mardi 18 mai 2010

TV Buddhas / self titled EP























Un groupe de garage israélien, cela a de quoi intriguer. Pourtant c’est exactement ce dont il s’agit avec TV Buddhas, trio chevelu basé à Berlin mais originaire d’Israël. Si vous ajoutez à cela que les six titres de cet EP ont prétendument été enregistrés en deux heures seulement sur un lecteur cassette pourri et vintage des années 70 (je ne fais que recopier la bio), que l’illustration de la pochette est un hommage à Raymond Petitbon (toujours la bio) et que ce disque sans titre est également un hommage mais cette fois-ci à peine déguisé au seul, unique et merveilleux album sans titre lui aussi des mythiques Modern Lovers de Jonathan Richman (dois-je me répéter ? la bio…), voilà trois bonnes raisons théoriques d’écouter un disque qui sans cela ne serait jamais arrivé jusqu’à mes pauvres oreilles.
Parlons-en de mes oreilles. Oui elles sont encombrées et fatiguées mais pas au point d’accepter n’importe quel son cradingue à n’importe quelle heure de la sainte journée ou de la nuit : il est fortement déconseillé d’écouter autre chose – même un vieux truc moisi de Darkthrone – avant cet EP de TV Buddhas tellement le son en est riquiqui. Oui c’est bien ça, un micro posé au milieu de la salle de répétition et ce magnéto d’un autre âge qui tourne. Pourtant ce son, tout crado et limité qu’il soit, colle parfaitement aux compositions de TV Buddhas. Des compositions très influencées par MC5 mais plutôt mid tempo et avec un chant un peu trop soul à mon goût mais efficace (en matière de revival 60’s je suis plutôt adepte des voix blanches et pédérastes à la Lou Reed). Par contre il y a une fille dans TV Buddhas, c’est elle qui tient les baquettes derrière la batterie et lorsque elle se met à chanter de manière parfaite comme une patate atonale sur Fun Girls et qu’en arrière plan l’une des deux guitares se lance dans une pseudo ligne mélodique jouée à deux doigts, l’influence du Velvet Underground jaillit brutalement, presque miraculeusement.
On cherche aussi un peu la basse dans cet enregistrement et on ne la trouve pas, normal – malgré la présence d’une fille dans le line-up – il n’y a pas de bassiste chez TV Buddhas et ça manque aux entournures pour booster un peu plus des compositions qui réussissent tout de même à vous embringuer. Cet EP serait en outre un teaser annonçant un nouvel album pour bientôt, d’ici la fin de l’année quoi – s’il vous plait, messieurs-dames de TV Buddhas, si vous tenez absolument à utiliser du matériel préhistorique pour son enregistrement, servez-vous au moins d’un Revox – et que j’imagine à paraitre toujours sur le même label, à savoir Trost records. On en reparlera sûrement.