Depuis l’année 2005 et la parution de Love et son clavecin omniprésent et rutilant, J.G. Thirlwell n’a rien publié de réellement neuf sous le nom de Foetus. Concentrant tous ses efforts sur le travail de composition pour des projets annexes -Steroïd Maximus et surtout Manorexia- notre red Elvis on acid (© Richard Kern) a pourtant multiplié les albums d’inédits et de remix. D’abord avec l’excellent bien que très hétérogène Damp, album constitué de chutes de studio de Love et de fonds de tiroir -le titre Mine Is No Disgrace enregistré avec les Melvins et déjà disponible sur l’album Crybaby de ces derniers, une reprise de Matt Johnson/The The (avec lesquels J.G. Thirlwell joue depuis 1983) ou Cold Shoulderun, titre instrumental, rampant et post symphonique de seize minutes qui n’aurait pas juré sur un album de Manorexia. Vein, ensuite, ou une collection franchement bancale de remix et réinterprétations avec des bidouilleurs invités allant de Fennesz à Matmos en passant par Mike Patton et plein d’autres gens dont je n’ai jamais entendu parler et dont je me fous complètement (est ce que c’est bien ce gros blaireau de Trent Reznor qui se cache derrière le patronyme de TRZTN ? *). Soyons franc : l’album de remix est un exercice délicat dont le résultat est souvent ingrat -ici on atteint tout juste la barre du passable et du comestible ce qui n’est déjà pas si mal.
Jamais deux sans trois. Foetus a décidé de ne pas s’arrêter en si bon chemin avec la parution en mai 2009 de Limb, luxueux package comprenant un CD et un DVD. Un livret de 48 pages accompagne l’objet et 98 % de celui-ci est rempli d’illustrations géométriques et futuristes empruntant aussi bien à l’esthétique des affiches de propagande du troisième Reich qu’au Pop Art (raccourci assez génial, non ?) et composées uniquement avec les couleurs rouge, blanche, noire et grise -les couleurs que Foetus a toujours voulu utiliser pour ses albums à l’exception de la période Butterfly Potion/Male/Gash où il rajoutait un peu de jaune voire des photos. Le reste du livret comprend un descriptif pour chaque titre de Limb et c’est là que cela devient franchement intéressant.
Jamais deux sans trois. Foetus a décidé de ne pas s’arrêter en si bon chemin avec la parution en mai 2009 de Limb, luxueux package comprenant un CD et un DVD. Un livret de 48 pages accompagne l’objet et 98 % de celui-ci est rempli d’illustrations géométriques et futuristes empruntant aussi bien à l’esthétique des affiches de propagande du troisième Reich qu’au Pop Art (raccourci assez génial, non ?) et composées uniquement avec les couleurs rouge, blanche, noire et grise -les couleurs que Foetus a toujours voulu utiliser pour ses albums à l’exception de la période Butterfly Potion/Male/Gash où il rajoutait un peu de jaune voire des photos. Le reste du livret comprend un descriptif pour chaque titre de Limb et c’est là que cela devient franchement intéressant.
Ces douze compositions -treize si on compte le titre uniquement disponible en mp3 lorsqu’on insère le disque dans un ordinateur- ont été composées entre 1982 et 1983 c'est-à-dire au tout début de l’aventure Foetus voire même avant celle-ci, à une époque où J.G. Thirlwell vivait encore à Londres, ville de tous les mirages musicaux qu’il avait rejoint pour vivre pleinement sa passion (époque pendant laquelle il collaborait également avec le Nurse With Wound de Steven Stapleton, cf l’album Insect And Individual Silenced). Les notes du livret précisent également que ces enregistrements de Foetus ont tous été effectués avant l’apparition du sampler et de la technologie Midi, ça on s’en serait douté…
On s’en serait douté aussi à l’écoute de certains titres qui ne sont que des jeux de manipulations de vieux vinyles dupliqués sur une cassette audio elle-même manipulée sans ambages pour un résultat qui aujourd’hui est terriblement daté et banal (Milan Knizak est l’un des premiers gugusses à avoir fait joujou avec un tourne disque et des galettes de plastique aux alentours des années 1963/1964). Tout le principe de la musique de Foetus est pourtant compris dans cette utilisation des bandes, l’homme jouant de tous les instruments, les superposant avec les moyens du bord, changeant les tonalités en ralentissant ou accélérant les vitesses de passage. On a donc affaire à de la musique mi instrumentale mi concrète foutraque et composée par un punk défoncé 24 heures sur 24. Certains titres sont déjà connus parce que publiés auparavant sur des singles, maxis et repris sur des compilations. On rigole à l’humour du bonhomme jouant avec la phrase That We Forbid selon une technique empruntée de son propre aveu à Steve Reich -également cité au début du très beau Sjogren’s Syndrome- tout comme on s’émerveille de la richesse et de l’inventivité d’un Sick Minutes ou d’un Primordial Industry. Limb reste malgré tout une compilation réservée aux furieux de Clint Ruin/Jim Thirlwell/Foetus.
On s’en serait douté aussi à l’écoute de certains titres qui ne sont que des jeux de manipulations de vieux vinyles dupliqués sur une cassette audio elle-même manipulée sans ambages pour un résultat qui aujourd’hui est terriblement daté et banal (Milan Knizak est l’un des premiers gugusses à avoir fait joujou avec un tourne disque et des galettes de plastique aux alentours des années 1963/1964). Tout le principe de la musique de Foetus est pourtant compris dans cette utilisation des bandes, l’homme jouant de tous les instruments, les superposant avec les moyens du bord, changeant les tonalités en ralentissant ou accélérant les vitesses de passage. On a donc affaire à de la musique mi instrumentale mi concrète foutraque et composée par un punk défoncé 24 heures sur 24. Certains titres sont déjà connus parce que publiés auparavant sur des singles, maxis et repris sur des compilations. On rigole à l’humour du bonhomme jouant avec la phrase That We Forbid selon une technique empruntée de son propre aveu à Steve Reich -également cité au début du très beau Sjogren’s Syndrome- tout comme on s’émerveille de la richesse et de l’inventivité d’un Sick Minutes ou d’un Primordial Industry. Limb reste malgré tout une compilation réservée aux furieux de Clint Ruin/Jim Thirlwell/Foetus.
Et le DVD alors ? Celui-ci comprend un documentaire réalisé en 2005 par le français Clément Truffeau -le film est donc sous-titré en français- et intitulé NYC Foetus : un assemblage très scolaire d’interviews, d’images d‘archives -des extraits de concerts de Foetus réellement décapants avec Algis Kizys, Norman Westberg, Ted Parsons, David Ouimet ou une interview du milieu des années 80 à se pisser dessus. Parmi les intervenants : Richard Kern, Matt Johnson, Mickael Gira, Alexander Hacke (toujours aussi allumé), Lydia Lunch bien sûr et Vinnie Signorelli -sûrement l’un des plus intéressants du lot avec Brian Emerich, en tous les cas bien plus que Jennifer Charles vautrée sur un canapé et n’ayant visiblement rien à dire. Tous peinent en effet à parler de J.G. Thirlwell sans tomber dans l’admiration la plus totale ou le dévouement aveugle ce qui est l’exact défaut de ce documentaire qui ne parle que de la période new-yorkaise de Fœtus (d’où le titre et des prises de vue de la ville by night visant certes à aérer le propos mais d’une maladresse sans nom), période s’étirant jusqu’à nos jours. La différence entre Jim Thrilwell l’homme et Jim Thirlwell l’artiste est extrême. Cela n’a rien à voir. Si vous pensiez qu’il ressemble à sa musique vous êtes totalement dans le faux nous dit Lydia Lunch. Oui mais encore ? Notre héro lui-même est assez maladroit pendant ses propres interviews. NYC Fœtus donne malgré tout un panorama complet des activités de Jim Thirlwell (même le côté DJ ou sa participation à Freq_Out sont évoqués) et on se jettera sur les extraits live de Foetus proposés en bonus du DVD en regrettant qu’il n’y en ait pas davantage.
* la réponse est non mais cela m'a permis de dire un peu de mal