Oui, un vieux hard rocker. C’est à peu près la seule conclusion possible que je peux tirer de mes hésitations et de ma décision en ce mercredi 29 avril. J’avais le choix entre d’un côté un concert de hypeux/noisy/arty avec une pelletée de bons groupes -GI Joe, Revolver et Passe Montagne dont j’aime toujours autant le dernier album, le bien nommé Oh My Satan- et de l’autre un concert avec Slashers et surtout avec les néo métalleux de Saviours. Autrement dit, j’avais le choix entre des groupes que je ne pourrai certainement pas revoir avant une bonne paire d’années (si tout va bien) et un groupe que je pourrai sûrement revoir dans moins de deux mois parce qu’il est du coin (Slashers) ainsi qu’un groupe de barbares californiens déjà vu il y a moins d’un an. Je n’aurais pas du hésiter, j’aurais du prendre le chemin du Grrrnd Zero pour me cultiver un peu et tenter de devenir légèrement plus intelligent. Mais on ne peut rien contre ses gênes. Un irrépressible réflexe pavlovien -celui du chien qui salive et qui remue la queue- au moins aussi vieux que l’année 1981 nous tirent inexorablement moi et mon vélo en direction du Sonic… je sens que j’ai déjà les cheveux qui poussent.
J’attendais la prestation de Slashers avec impatience, j’ai du rater tous les premiers concerts du groupe et celui ci doit bien être la troisième apparition -quatrième ?- de ce duo formé par Agathe Max (que l’on ne présente plus) et Marion (bassiste/chanteuse d’Overmars et chanteuse/guitariste avec les non moins excellents Abronzius). Je crois que ce projet est né un peu par hasard, genre un concert d’Agathe Max pendant lequel Marion devait intervenir à la batterie sur deux titres uniquement, mais l’envie ne s’est pas faite attendre davantage et le lien s’est resserré autour d’un élan commun.
Marion s’occupe donc de la batterie tandis qu’Agathe Max joue de la guitare (elle ne prendra son violon que pour un seul titre). Les deux se partagent le chant. Comme je fais partie des admirateurs éperdus de la violoniste il ne faut vraiment pas compter sur moi pour dire du mal de Slashers et ce malgré toutes les approximations, tous les pains et la maîtrise encore un peu jeune de la guitare et de la batterie. Tout ça on s’en fout parce que question fraîcheur, plaisir et invention nous avons bien été servis. Slashers joue une sorte de heavy folk bien stoner, minimaliste et saturé (gros son de guitare) et transpercé par des aiguillons lancés par une batterie très volontaire. La plupart de temps cela fonctionne parfaitement et on se surprend à écouter (et voir) un projet musical dont on devine instantanément qu’il ne saurait en rester là.
Slashers joue devant un écran qui diffuse -devinez quoi ?- des images de films dégueulasses : on reconnaît le capitaine Spaulding de La Maison Des 1000 morts, la scène de la porte dans Shining immédiatement suivie de celle de la poursuite dans le labyrinthe sous la neige et surtout on reconnaît la scène de Scanner où Revok s’amuse à faire exploser les têtes. Au milieu de compositions originales, nos deux Slashers se lancent également dans une reprise vraiment très réussie d’Hallowed Be Thy Name (oui, une reprise de ce truc là) dans une version à la fois très punk enflammé et toujours aussi heavy. Le set se conclue sur un titre entièrement instrumental et fiévreux, le plus réussi de tout le concert.
Marion s’occupe donc de la batterie tandis qu’Agathe Max joue de la guitare (elle ne prendra son violon que pour un seul titre). Les deux se partagent le chant. Comme je fais partie des admirateurs éperdus de la violoniste il ne faut vraiment pas compter sur moi pour dire du mal de Slashers et ce malgré toutes les approximations, tous les pains et la maîtrise encore un peu jeune de la guitare et de la batterie. Tout ça on s’en fout parce que question fraîcheur, plaisir et invention nous avons bien été servis. Slashers joue une sorte de heavy folk bien stoner, minimaliste et saturé (gros son de guitare) et transpercé par des aiguillons lancés par une batterie très volontaire. La plupart de temps cela fonctionne parfaitement et on se surprend à écouter (et voir) un projet musical dont on devine instantanément qu’il ne saurait en rester là.
Slashers joue devant un écran qui diffuse -devinez quoi ?- des images de films dégueulasses : on reconnaît le capitaine Spaulding de La Maison Des 1000 morts, la scène de la porte dans Shining immédiatement suivie de celle de la poursuite dans le labyrinthe sous la neige et surtout on reconnaît la scène de Scanner où Revok s’amuse à faire exploser les têtes. Au milieu de compositions originales, nos deux Slashers se lancent également dans une reprise vraiment très réussie d’Hallowed Be Thy Name (oui, une reprise de ce truc là) dans une version à la fois très punk enflammé et toujours aussi heavy. Le set se conclue sur un titre entièrement instrumental et fiévreux, le plus réussi de tout le concert.
La dernière fois que j’ai eu les cheveux longs c’était il y a au moins 20 ans -oui, c’est difficile à imaginer- et la dernière (et première) fois que j’ai vu Iron Maiden c’était encore les années 80. Le concert donné par Saviours l’année dernière au même endroit avait été une grosse orgie rigolarde de metal rock’n’roll avec plein de soli de guitares dégoulinants et des grosses chansons calibrées façon new wave of british heavy metal -impossible donc de ne pas penser alors aux premiers albums de la bande à Steve Harris.
Parmi les changements on note que le batteur -un ancien Yaphet Kotto, ce qui est franchement amusant- s’est mis à la double grosse caisse, désormais il arrive à monopoliser les deux tiers de la petite scène du Sonic à lui tout seul. Lors du précédent concert c’est le bassiste qui s’était occupé du chant puisque le guitariste/chanteur -il me semble que lui aussi est un ex Yaphet Kotto, il y tenait la basse, non ?- s'était cassé un bras et n’avait pas pu assurer la tournée européenne. Cette fois ci il est bel et bien là avec ses cuissardes de biker sado-masochiste, sa guitare top métalleux et son torse couvert de tatouages (il a bien pris soin d’enlever son t-shirt avant le début du concert). La surprise c’est que le guitariste intérimaire de l’année dernière est toujours là : il remplace désormais le second guitariste parti vers d’autres horizons.
Dès le premier titre, dès les premières notes, Saviours avoine brut de chez brut… Première constatation, le rythme de croisière du groupe a au moins été multiplié par deux (c’était donc pour ça la double grosse caisse ?) et les deux ou trois nouveaux titres joués en ouverture par le groupe vont à cent à l’heure. Il y a toujours ce côté rock’n’roll bigarré avec des guitares qui tournefricotent comme d’un rien mais Saviours en 2009 est bien plus brutal, violent et agressif qu’en 2008. Le batteur est particulièrement impressionnant, ne tenant pas en place un seul instant.
Détail amusant, l’année dernière le bassiste avait ironisé sur la qualité de sa voix. Maintenant qu’il est remplacardé dans son unique rôle de joueur de quatre cordes (un peu trop en retrait à mon goût, la plupart du temps caché par le second guitariste) et que le véritable chanteur de Saviours est de retour, on ne peut pas dire que ce dernier chante mieux, bien au contraire. Je préférais même nettement le chant et la voix du bassiste. Mais par contre le titulaire du poste y met une conviction démultipliée qui va parfaitement avec la rage de nouveaux titres joués.
Et en parlant de nouveaux titres, ce soir Saviours ne fera que ça -même pas un petit Narcotic Sea tant attendu et tant espéré- de la nouveauté, encore de la nouveauté, toujours de la nouveauté. Le concert défile, un vrai ahurissement qui provoque l’exaltation chez le peu de personnes s’étant déplacées pour le concert. Un dernier titre en guise de faux rappel et on en ressort complètement vanné mais comblé. Saviours est une nouvelle fois bien parti pour être en tête de liste des meilleurs concerts de l’année lors du prochain top of the dope.
[C’est promis, sitôt rentrés de tournée, les Saviours se mettront à enregistrer ce nouvel album dont ils nous ont joué les futures chansons ce soir. Il devrait paraître avant la fin de l’année.]