mardi 25 mai 2010

Nervous Kid / self titled























L’écoute du split entre Pneu et Nervous Kid a fini par réveiller en moi quelques vagues souvenirs d’un monde oublié. D’autant plus qu’une rapide consultation du monospace de Nervous Kid m’a remis en mémoire un détail que je n’aurais très certainement jamais du oublier : avant ce 12 pouces (qui est en fait la réédition d’une très vulgaire cassette audio mais passons) le duo italien avait publié un 7 pouces chez Gaffer records. Comment appelle t-on le fait de se procurer un disque pour ne jamais l’écouter ou presque ? De la pure connerie. Tout simplement.
Rattrapons vite fait bien fait cette lamentable erreur et lavons cet honneur honteusement bafoué. D’abord ce disque et les cinq titres qui le composent sont tout simplement excellents : math rock foutraque chargé de parasites noise et joué à la va que je te pousse oui d’accord mais pousse moi vite et fort oh que c’est bon. Cinq déflagrations qui vous scotchent et vous assomment, je ne vois justement que Pneu pour rivaliser avec autant de furie et de hargne. On s’en remet même difficilement : cette guitare assassine, savante mais sauvage, la batterie qui martèle avec la rapidité démoniaque des orgues de Staline et avec la précision sadique du scalpel de Josef Mengele, les extrêmes se rejoignent toujours.
Mais le plus intéressant c’est bien évidemment de mesurer le chemin parcouru depuis par Nervous Kid qui sur son dernier disque se la joue plus kraut que maths, plus hypnotique qu’hystérique. On note au beau milieu de Kid Kid Kid ou de Hair Strike II de courts passages avec la guitare en mode taping qui laissent augurer de la suite c'est-à-dire de l’allongement de ces parties de six cordes en apesanteur pour un résultat résolument stratosphérique mais rien ne peut réellement laisser présager des orientations actuelles de Nervous Kid. Entendons nous bien : ce disque est excellent et d’ailleurs il est toujours disponible auprès du label bien que datant maintenant de presque deux ans mais l’évolution musicale du groupe est tellement impressionnante et passionnante que l’on ne peut qu’affirmer que ces deux là ont parfaitement eu raison. Vivement la suite.