Le nom du groupe est vraiment nul : Pan American est le projet solo de l’américain Mark Nelson, plus connu pour être (avoir été) le guitariste/chanteur de Labradford, l’un des groupes les plus génialement soporifiques des années 90. Et mine de rien Pan American en est déjà à son sixième album avec ce White Bird Release. Je vérifie sur mes dix doigts : hormis le tout premier album sans titre (en 1998) que je n’ai jamais écouté et l’avant dernier, For Waiting, For Chasing (sur Mosz records en 2006) que je n’ai jamais écouté non plus, le compte est bon. Sauf que la musique de Pan American n’est pas réputée pour laisser des souvenirs impérissables et qu’en plus d’un album à l’autre, l’évolution n’est pas véritablement flagrante. La preuve c’est bien que j’ai du me replonger dans le bain à remous léthargiques des premiers albums du groupe pour me rafraîchir les idées.
Jolie petite musique d’ambiance, ascenseur vers les bras de Morphée et allez simple pour faire faire un gros dodo sans demander son reste. Mark Nelson/Pan American compose la bande son idéale pour les séances de sophrologies de ma belle-mère. C’est au passage la seule chose qui me gêne véritablement ici. Ma belle-mère. Parce que Pan American arrive parfaitement à laver mon esprit soucieux et torturé de toutes formes d’impuretés et qu’à dire vrai de temps à autres je ne demande pas mieux : tranquillité/léthargie/abandon. Vive la drogue. Dommage donc qu’en même temps le post rock électronique (certains aiment parler de dub aquatique, ce qui est partiellement vrai) de Pan American soit aussi incolore et inodore le lendemain, au réveil.
White Bird Release (publié comme une bonne partie de ses prédécesseurs chez Kranky) n’échappe pas à la règle. Or s’il fallait quand même trouver des variations entre tous les albums de Pan American ce serait au niveau de la place plus ou moins importante des instruments acoustiques dans le processus d’enregistrement. Ainsi le deuxième album -360 Business/360 Bypass sorti en France chez Virgin/Labels (!)- voyait les interventions de membres de Low ou du cornet de Rob Mazurek (Isotope 217, Tortoise, Jim O’Rourke, etc). Il semblerait bien que l’album For Waiting, For Chasing était également dans cette veine. Sur White Bird Release sont mentionnés divers bassistes et un batteur, Steven Hess. Celui-ci est également crédité comme co-auteur pour deux titres. Ce collaborateur de Sylvain Chauveau, Stefan Németh, Christian Fennesz ou Jason Khan n’a pourtant rien changé au cas Pan American : l’attrait lysergique de cette musique pointe toujours le bout de son nez au détour d’un son en forme de bruissement de feuilles ou de cris d’hirondelles s’amplifiant puis s’amenuisant au gré de loopings printaniers. There Can Be No Thought Of Finishing -l’un des trois ou quatre titres chantés du disque- rappelle furieusement Labradford alors que For ‘Aiming At The Stars’ renoue avec une certaine veine post rock et donc acoustique mais il s’agirait plutôt d’un post rock immobile, presque à reculons, tirant son caractère dilué de son impermanence absolue. On est à la fois bien présent et complètement ailleurs. Tout White Bird Release se situe entre ces deux pôles, celui d’une incarnation fantomatique (voix murmurée, batterie en sourdine, guitare liquéfiée -à l’aide d’un e-bow ?) et celui d’un effacement caractéristique d’un silence d’aquarium avec effets démultipliés -à tel point qu’il ne finit plus par rester que les effets, comme orphelins de leur cause première. Entre les deux il n’y a donc pas beaucoup de place (sauf pour une éventuelle monotonie) mais suffisamment quand même pour piquer un bon petit roupillon. Un disque absolu contre le stress et l’hyperactivité contemporaine. Est ce que comme pour ces prédécesseurs je ne m’en souviendrai pas demain ?
Jolie petite musique d’ambiance, ascenseur vers les bras de Morphée et allez simple pour faire faire un gros dodo sans demander son reste. Mark Nelson/Pan American compose la bande son idéale pour les séances de sophrologies de ma belle-mère. C’est au passage la seule chose qui me gêne véritablement ici. Ma belle-mère. Parce que Pan American arrive parfaitement à laver mon esprit soucieux et torturé de toutes formes d’impuretés et qu’à dire vrai de temps à autres je ne demande pas mieux : tranquillité/léthargie/abandon. Vive la drogue. Dommage donc qu’en même temps le post rock électronique (certains aiment parler de dub aquatique, ce qui est partiellement vrai) de Pan American soit aussi incolore et inodore le lendemain, au réveil.
White Bird Release (publié comme une bonne partie de ses prédécesseurs chez Kranky) n’échappe pas à la règle. Or s’il fallait quand même trouver des variations entre tous les albums de Pan American ce serait au niveau de la place plus ou moins importante des instruments acoustiques dans le processus d’enregistrement. Ainsi le deuxième album -360 Business/360 Bypass sorti en France chez Virgin/Labels (!)- voyait les interventions de membres de Low ou du cornet de Rob Mazurek (Isotope 217, Tortoise, Jim O’Rourke, etc). Il semblerait bien que l’album For Waiting, For Chasing était également dans cette veine. Sur White Bird Release sont mentionnés divers bassistes et un batteur, Steven Hess. Celui-ci est également crédité comme co-auteur pour deux titres. Ce collaborateur de Sylvain Chauveau, Stefan Németh, Christian Fennesz ou Jason Khan n’a pourtant rien changé au cas Pan American : l’attrait lysergique de cette musique pointe toujours le bout de son nez au détour d’un son en forme de bruissement de feuilles ou de cris d’hirondelles s’amplifiant puis s’amenuisant au gré de loopings printaniers. There Can Be No Thought Of Finishing -l’un des trois ou quatre titres chantés du disque- rappelle furieusement Labradford alors que For ‘Aiming At The Stars’ renoue avec une certaine veine post rock et donc acoustique mais il s’agirait plutôt d’un post rock immobile, presque à reculons, tirant son caractère dilué de son impermanence absolue. On est à la fois bien présent et complètement ailleurs. Tout White Bird Release se situe entre ces deux pôles, celui d’une incarnation fantomatique (voix murmurée, batterie en sourdine, guitare liquéfiée -à l’aide d’un e-bow ?) et celui d’un effacement caractéristique d’un silence d’aquarium avec effets démultipliés -à tel point qu’il ne finit plus par rester que les effets, comme orphelins de leur cause première. Entre les deux il n’y a donc pas beaucoup de place (sauf pour une éventuelle monotonie) mais suffisamment quand même pour piquer un bon petit roupillon. Un disque absolu contre le stress et l’hyperactivité contemporaine. Est ce que comme pour ces prédécesseurs je ne m’en souviendrai pas demain ?