G.W. Sok a décidé de quitter The Ex, l’annonce en a été faite en ce début d’année mais cela n’empêche nullement nos vieux punks hollandais de continuer quand même. Le groupe vient de fêter ses trente années de bons et loyaux services à la cause anarcho-punk sauce squat militant, vegan et altermondialiste -sauf que lorsqu’ils ont commencé ce terme d’ordinaire réservé aujourd’hui aux salons européens pour bouffons de gauche socialo-libérale mais humaniste n’existait pas encore- et The Ex donc compte désormais dans ses rangs Arnold De Boer, chanteur de Zea de son état qui devient également au passage le troisième guitariste du groupe. Lesquel a publié pour son trentième anniversaire une compilation (double LP) sobrement intitulée 30, beauté du geste et plaisir d’offrir parce qu’il n’y a aucun inédit sur ce disque.
Mais The Ex ne s’arrête pas là et publie également The Convoy Tour : 25 Years Of The Ex sous-titré A week in a bus = 6 concerts X 35 musicians from all over the world. On ne pourrait être plus clair. Ce DVD vendu à un prix ridicule -pay no more than 10 €- retrace le périple d’une semaine de nos bataves énervés au pays du camembert et de la quenelle, périple en compagnie de musiciens/groupes amis. Tout le monde dans le même bus. C’est The Radical Hystery Tour. Cette mini tournée célébrant les vingt cinq printemps du groupe est passée par Mulhouse, Lyon -en fait au C.C.O. de Villeurbanne sous l’impulsion d’une association désormais défunte de vieux bourgeois qui puent et c’est toujours amusant de reconnaître dans un DVD quelques têtes connues perdues au milieu du public- mais également Bordeaux, Pontoise, Tourcoing et Bruxelles. C’est Jem Cohen (réalisateur de l’extraordinaire film Instrument consacré à Fugazi et du non moins bon The Ex In New York) qui a tenu la caméra au cours de ces sept jours.
Mais The Ex ne s’arrête pas là et publie également The Convoy Tour : 25 Years Of The Ex sous-titré A week in a bus = 6 concerts X 35 musicians from all over the world. On ne pourrait être plus clair. Ce DVD vendu à un prix ridicule -pay no more than 10 €- retrace le périple d’une semaine de nos bataves énervés au pays du camembert et de la quenelle, périple en compagnie de musiciens/groupes amis. Tout le monde dans le même bus. C’est The Radical Hystery Tour. Cette mini tournée célébrant les vingt cinq printemps du groupe est passée par Mulhouse, Lyon -en fait au C.C.O. de Villeurbanne sous l’impulsion d’une association désormais défunte de vieux bourgeois qui puent et c’est toujours amusant de reconnaître dans un DVD quelques têtes connues perdues au milieu du public- mais également Bordeaux, Pontoise, Tourcoing et Bruxelles. C’est Jem Cohen (réalisateur de l’extraordinaire film Instrument consacré à Fugazi et du non moins bon The Ex In New York) qui a tenu la caméra au cours de ces sept jours.
The Convoy Tour ne se présente ni comme un concert complet ni comme un documentaire classique -pas de commentaires, très peu d’intertitres- préférant juxtaposer quelques moments forts choisis pour leur incongruité, la force d’une interprétation sur scène, leur intimité, la démonstration d’un plaisir collectif évident ou même une question épineuse (pas facile d’enchaîner un Lyon/Bordeaux/Paris en 48 heures, doit on partir tout de suite après le concert et dormir dans le bus ou au contraire dormir à l’hôtel et se lever à 6 heures sachant qu’il est déjà plus de deux heures du matin ?). The Convoy Tour rejoint en cela la technique narrative élaborée par Nicolas Humbert et Werner Penzel pour Step Across The Border, le film consacré à Fred Frith et ses petits amis.
Chaque groupe/formation a droit à un extrait sur scène. Le son est très bon (supervisé par Andy Moor) et magie du DVD, certains gagnent en intérêt à être regardés et écoutés les doigts de pieds en éventail à la maison (Zea, The Evens). Le passage avec Gebatchew Mekuria accompagné de The Ex est marquant tout comme celui avec une danseuse japonaise qui danse (ou plutôt : se convulse et se roule par terre) sur scène au milieu des grosses chaussures coquées de Terry Ex et consorts. Passons par contre sous silence Mohammed Jimmy Mohammed -uniquement pour une questin de goût personnel- et Silent Block, projet comprenant entre autres Xavier Charles a mi chemin entre le mecanium de Pierre Bastien et les jouets de Calder et dont le côté bricolo visuel ne rend rien ici. Parmi les meilleurs moments : John Butcher en solo (d’abord au saxophone soprano puis au ténor) en pleine démonstration de souffle continu -et oui jeunes gens il n’y a pas que John Zorn capable de réaliser ce genre de prouesses. Rajoutons à cette liste The Ex eux mêmes et Zu, toujours très bons sur scène (et qualifiés d’italiens sauvages au dos de la jaquette).
Chaque scène live est entrecoupée d’une scène backstage où on voit les musiciens jouer ensemble dans des combinaisons parfois inédites ou déconnant à plein dans le tour bus (les Zu bien installés au fond pour picoler). Il y a cette séquence pendant laquelle le bus roule de nuit, tout le monde à l’intérieur chante/joue/rigole avec tout le monde, on a l’impression que cela ne va pas s’arrêter. Tout l’esprit de cette tournée communautaire et confraternelle semble être résumé dans cette scène. Le plan d’après il fait jour, il pleut, le bus roule toujours, tout le monde dort épuisé le sourire aux lèvres et il n’y a plus que l’ineffable batteur Han Bennink qui joue avec ses baquettes sur le siège de devant. Instantané réussi, The Convoy Tour parle plus d’une aventure humaine que de musique. The Ex, que l’on peut trouver faible et redondant sur ses derniers albums en date tient parfaitement sa place de groupe enragé et militant et ce sans aucune démonstration ni ostentation. La classe parfaite et ultime. Le brio et la modestie en plus.
Chaque groupe/formation a droit à un extrait sur scène. Le son est très bon (supervisé par Andy Moor) et magie du DVD, certains gagnent en intérêt à être regardés et écoutés les doigts de pieds en éventail à la maison (Zea, The Evens). Le passage avec Gebatchew Mekuria accompagné de The Ex est marquant tout comme celui avec une danseuse japonaise qui danse (ou plutôt : se convulse et se roule par terre) sur scène au milieu des grosses chaussures coquées de Terry Ex et consorts. Passons par contre sous silence Mohammed Jimmy Mohammed -uniquement pour une questin de goût personnel- et Silent Block, projet comprenant entre autres Xavier Charles a mi chemin entre le mecanium de Pierre Bastien et les jouets de Calder et dont le côté bricolo visuel ne rend rien ici. Parmi les meilleurs moments : John Butcher en solo (d’abord au saxophone soprano puis au ténor) en pleine démonstration de souffle continu -et oui jeunes gens il n’y a pas que John Zorn capable de réaliser ce genre de prouesses. Rajoutons à cette liste The Ex eux mêmes et Zu, toujours très bons sur scène (et qualifiés d’italiens sauvages au dos de la jaquette).
Chaque scène live est entrecoupée d’une scène backstage où on voit les musiciens jouer ensemble dans des combinaisons parfois inédites ou déconnant à plein dans le tour bus (les Zu bien installés au fond pour picoler). Il y a cette séquence pendant laquelle le bus roule de nuit, tout le monde à l’intérieur chante/joue/rigole avec tout le monde, on a l’impression que cela ne va pas s’arrêter. Tout l’esprit de cette tournée communautaire et confraternelle semble être résumé dans cette scène. Le plan d’après il fait jour, il pleut, le bus roule toujours, tout le monde dort épuisé le sourire aux lèvres et il n’y a plus que l’ineffable batteur Han Bennink qui joue avec ses baquettes sur le siège de devant. Instantané réussi, The Convoy Tour parle plus d’une aventure humaine que de musique. The Ex, que l’on peut trouver faible et redondant sur ses derniers albums en date tient parfaitement sa place de groupe enragé et militant et ce sans aucune démonstration ni ostentation. La classe parfaite et ultime. Le brio et la modestie en plus.
ps : de passage à Bordeaux, la troupe du Convoy Tour avait invité Api Uiz dont un extrait du concert a été rajouté ici. C’est toujours un plaisir de revoir ce groupe emmené par un guitariste hors norme et une section rythmique belliqueuse.