vendredi 13 mars 2009

Passe Montagne / Oh My Satan




















Passe Montagne. Vraiment un drôle de choix de nom pour un groupe. Peut être vient il du fait que le batteur (jadis également une moitié de Chevreuil) vit maintenant en Italie et qu’il lui faut traverser les Alpes -un ami bien informé me suggère que c’est tout de même plus facile que d’arriver à pied par la Chine- pour rejoindre ses petits camarades guitaristes et nous balancer à la gueule ce Oh My Satan jubilatoire. Douze titres, vingt minutes. Le compte est bon. Ton compte est bon, à toi qui as osé jeter une oreille sur ce disque maléfique et frénétique, haha.
En première position, Jupiter lance les hostilités et comme un avertissement : une minute et demi de bourrinade qui t’en fait prendre à perpétuité, du genre on te nettoie les oreilles et on te récure la cervelle avant le grand saut. En deuxième position, La Loi C’Est La Loi reprenant quant à lui les recettes désarticulées d’un US Maple à nouveau énervé avec citation/hommage aux demi dieux australiens d’AC/DC sur le dernier riff, du boogie-woogie dans la culotte et à sec en plus. Après ces deux titres, l’auditeur malin pense avoir tout compris à Passe Montagne, encore une bande de petits rigolos qui se la jouent mi arty mi punk, qui font du math rock prétendument sans démonstration aucune mais avec une urgence punk et une décontraction digne d’un lavement pré coloscopique.
On ne comprend vraiment pas grand-chose à Oh My Satan. Cela va trop vite, trop fort. Il n’y a que les imbéciles et les emmerdeurs qui s’amuseront à décortiquer ce disque furibard et généreux. Pas la peine de s’appesantir. On jouit et c’est tout. On jouit de cette musique instrumentale qui renouvelle singulièrement un genre dévoyé et encrassé. De la classe très certainement. De l’humour, encore plus. Du talent, évidemment. Une alchimie incompréhensible, un peu comme si ce brave et ingénieux Seth Brundle avait par mégarde enfermé math rock et déviances skingraftiennes dans la même cabine de téléportation, générant sans le faire exprès un nouveau mutant aux composantes organiques si solidement imbriquées les unes dans les autres que l’on n’y verrait que du feu. Le feu, ces jeunes gens l’ont assurément. Et ils viendront bientôt le mettre de par chez vous puisque une tournée générale et forcément triomphale est prévue pour bientôt.
[le batteur de Passe Montagne est également l’heureux copropriétaire du label African Tape dont Oh My Satan est la troisième référence, c’est également le meilleur moyen pour trouver ce disque]