My Disco ce n’est définitivement pas un nom de groupe qui fait envie et c’est pourtant le nom du groupe que joue ce jeudi soir au Sonic. Car, à tout bien y réfléchir, l’ironie de la chose, si tant est qu’il y en ait vraiment, m’échappe complètement. Je suis dans un mauvais jour. La musique des australiens peut effectivement être groove mais elle est surtout robotique et répétitive, assez post pounk (ce truc de vieux datant d’il y a une bonne trentaine d’années maintenant) option Wire et pourquoi pas Gang Of Four. La section rythmique rappelle parfois complètement Shellac, on peut dire la même chose de la voix – il n’y a qu’à écouter le son de basse et/ou le chant sur des titres tels que An Even Sun extrait de Paradise, le dernier album en date du groupe et datant déjà de 2007.
Évidemment, le rapprochement avec Shellac est facile puisque My Disco a enregistré ses derniers disques à Chicago chez l’homme à lunettes et à l’inépuisable collection de microphones fabriqués dans l’ex Europe de l’Est. Paradise est un album étrange parce que – en y regardant de plus près – pas si jusqu’au-boutiste que ça bien que complètement réfrigéré, taillé au scalpel et trop volontairement spartiate. Messieurs, trop de visibilité du pourquoi du comment finit par être au détriment des intentions de départ. Le déclic dépend donc des jours et des écoutes : il arrive que la musique de My Disco fonctionne, réussisse à faire tourbillonner mes quelques neurones survivants sur ses rythmiques décérébrées. Il arrive également que My Disco laisse aussi indifférent qu’un plat de lasagnes surgelées acheté au supermarché discount du coin parce qu’il n’y a plus rien d’autre à se mettre sous la dent. Une couche de batterie, une couche de basse, une couche de guitare et une (petite) couche de voix pour faire croire qu’il y a du goût. Tout le plat y passe mais n’enlève pas la faim.
Mais n’allons pas trop vite, la soirée ne fait que commencer et elle commence plutôt mal puisqu’il n’y a pas grand monde qui se précipite au Sonic pour y voir et y entendre les australiens. Trop de concerts tuent le concert ? C’est toujours le même (faux) débat. On a certes pu frôler l’overdose entre un mois d’avril incroyablement dense et un mois de mai qui n’était pas en reste – les Nuits Sonores accaparant pas mal l’attention la semaine précédente avec au passage un concert de Gang Of Four parait il merdique de chez merdique (je vous répète que c’était il y a trente ans les gars), il faudra quand même qu’un jour j’aille y faire un tour pour me défoncer la couenne sur Vitalic et autres putasseries electro et voir si ça fonctionne encore chez moi. Ou pas.
Le groupe qui joue ce soir au Sonic en première partie de My Disco m’est complètement inconnu et doté d’un nom qui fait beaucoup rire : PAN PAN PAN. Un nom qu'il va être facile de retenir et ça tombe bien car il va absolument falloir se souvenir de ces trois lyonnais et retourner les voir en concert lorsqu’ils auront la bonne idée de jouer à nouveau. Les titres, apparemment enregistrés en prise direct lors de concerts précédents (le Bal Des Ardents c’est bien une librairie ?), avec un son riquiqui et que le groupe a mis en écoute sur son monospace, ne sont guère convaincants mais ils ne sont pas non plus vraiment représentatifs de ce qu’est la musique du trio.
Pour faire vite, on a affaire à deux guitares et une batterie – oui Pan Pan Pan est encore un groupe instrumental – qui défouraillent du côté de Psychic Paramount et pourquoi pas de Maserati (ou plutôt de Turing Machine, le groupe que le batteur Jerry Fuchs avait auparavant monté avec deux anciens Pitchblende). Même si on peut reprocher à Pan Pan Pan de ressortir la même formule sur chaque titre joué, on ne peut pas non plus nier que le groupe maîtrise parfaitement cette formule : les guitares jouent des notes parcellaires, les décalent comme dans un jeu de puces, presque insensiblement (à la manière des minimalistes américains des années 60), les lignes mélodiques prennent donc corps petit à petit. Le batteur suit le même mouvement, il joue beaucoup sur ses toms qu’il a montés à plat et au même niveau que sa caisse claire. Le groove rapide est assuré avec la grosse caisse qui ne s’arrête jamais, jamais. Pan Pan Pan botte le cul, arrive à chaque fois à se désempêtrer d’introductions qui semblent pourtant bien hasardeuses. Du chaos et du magma nait une musique folle et intense, soutenue et pleine de souffle. Cela a déjà été dit mais il faut absolument aller les voir lorsqu’ils rejoueront.
Quand un groupe australien bénéficiant d’un succès d’estime signe sur Blast First (sorte de garde-manger arty de Mute), les foules ne se déplacent pas pour autant. Il aurait été intéressant de voir l’année passée un concert de My Disco pendant la tournée avec les Scul Hazzards – la date lyonnaise avait été annulée pour les raisons que l’on sait, un van qui tombe en panne, etc – tant les deux groupes représentent deux facettes vraiment différentes de la musique à guitares avec rythmique qui appuie lourdement derrière. En attendant, My Disco se retrouve avec des disques enfin disponibles de partout dans le monde civilisé, un maxi est prévu pour la fin du mois de mai sur Blast First Petite et je ne doute pas que cela finira bien par décoller pour le groupe qui semble y consacrer beaucoup d’effort.
Il y a deux entités dans My Disco. D’un côté le bassiste/chanteur et le batteur, cheveux courts voir moustache finement taillée, pantalons serrés et t-shirts moulants. Un parfait look d’homo sapiens gay friendly. De l’autre côté on trouve le guitariste, chevelu, bottes de motard, t-shirt de Young Widows (My Disco figure sur le quatrième volume de la série de split singles que les américains ont publiés l’année dernière) et roi incontesté du headbanging. Ce guitariste s’appelle Ben Andrews et je comprends maintenant mieux pourquoi il a monté Blarke Bayer/ Black Widow, un duo free atmosphérique avec l’ancien batteur/guitariste de Grey Daturas, Robert MacManus.
Ben Andrews joue avec un son démoniaque de scie circulaire, super fort – bien plus fort que pendant les balances me dira plus tard le homeboy du Sonic. Il fout en l’air une bonne partie de My Disco, étouffant le chant, la basse et presque la batterie. Le début du set des australiens est ainsi franchement bancal et manque de tenue.
Certains regretteront que les trois My Disco ne jouent pas quelques uns de leurs hits – tel Perfect Protection ou You Came To Me Like A Cancer Lain Dormant Until It Blossomed Like A Rose (rien que le plaisir d’en écrire le titre) – et le groupe ne sera enfin convainquant que pour la deuxième moitié de sa prestation et surtout avec un dernier titre (avant le rappel), long, très long, répétitif, très répétitif et parfaitement hypnotique. Il était temps, j’ai failli m’ennuyer un brin. Ce n’était pas le grand moment escompté, mais juste un moment honorable de défoulement.
Évidemment, le rapprochement avec Shellac est facile puisque My Disco a enregistré ses derniers disques à Chicago chez l’homme à lunettes et à l’inépuisable collection de microphones fabriqués dans l’ex Europe de l’Est. Paradise est un album étrange parce que – en y regardant de plus près – pas si jusqu’au-boutiste que ça bien que complètement réfrigéré, taillé au scalpel et trop volontairement spartiate. Messieurs, trop de visibilité du pourquoi du comment finit par être au détriment des intentions de départ. Le déclic dépend donc des jours et des écoutes : il arrive que la musique de My Disco fonctionne, réussisse à faire tourbillonner mes quelques neurones survivants sur ses rythmiques décérébrées. Il arrive également que My Disco laisse aussi indifférent qu’un plat de lasagnes surgelées acheté au supermarché discount du coin parce qu’il n’y a plus rien d’autre à se mettre sous la dent. Une couche de batterie, une couche de basse, une couche de guitare et une (petite) couche de voix pour faire croire qu’il y a du goût. Tout le plat y passe mais n’enlève pas la faim.
Mais n’allons pas trop vite, la soirée ne fait que commencer et elle commence plutôt mal puisqu’il n’y a pas grand monde qui se précipite au Sonic pour y voir et y entendre les australiens. Trop de concerts tuent le concert ? C’est toujours le même (faux) débat. On a certes pu frôler l’overdose entre un mois d’avril incroyablement dense et un mois de mai qui n’était pas en reste – les Nuits Sonores accaparant pas mal l’attention la semaine précédente avec au passage un concert de Gang Of Four parait il merdique de chez merdique (je vous répète que c’était il y a trente ans les gars), il faudra quand même qu’un jour j’aille y faire un tour pour me défoncer la couenne sur Vitalic et autres putasseries electro et voir si ça fonctionne encore chez moi. Ou pas.
Le groupe qui joue ce soir au Sonic en première partie de My Disco m’est complètement inconnu et doté d’un nom qui fait beaucoup rire : PAN PAN PAN. Un nom qu'il va être facile de retenir et ça tombe bien car il va absolument falloir se souvenir de ces trois lyonnais et retourner les voir en concert lorsqu’ils auront la bonne idée de jouer à nouveau. Les titres, apparemment enregistrés en prise direct lors de concerts précédents (le Bal Des Ardents c’est bien une librairie ?), avec un son riquiqui et que le groupe a mis en écoute sur son monospace, ne sont guère convaincants mais ils ne sont pas non plus vraiment représentatifs de ce qu’est la musique du trio.
Pour faire vite, on a affaire à deux guitares et une batterie – oui Pan Pan Pan est encore un groupe instrumental – qui défouraillent du côté de Psychic Paramount et pourquoi pas de Maserati (ou plutôt de Turing Machine, le groupe que le batteur Jerry Fuchs avait auparavant monté avec deux anciens Pitchblende). Même si on peut reprocher à Pan Pan Pan de ressortir la même formule sur chaque titre joué, on ne peut pas non plus nier que le groupe maîtrise parfaitement cette formule : les guitares jouent des notes parcellaires, les décalent comme dans un jeu de puces, presque insensiblement (à la manière des minimalistes américains des années 60), les lignes mélodiques prennent donc corps petit à petit. Le batteur suit le même mouvement, il joue beaucoup sur ses toms qu’il a montés à plat et au même niveau que sa caisse claire. Le groove rapide est assuré avec la grosse caisse qui ne s’arrête jamais, jamais. Pan Pan Pan botte le cul, arrive à chaque fois à se désempêtrer d’introductions qui semblent pourtant bien hasardeuses. Du chaos et du magma nait une musique folle et intense, soutenue et pleine de souffle. Cela a déjà été dit mais il faut absolument aller les voir lorsqu’ils rejoueront.
Quand un groupe australien bénéficiant d’un succès d’estime signe sur Blast First (sorte de garde-manger arty de Mute), les foules ne se déplacent pas pour autant. Il aurait été intéressant de voir l’année passée un concert de My Disco pendant la tournée avec les Scul Hazzards – la date lyonnaise avait été annulée pour les raisons que l’on sait, un van qui tombe en panne, etc – tant les deux groupes représentent deux facettes vraiment différentes de la musique à guitares avec rythmique qui appuie lourdement derrière. En attendant, My Disco se retrouve avec des disques enfin disponibles de partout dans le monde civilisé, un maxi est prévu pour la fin du mois de mai sur Blast First Petite et je ne doute pas que cela finira bien par décoller pour le groupe qui semble y consacrer beaucoup d’effort.
Il y a deux entités dans My Disco. D’un côté le bassiste/chanteur et le batteur, cheveux courts voir moustache finement taillée, pantalons serrés et t-shirts moulants. Un parfait look d’homo sapiens gay friendly. De l’autre côté on trouve le guitariste, chevelu, bottes de motard, t-shirt de Young Widows (My Disco figure sur le quatrième volume de la série de split singles que les américains ont publiés l’année dernière) et roi incontesté du headbanging. Ce guitariste s’appelle Ben Andrews et je comprends maintenant mieux pourquoi il a monté Blarke Bayer/ Black Widow, un duo free atmosphérique avec l’ancien batteur/guitariste de Grey Daturas, Robert MacManus.
Ben Andrews joue avec un son démoniaque de scie circulaire, super fort – bien plus fort que pendant les balances me dira plus tard le homeboy du Sonic. Il fout en l’air une bonne partie de My Disco, étouffant le chant, la basse et presque la batterie. Le début du set des australiens est ainsi franchement bancal et manque de tenue.
Certains regretteront que les trois My Disco ne jouent pas quelques uns de leurs hits – tel Perfect Protection ou You Came To Me Like A Cancer Lain Dormant Until It Blossomed Like A Rose (rien que le plaisir d’en écrire le titre) – et le groupe ne sera enfin convainquant que pour la deuxième moitié de sa prestation et surtout avec un dernier titre (avant le rappel), long, très long, répétitif, très répétitif et parfaitement hypnotique. Il était temps, j’ai failli m’ennuyer un brin. Ce n’était pas le grand moment escompté, mais juste un moment honorable de défoulement.