On connait Boom Boom Rikordz pour quelques (co)productions de haute tenue – le premier album des Chick Peas, celui des Rubiks, Poutre, La Seconda Volta (le groupe de mademoiselle Raymonde Howard dont on reparlera bientôt – bref que du bon. L’orientation noise ou tout simplement rock du label ne fait aucun doute et avec cette série de splits de saison les choses ne vont pas s’arranger. Le principe est simple : deux groupes se partagent un mini CD de trois pouces, la présentation en est fort jolie et ferait presque oublier les splits sur vinyle qui fleurissait au siècle dernier et nous permettait de découvrir tant de nouveaux et bons groupes – pratique qui fort heureusement existe encore aujourd’hui. J’imagine également qu’un tel format revient moins cher au label, en tous les cas celui-ci propose ses mini CDs à un prix défiant toute concurrence, 4 euros ports compris, tous les détails du catalogue de Boom Boom Rikordz se trouvent ici.
Ce volume 1 publié il y a plus d’un an est consacré à l’hiver : lors de la fermeture, si vous laissez vos valves au froid, un bon truc est de placer toutes les poignées à 45°, et vous pouvez aussi desserrer les bagues pour éliminer tout risque d’éclatement pendant l’hiver peut on lire dans les notes, soit de très bons conseils antigel pour préserver les canalisations de sa résidence secondaire dans le Haut Forez. Pour se déboucher les oreilles et les débarrasser de toutes les impuretés et autres pollutions sonores, ce disque assure également parfaitement le boulot. On commence par les deux derniers titres, ceux concoctés par Poutre dont le premier album teinté d’une noise très classique mais foutrement efficace a donc déjà été évoqué ici avec ferveur. Rien de particulièrement nouveau sur Vixen et Autodafé, peut être un peu moins de nervosité, surtout en ce qui concerne Autodafé, le meilleur des deux, un titre au tempo ralenti mettant une nouvelle fois la basse bien en avant (on parle de noise rock là), avec son chant d’écorché et un long final lancinant avec une guitare qui débite et taille dans le vif. Décidément ce groupe originaire d’Arles est l’un des meilleurs du genre.
Question surprise et surtout découverte on se rabat donc sur les trois premiers titres du split, ceux occupés par Graffen Völder, un duo belge composé d’un bassiste et d’un batteur et a qui a tiré son nom d’une bière allemande qui donne forcément envie de pisser. Là aussi on nage en pleine noise, ça tourneboule et ça tourmente à souhaits, une trompette (?) apparait sur Boys To Army et sur Clitokat, donnant un petit côté proche des groupes du Dernier Cri et affiliés (ceux que l’on pouvait entendre sur les deux compilations Discotrauma). Vladivostock ne dépareille pas, à la fois plus basique mais également plus complexe, alternance de passages lents qui laissent supposer une nouvelle séance de torture S/M – tu as toujours envie de pisser ? c’est l’heure de la golden shower – et de plans plus matheux/défouraillages qui remettent les idées en place et de s’ébrouer. Graffen Völder est décidemment un excellent groupe et si je résume, un split (même en CD) avec deux bons groupes dessus ça nous donne un bon disque, tout simplement.