C’est toujours amusant d’avoir rendez-vous avec quelqu’un que l’on ne connaît pas, surtout lorsque la personne se décrit elle-même par mail comme athlétique et pleine d’humour (sic). Je suis donc là à attendre aux pieds des escalators pourris menant de l’une des places les plus laides de la ville à une gare bunkerisée, ostensiblement debout à côté de mon vélo (qui fait partie de mon dress code du jour), j’attends et je décide que lorsque l’album -Heavy de Kourgane, quoi d’autre ?- que je suis en train d’écouter dans mon lecteur mp3 se terminera j’irai faire un tour de la place histoire de vérifier que mon rendez-vous ne s’est pas trompé d’endroit.
Mais non, il arrive là où il faut et à peu près quand il faut et impossible de rater ce lutin géant arborant barbichette décennale et veste à capuche marqué d’un Sunn/Grimm Robe Demos. Notre homme s’est déplacé exprès de sa campagne ensoleillée pour venir au concert de Nadja/Aidan Baker (dont il a déjà publié quelques disques : celui-ci, celui-ci et enfin celui-là) et il est au moins tout aussi excité que moi à l’idée d’assister pour la première fois de sa vie à un concert de Troum. Pendant que j’y suis, le label et mailorder qu’il gère de manière totalement désintéressée et bénévole constituent l’une des meilleures crèmeries que je connaisse -et c’est vraiment agréable de concrétiser enfin une telle rencontre.
Nous parlons un peu d’un concert de Sourvein et Church Of Misery datant d’il y a au moins trois ans et auquel j’étais arrivé très en retard pour me rendre compte que beaucoup trop malade il valait mieux que j’en reparte aussitôt (donc un concert dont je n’avais strictement rien vu ni entendu) et nous voilà arrivé au Sonic où les groupes sont déjà confortablement bien installés. Outre Nadja et Troum il y a également This Quiet Army au programme.
Mais non, il arrive là où il faut et à peu près quand il faut et impossible de rater ce lutin géant arborant barbichette décennale et veste à capuche marqué d’un Sunn/Grimm Robe Demos. Notre homme s’est déplacé exprès de sa campagne ensoleillée pour venir au concert de Nadja/Aidan Baker (dont il a déjà publié quelques disques : celui-ci, celui-ci et enfin celui-là) et il est au moins tout aussi excité que moi à l’idée d’assister pour la première fois de sa vie à un concert de Troum. Pendant que j’y suis, le label et mailorder qu’il gère de manière totalement désintéressée et bénévole constituent l’une des meilleures crèmeries que je connaisse -et c’est vraiment agréable de concrétiser enfin une telle rencontre.
Nous parlons un peu d’un concert de Sourvein et Church Of Misery datant d’il y a au moins trois ans et auquel j’étais arrivé très en retard pour me rendre compte que beaucoup trop malade il valait mieux que j’en reparte aussitôt (donc un concert dont je n’avais strictement rien vu ni entendu) et nous voilà arrivé au Sonic où les groupes sont déjà confortablement bien installés. Outre Nadja et Troum il y a également This Quiet Army au programme.
This Quiet Army est un one man band composé d’un tiers de Destroy All Dreamers. Je ne connais ni l’un ni l’autre quoi que le nom du second groupe soit une sorte de blague récurrente par ici, Destroy All Dreamers étant à la fois une série de titres du premier album et le nom/url du site internet d’un groupe bien de chez nous (la preuve). Le groupe canadien n’a évidemment strictement rien à voir avec le groupe lyonnais mais cela permet à Aidan Baker de porter des t-shirts qui donnent à l’occasion envie de sourire.
La veille, j’ai juste eu le temps d’écouter une seule petite fois A Picture Of A Picture, album enregistré conjointement par This Quiet Army et Aidan Baker et servant de prétexte à la tournée commune avec Nadja. Une seule écoute c’est vrai mais une écoute guère convaincante : paysage plat et infini, aucun escarpement, de la musique ambient total zen et sans rien de tactile dedans. Du tatami et du patchouli.
Le concert de This Quiet Army reprend ces bases mais en y insufflant des motifs post rock (chouettes arpèges à la guitare de la part du jeune homme) voire shoegaze avec quelques rythmiques floutées apparaissant à deux reprises en arrière plan et donnant juste ce qu’il faut d’ossature. Résultat je me retrouve assis par terre limite en train de fermer les yeux et perdu dans une douce rêverie mais je regarde tout de même de temps à autres ce qu’il se passe alentours, This Quiet Army ayant cette bonne idée de compenser son jeu de scène inexistant par des projections de films. Une agréable surprise.
La veille, j’ai juste eu le temps d’écouter une seule petite fois A Picture Of A Picture, album enregistré conjointement par This Quiet Army et Aidan Baker et servant de prétexte à la tournée commune avec Nadja. Une seule écoute c’est vrai mais une écoute guère convaincante : paysage plat et infini, aucun escarpement, de la musique ambient total zen et sans rien de tactile dedans. Du tatami et du patchouli.
Le concert de This Quiet Army reprend ces bases mais en y insufflant des motifs post rock (chouettes arpèges à la guitare de la part du jeune homme) voire shoegaze avec quelques rythmiques floutées apparaissant à deux reprises en arrière plan et donnant juste ce qu’il faut d’ossature. Résultat je me retrouve assis par terre limite en train de fermer les yeux et perdu dans une douce rêverie mais je regarde tout de même de temps à autres ce qu’il se passe alentours, This Quiet Army ayant cette bonne idée de compenser son jeu de scène inexistant par des projections de films. Une agréable surprise.
Troum est un très vieux groupe qui ne tourne pas. Ou si peu. Mon compagnon d’un soir m’explique que de manière tout à fait irrationnelle ces allemands sont très peu demandés, ont toutes les peines du monde à booker une tournée ailleurs que dans les pays de l’ex Europe de l’Est ou la Scandinavie alors que tout le monde les considèrent comme des légendes. Il m’apprend également que Troum a été fondé sur les ruines de Maeror Tri, vieux groupe d’indus ambient de la fin des années 80.
Les deux Troum -ce qui signifie rêve en vieux schleu prégermanique- ont des noms de scène qui frisent le ridicule -Le Glit[S]ch pour Martin Gitschel tandis que Stefan Knappe se fait appeler Baraka[H]- et leurs disques sont emprunts d’une esthétique mystique et pseudo cryptique qui ne fait pas très envie. On peut lire également sur le site officiel du groupe une profession de foi qui donne mal au cœur. Passées ces quelques réserves qui n’ont rien à voir avec la musique (alors que justement le groupe à l’air de penser que si), on constate que Troum est un duo qui a tout compris de la musique industrielle planante et vaguement ethnique. Rien de réellement nouveau puisque de ce côté-là tout est inspiré des travaux de Zoviet France (c’était vraiment flagrant lors de ce concert) mais les boucles passées au delay, les instruments folkloriques (un didgeridoo, un biniou tibétain) ou non (un harmonica, un mélodica), les effets bruitistes, les basses sourdes ou la rythmique finale en guise de coup de grâce, tout ceci était réellement parfait et poignant. Et sans aucune projection de films en arrière plan.
Les deux Troum -ce qui signifie rêve en vieux schleu prégermanique- ont des noms de scène qui frisent le ridicule -Le Glit[S]ch pour Martin Gitschel tandis que Stefan Knappe se fait appeler Baraka[H]- et leurs disques sont emprunts d’une esthétique mystique et pseudo cryptique qui ne fait pas très envie. On peut lire également sur le site officiel du groupe une profession de foi qui donne mal au cœur. Passées ces quelques réserves qui n’ont rien à voir avec la musique (alors que justement le groupe à l’air de penser que si), on constate que Troum est un duo qui a tout compris de la musique industrielle planante et vaguement ethnique. Rien de réellement nouveau puisque de ce côté-là tout est inspiré des travaux de Zoviet France (c’était vraiment flagrant lors de ce concert) mais les boucles passées au delay, les instruments folkloriques (un didgeridoo, un biniou tibétain) ou non (un harmonica, un mélodica), les effets bruitistes, les basses sourdes ou la rythmique finale en guise de coup de grâce, tout ceci était réellement parfait et poignant. Et sans aucune projection de films en arrière plan.
Mon camarade barbichu a à peine le temps de m’expliquer qu’il entend bien travailler avec Troum dans un avenir proche que Nadja attaque déjà son set. Finalement les deux groupes travaillent d’une façon assez similaire : Troum joue d’instruments ethniques à vent dont le duo modifie le son et qui lui servent de trame pour monter des empilements hypnotiques de boucles auxquels il ajoute divers zigouigouis et artifices ; Nadja fait la même chose sauf qu’Aidan Baker et Leah Buckareff utilisent guitare et basse passées à la moulinette et dosées avec les mixettes que Baker a installées devant lui dans une vieille valise en carton. Le résultat n’a bien sûr rien à voir.
Les projections sont de retour sur l’écran au fond de la scène et on ne peut qu’acquiescer, les deux Nadja ayant un charisme digne d’un plateau de fruits de mer pas encore décongelés, en particulier la bassiste qui tourne systématiquement le dos au public. Malgré cette aide en images Nadja peine à convaincre ce soir, l’ampleur du son se fait trop attendre, pire celui-ci se disloque parfois puis finit par se délayer. Baker qui n’arrête pas de triturer sa mixette n’y peut rien ou alors c’est lui qui est la cause de ces sables mouvants qui n’arrivent pas à prendre l’ascenseur tant espéré. D’habitude Nadja donne cette impression de chute ascensionnelle (ou d’escalade dans les profondeurs, cela dépend de mon humeur) mais ce concert est décevant car approximatif et mou. Il n’était pas tâche aisée de jouer après Troum -initialement les allemands devaient jouer en dernier mais l’ordre a été inversé pour assurer une alternance guitare/bidouille/guitare de la part des groupes- et Nadja n’a pas été à la hauteur, confirmant que notre duo canadien préféré est essentiellement un groupe (parfois génial) de studio. Ce sont des choses qui arrivent.
Les projections sont de retour sur l’écran au fond de la scène et on ne peut qu’acquiescer, les deux Nadja ayant un charisme digne d’un plateau de fruits de mer pas encore décongelés, en particulier la bassiste qui tourne systématiquement le dos au public. Malgré cette aide en images Nadja peine à convaincre ce soir, l’ampleur du son se fait trop attendre, pire celui-ci se disloque parfois puis finit par se délayer. Baker qui n’arrête pas de triturer sa mixette n’y peut rien ou alors c’est lui qui est la cause de ces sables mouvants qui n’arrivent pas à prendre l’ascenseur tant espéré. D’habitude Nadja donne cette impression de chute ascensionnelle (ou d’escalade dans les profondeurs, cela dépend de mon humeur) mais ce concert est décevant car approximatif et mou. Il n’était pas tâche aisée de jouer après Troum -initialement les allemands devaient jouer en dernier mais l’ordre a été inversé pour assurer une alternance guitare/bidouille/guitare de la part des groupes- et Nadja n’a pas été à la hauteur, confirmant que notre duo canadien préféré est essentiellement un groupe (parfois génial) de studio. Ce sont des choses qui arrivent.