A : Mettez le grill là où il ne sera pas facilement visible de vos partenaires pendant que vous cuisinez… B : Prenez une bière. C : Une fois le grill propre, buvez la bière.
Saison 2 : l’été. Ainsi continue la série des splits de saison initiée par Boom Boom Rikordz avec cette fois ci la participation du Singe Blanc et de Gumbi. On saute allègrement le printemps sans doute parce que c’est bien connu ma bonne dame, il n’y a plus de saisons, la faute à leurs radiations d’usines atomiques du diable et à ces puits de pétrole priapiques qui font pipi dans la mer. Passons.
Gumbi est en deuxième position sur ce mini CD mais c’est le premier groupe que nous allons pourtant évoquer. Voilà un trio originaire d’un bled américain dont le nom a été immortalisé par les frères Cohen, des jeunes gens à la discographie encore ultra limitée – un single en plus de ce split – mais comment le directeur marketing de Boom Boom Rikordz a t-il eu l’idée d’aller les chercher ? Si on s’arrête à Chimes, le premier titre proposé par Gumbi, on risque fort de laisser aussitôt tomber ce groupe sauf si on aime la power pop indolente (presque) typiquement américaine. N’est pas Pavement qui veut (d’ailleurs qui voudrait être Pavement, hein ?) bien qu’un petit côté cradossé dans le chant laisse planer quelques doutes… Bingo ! Whammy ! Sur King Of Summer les choses s’arrangent instantanément, la musique s’alourdit, les guitares s’épaississent, la batterie s’intensifie et le chant vous donne envie de vous décoller la mâchoire. Sur Halloween Gumi change à nouveau de registre, éjaculation faciale à la punk et ritournelle torchée en moins de deux minutes c'est-à-dire bien plus de temps qu’il n’en faut pour se dire que l’on va être obligé d’écouter le premier album de Gumi lorsque il sortira pour comprendre où ces gars là veulent vraiment en venir. Nulle part, si ça se trouve. Ce qui peut être bien aussi.
Les deux premiers titres de ce disque sont donc ceux du Singe Blanc. Question référence cinématographique, ça peut le faire également, bien que, rappelons-le, ce split soit consacré à l’été. Deux basses, une batterie et du chant lorgnant du côté de celui de Tatsuya Yoshida des Ruins (lequel avait tout piqué à ce sale kobaïen de Christian Vander), Le Singe Blanc c’est le grotesque et le foutraque d’abord, l’énergie ensuite et enfin une bonne dose de postpounk – celui qui fait rire et danser, pas celui qui donne envie de se pendre. Les deux basses se partagent le boulot : la première fait celui habituel d’une basse, l’autre rêve de devenir une guitare lorsque elle sera enfin grande, ce qui bien sûr n’arrivera jamais. Les amateurs de stupidités assumées apprécieront, les autres iront jeter des cacahouètes ailleurs. Encore un excellent split CD de la part de Boom Boom Rikordz.