En incorporant dès 2004 la violoncelliste Hildur Gudnadottir à son line-up, Angel -à l’origine duo composé uniquement de Ilpo Väisänen et Dirk Dresselhaus- a un peu plus brouillé les cartes déjà bien mélangées après un premier album sans titre publié en 2002 par BiP-HOp records. Il était certes difficile de s’attendre à quoi que ce soit de la part de deux éminents membres du renouveau electro européen des années 90 aussi différents l’un de l’autre (Ilpo Väisänen est l’une des deux têtes pensantes de Pan Sonic alors que Dirk Dresselhaus est plus connu sous le nom de Shneider TM). Ce premier album, bigarré, hétérogène et éclaté avait un léger goût d’inachevé mais présentait l’avantage de ne pas tomber dans la redite par rapport aux travaux précédents des deux musiciens. Avec Kalmukia, premier enregistrement à trois publié par les Editions Mego en 2008 mais mis en boite à Berlin pendant l’année 2006, l’optique était déjà tout autre : cordes traînantes et profondes, paysages électroniques et longs développements, tous les ingrédients pour parler d’une bande originale imaginaire de film y sont réunis et d’ailleurs on pense plus d’une fois à celle de Dead Man -référence devenue incontournable dès que l’on parle de guitare planante et de cinéma, en remplacement de celle (bien plus insipide et finalement convenue) de Paris Texas datant il est vrai de la décennie précédente. L’aspect narratif de Kalmukia est renforcé par les nombreux textes et les illustrations signés par Ilpo Väisänen lui-même, bien que l’on n’y comprenne pas grand-chose. Kalmukia est un très beau disque et à son écoute on saisi mieux comment Angel a pu se fondre ainsi avec Strings Of Consciousness pour le résultat que l’on sait.
Avec Hedonism, publié également en 2008 par le même label, la donne change à nouveau. Ou plus exactement il s’agit d’un retour en arrière. Les notes du livret nous apprennent qu’Hedonism est le premier enregistrement en studio réel d’Angel -le premier album sur BiP HOp ne serait qu’une session live non éditée- s’étalant sur plus de quatre années, de 2004 à 2007. Pas de Hildur Gudnadottir à l’horizon. Angel se présente à nouveau sous sa forme en duo et ce disque semble tout aussi éclaté et parcellaire que le tout premier.
On peut regretter l’absence notoire d’homogénéité, de fil conducteur et d’idée directrice mais on est bien obligé de constater que le travail sur les sons y est bien plus poussé, flirtant à l’occasion avec la violence industrielle et les manipulations électroacoustiques. Ainsi le bruit et l’anxiété sont les idiomes de la musique d’Angel, partagée entre évidence agressive (les raclements et crissements de Highrise 1), la frontalité (Holding Loose) et les bourdonnements (Unsymmetric Distance). Hedonism change radicalement de visage en opérant un virage à 180° sur ses deux derniers titres, Mirrorworld et Hornet. Ceux-ci, bien plus long que tous les autres -au point de totaliser une bonne moitié du temps de l’album- ont été enregistrés au nord de la Finlande, au bord d’un lac dans une maison appartenant à Ilpo Väisänen. Ces deux titres mélangent fields recordings et traitements électroniques (intenses quoique en forme de strates) et proposent sinon un vision plus apaisée de la musique d’Angel du moins une vision jouant sur les effets de la durée. Mirrorworld est particulièrement trompeur avec sa montée en puissance débouchant sur un sentiment d’étouffement claustrophobe. Hornet est une conclusion en forme de queue de poisson (ou plutôt en forme de cris d’oiseaux et de bourdonnements d’insectes, y compris un gros insecte doté d’un moteur à réaction) pour un disque tout en contrastes et en perturbations. On peut logiquement s’interroger sur la teneur d’un éventuel prochain album, si jamais il y en a un qui effectivement verra le jour mais en attendant on peut se régaler et se faire plaisir avec Hedonism.
On peut regretter l’absence notoire d’homogénéité, de fil conducteur et d’idée directrice mais on est bien obligé de constater que le travail sur les sons y est bien plus poussé, flirtant à l’occasion avec la violence industrielle et les manipulations électroacoustiques. Ainsi le bruit et l’anxiété sont les idiomes de la musique d’Angel, partagée entre évidence agressive (les raclements et crissements de Highrise 1), la frontalité (Holding Loose) et les bourdonnements (Unsymmetric Distance). Hedonism change radicalement de visage en opérant un virage à 180° sur ses deux derniers titres, Mirrorworld et Hornet. Ceux-ci, bien plus long que tous les autres -au point de totaliser une bonne moitié du temps de l’album- ont été enregistrés au nord de la Finlande, au bord d’un lac dans une maison appartenant à Ilpo Väisänen. Ces deux titres mélangent fields recordings et traitements électroniques (intenses quoique en forme de strates) et proposent sinon un vision plus apaisée de la musique d’Angel du moins une vision jouant sur les effets de la durée. Mirrorworld est particulièrement trompeur avec sa montée en puissance débouchant sur un sentiment d’étouffement claustrophobe. Hornet est une conclusion en forme de queue de poisson (ou plutôt en forme de cris d’oiseaux et de bourdonnements d’insectes, y compris un gros insecte doté d’un moteur à réaction) pour un disque tout en contrastes et en perturbations. On peut logiquement s’interroger sur la teneur d’un éventuel prochain album, si jamais il y en a un qui effectivement verra le jour mais en attendant on peut se régaler et se faire plaisir avec Hedonism.