Le label Throne records a décidé de ne plus jamais publier de CD. Non, plus jamais ça. Mais l’édition de vinyles continue, elle. Systématiquement limitée à 666 exemplaires et dont le tirage de tête -en général les 166 premières copies- sont en couleur*. Le label exclut également toute idée de repressage**. Du boulot magnifique, richement présenté dans des pochettes en carton épais et avec insert***, une idée du bonheur proche de la perfection pour le geek à lunettes. C’est sous cette forme qu’a été publié en décembre 2008 Mer Morte, le quatrième album de Monarch! -on ne compte pas les quelques splits enregistrés par les bayonnais. Un album attendu avec une impatience réelle. Presque six mois qu’il rôde autour de la platine, qu’il s’y pose parfois. Six mois de découverte, d’apprivoisement et de reviens-y. Mer Morte est encore un grand disque de Monarch!.
Pour l’enregistrement de celui-ci nos quatre jeunes amis sont retournés voir Stephan Krieger et son studio Amanita -le bonhomme, qui s’occupe également d’un label du même nom et jouait auparavant dans Voodoo Muzak, semble bénéficier désormais d’une aura d’ingénieur du son/producteur à faire flipper Steve Albini et ses queues de billard alors que cela fait tout de même un paquet d’années qu’il œuvre avec force moyens pour la musique**** (et dommage qu’il ait laissé tomber la distribution d’autres labels : c’est quand même lui qui a introduit en France les premiers disques de Knitting Factory Works, Avant records, Choke records, Skingraft, etc). Bien en a pris à Monarch! de retourner chez ce grand sorcier, tellement il a su à nouveau tailler un son sur mesure pour le groupe. Lequel raconte une petite histoire de l’enregistrement qui s’est passé sur deux jours et que l’on peut résumer ainsi : pour la première fois Monarch! voulait enregistrer la voix en même temps que le reste, sans faire d’overdubs et le groupe est finalement parvenu à boucler son enregistrement en prise directe en plongeant tout le studio dans le noir -Satan nuit si j'éteins la lumière.
Cela en dit long sur le sens de la théâtralité et de la dramaturgie dans la musique du Monarch!. Celle-ci est rude, entière, brûlante et tranchante mais elle est en même temps incroyablement sophistiquée, conceptualisée, mise en scène. Des explosions qui éclatent dans un ballet de mauvaises intentions mené par des chants de sirènes maléfiques et un sens du feedback monstrueux et carnassier. Monarch! creuse encore plus profond son sillon, rien ne semble pouvoir étancher la soif de sang du groupe ni apaiser le malaise profond qui rode dans sa musique. Monarch! est à la fois cruel et beau. Et si la première face de ce LP donne le frisson, la seconde est elle carrément terrifiante, quittant les errements enfumés de la première partie pour avancer lentement vers un dénouement mortuaire. Le chant prend des proportions gigantesques, le rythme cardiaque s’accélère et on reste tétanisé par cet ouragan immobile de noirceur. Tétanisé mais en rien perdu car si on s’en sort c’est pour mieux y retourner à la première occasion.
Pour l’enregistrement de celui-ci nos quatre jeunes amis sont retournés voir Stephan Krieger et son studio Amanita -le bonhomme, qui s’occupe également d’un label du même nom et jouait auparavant dans Voodoo Muzak, semble bénéficier désormais d’une aura d’ingénieur du son/producteur à faire flipper Steve Albini et ses queues de billard alors que cela fait tout de même un paquet d’années qu’il œuvre avec force moyens pour la musique**** (et dommage qu’il ait laissé tomber la distribution d’autres labels : c’est quand même lui qui a introduit en France les premiers disques de Knitting Factory Works, Avant records, Choke records, Skingraft, etc). Bien en a pris à Monarch! de retourner chez ce grand sorcier, tellement il a su à nouveau tailler un son sur mesure pour le groupe. Lequel raconte une petite histoire de l’enregistrement qui s’est passé sur deux jours et que l’on peut résumer ainsi : pour la première fois Monarch! voulait enregistrer la voix en même temps que le reste, sans faire d’overdubs et le groupe est finalement parvenu à boucler son enregistrement en prise directe en plongeant tout le studio dans le noir -Satan nuit si j'éteins la lumière.
Cela en dit long sur le sens de la théâtralité et de la dramaturgie dans la musique du Monarch!. Celle-ci est rude, entière, brûlante et tranchante mais elle est en même temps incroyablement sophistiquée, conceptualisée, mise en scène. Des explosions qui éclatent dans un ballet de mauvaises intentions mené par des chants de sirènes maléfiques et un sens du feedback monstrueux et carnassier. Monarch! creuse encore plus profond son sillon, rien ne semble pouvoir étancher la soif de sang du groupe ni apaiser le malaise profond qui rode dans sa musique. Monarch! est à la fois cruel et beau. Et si la première face de ce LP donne le frisson, la seconde est elle carrément terrifiante, quittant les errements enfumés de la première partie pour avancer lentement vers un dénouement mortuaire. Le chant prend des proportions gigantesques, le rythme cardiaque s’accélère et on reste tétanisé par cet ouragan immobile de noirceur. Tétanisé mais en rien perdu car si on s’en sort c’est pour mieux y retourner à la première occasion.
* la couleur du vinyle de Mer Morte n’est plus vraiment noire mais pas encore marron, avec de rares traits qui irradient discrètement depuis le rond central -la couleur qui en résulte me fait invariablement penser à ce cocktail assassin composé de vodka et de liqueur de café sur glace pilée
** mais Crucial Blast se chargera un jour de l’édition CD de Mer Morte comme ce label l’a déjà fait avec les précédents enregistrements de Monarch!
*** l’insert de Mer Morte, toujours dans le style faussement naïf cher au groupe, a été confié à Ciou
**** récemment, on ne peut que remercier Stephan Krieger d’avoir su magnifier Heavy, dernier album en date de Kourgane
** mais Crucial Blast se chargera un jour de l’édition CD de Mer Morte comme ce label l’a déjà fait avec les précédents enregistrements de Monarch!
*** l’insert de Mer Morte, toujours dans le style faussement naïf cher au groupe, a été confié à Ciou
**** récemment, on ne peut que remercier Stephan Krieger d’avoir su magnifier Heavy, dernier album en date de Kourgane