant que ce groupe doit être cent, mille fois supérieur en concert (cela s’appelle remuer le couteau dans la plaie). Et pour l’analyse stylistique du bordel, pas la peine d’aller chercher très loin puisque Nisennenmondai y pourvoit en nommant les titres de ses instrumentaux du nom de ses groupes favoris : Pop Group, This Heat et Sonic Youth. Mais j’ai eu beau chercher, il n’y a pas de Can sur Neji Tori et je me demande bien pourquoi.
Destination Tokyo est un véritable album et après un passage à la Villette Sonique au printemps 2009, ça y est tout le monde parle de Nisennenmondai, en bien comme en mal : batteuse extraordinaire avec un sens du grove métronomique à faire baver de jalousie un Jaki Liebezeit ou batteuse approximative incapable de frapper droit (choisis ton camp camarade). Mais de toutes évidences, tout le monde s’accorde à dire que c’est bien elle le noyau central de la musique du groupe, avis dont on ne saurait douter à l’écoute de Destination Tokyo qui reprend les mêmes ingrédients que Neji Tori en jouant sur les dosages : encore plus de répétitivité, plus de funk robotique et irrésistible (avec au cas où on n’aurait pas bien compris un deuxième morceaux sobrement intitulé Disco, pelvien en diable et le meilleur du lot) et des titres d’une longueur suffisante pour une séance d’hypnose collective en bonne et du forme. Pour les moins on remarque une certaine tendance au lissage (le un peu trop post rockeux et autoroutier Destination Tokyo) et donc forcément moins d’explosions énergisantes et de bruit, autrement dit la lame de fond que l’on sent venir de loin, qui vous fricote dans les jambes, qui va vous tordre d’un bonheur quasi charnel bien que mécanique finit par tomber à plat (Mirrorball, à l’arrière goût trop sucré).
Deux bons titres, deux titres plus faiblards et un interlude destiné aux enfants, Destination Tokyo laisse comme son prédécesseur l’auditeur en tête à tête avec ses éternels regrets. On sent que les trois filles de Nisennenmondai peuvent faire bien mieux, qu’elles doivent faire beaucoup mieux en concert - ce putain de couteau qui fait mal… - et on les attend au tournant. See you later.
Destination Tokyo est un véritable album et après un passage à la Villette Sonique au printemps 2009, ça y est tout le monde parle de Nisennenmondai, en bien comme en mal : batteuse extraordinaire avec un sens du grove métronomique à faire baver de jalousie un Jaki Liebezeit ou batteuse approximative incapable de frapper droit (choisis ton camp camarade). Mais de toutes évidences, tout le monde s’accorde à dire que c’est bien elle le noyau central de la musique du groupe, avis dont on ne saurait douter à l’écoute de Destination Tokyo qui reprend les mêmes ingrédients que Neji Tori en jouant sur les dosages : encore plus de répétitivité, plus de funk robotique et irrésistible (avec au cas où on n’aurait pas bien compris un deuxième morceaux sobrement intitulé Disco, pelvien en diable et le meilleur du lot) et des titres d’une longueur suffisante pour une séance d’hypnose collective en bonne et du forme. Pour les moins on remarque une certaine tendance au lissage (le un peu trop post rockeux et autoroutier Destination Tokyo) et donc forcément moins d’explosions énergisantes et de bruit, autrement dit la lame de fond que l’on sent venir de loin, qui vous fricote dans les jambes, qui va vous tordre d’un bonheur quasi charnel bien que mécanique finit par tomber à plat (Mirrorball, à l’arrière goût trop sucré).
Deux bons titres, deux titres plus faiblards et un interlude destiné aux enfants, Destination Tokyo laisse comme son prédécesseur l’auditeur en tête à tête avec ses éternels regrets. On sent que les trois filles de Nisennenmondai peuvent faire bien mieux, qu’elles doivent faire beaucoup mieux en concert - ce putain de couteau qui fait mal… - et on les attend au tournant. See you later.