A chacun ses légendes. Aussi lorsque un libraire breton m’a envoyé plusieurs messages répétant à l’envie qu’il venait de découvrir un groupe fabuleux et australien je me suis laissé tenté. Ce groupe c’est The Drones. Il venait de publier un album assez remarquable et remarqué intitulé Wait Long By The River & The Bodies Of Your Ennemies Will Float By (on est en 2005) et je ne pouvais qu’acquiescer. Notre libraire a vu The Drones en concert et à l’en croire tout ce que la Bretagne comptait alors d’activistes était hystérique. Je n’aurai jamais cette chance, je parle de voir The Drones en concert, mais ce n’est pas si grave.
En 2006, le groupe australien publie Gala Mill, un album campagnard en forme de déception. Je vous laisse lire cette chronique qui à mon sens résume parfaitement la situation et mes impressions de l’époque. The Drones prenait un virage terreux pour ne pas dire poussiéreux et fatigué, s’éloignant de toutes formes de rage. Le blues des champs.
Enregistré en concert dans un club de Los Angeles (qui publie lui-même ses live captés à la maison), The Drones In Spaceland 11/15/2006 est un témoignage de la nouvelle tournée qui a suivi. Le son est plus que correct et heureusement pour nous Gala Mill y est sous représenté avec trois titres sur dix (le magnifique I’m Here Now, Dog Eared et le hit I Don’t Ever Want To Change). En prime le concert se termine par The Downbound Train, une reprise nerveuse et allumée de Chuck Berry. Si j’ai dit plus haut que ce n’était pas si grave de ne jamais avoir vu The Drones en concert et bien c’est une erreur. Les avoir entendus via cette galette en plastique de douze centimètres enregistrée dans une salle inconnue à l’autre bout de la planète devant douze personnes n’était alors plus suffisant. Rien que pour cette tuerie de Shark Fin Blues.
En 2006, le groupe australien publie Gala Mill, un album campagnard en forme de déception. Je vous laisse lire cette chronique qui à mon sens résume parfaitement la situation et mes impressions de l’époque. The Drones prenait un virage terreux pour ne pas dire poussiéreux et fatigué, s’éloignant de toutes formes de rage. Le blues des champs.
Enregistré en concert dans un club de Los Angeles (qui publie lui-même ses live captés à la maison), The Drones In Spaceland 11/15/2006 est un témoignage de la nouvelle tournée qui a suivi. Le son est plus que correct et heureusement pour nous Gala Mill y est sous représenté avec trois titres sur dix (le magnifique I’m Here Now, Dog Eared et le hit I Don’t Ever Want To Change). En prime le concert se termine par The Downbound Train, une reprise nerveuse et allumée de Chuck Berry. Si j’ai dit plus haut que ce n’était pas si grave de ne jamais avoir vu The Drones en concert et bien c’est une erreur. Les avoir entendus via cette galette en plastique de douze centimètres enregistrée dans une salle inconnue à l’autre bout de la planète devant douze personnes n’était alors plus suffisant. Rien que pour cette tuerie de Shark Fin Blues.
Pour se faire encore un peu plus de mal, il suffit de visionner le DVD The Drones Live In Madrid publié par Munster records (leurs jaquettes ont toutes le même visuel avec le nom du groupe écrit sur fond rose, dans la même collection on trouve les Beasts Of Bourbon et Mudhoney). Enregistré pendant la même tournée mondiale (!) que The Drones In Spaceland 11/15/2006, The Drones Live In Madrid a une set list à peu près comparable -un seul titre de différence, She Had An Abortion That She Made Me Pay For en moins et From Black To Communist en plus- mais dans un ordre totalement différent (Dog Eared joué au début comme tour de chauffe avant l’explosion blues noise) et surtout avec une implication et une rage tout autre. Ce ne sont pas les images qui amènent à ce constat, cela fonctionne aussi très bien en fermant les yeux ou en lisant en même temps son bouquin du moment : ce concert madrilène est bien supérieur à celui de Los Angeles… même si je sais qu’il n’y a sans doute rien de plus pathétique que de regarder le DVD live d’un groupe, confortablement vautré à la maison (si il y a pire : aller sciemment à un concert sachant que l’on va avoir droit à du play-back).
Voir le guitariste/chanteur Gareth Liddiard en faire des tonnes et tirer toute la couverture à lui est un régal. Ce type a (avait ?) de toutes évidences quelque chose pour/en lui. Derrière, son groupe le suit hardiment, mis à part la bassiste d’une inexpressivité coutumière, décidément les groupes de rock (au sens large) qui confondent bassiste femelle et pot de fleurs sont légions, ou alors il faut se taper des monstres de foire type Nashville Pussy. Le batteur reste bien droit, il vaut mieux tellement la musique de The Drones se plait à dérailler, et surtout il y a Rui Pereira, homme de l’ombre et deuxième guitariste qui arrive toujours à tirer son épingle du jeu à chacune de ses interventions.>
Les explosions soniques à deux guitares caractéristiques de The Drones sont le must de ce concert. Lorsque le blues chauffé à blanc devient liquide et brûlant comme du plomb en fusion, The Drones arrivent parfaitement à tout envoyer en l’air, détruisent tout l’espace un court instant (ces passages sont toujours judicieusement dosés) et retombent sur leurs pattes tel un félin enragé et saoul de colère, pile-poil dans les rails du morceau. Magnifiquement beau. Tellement beau que oui, regarder un concert à la maison devant un écran c’est vraiment la grosse lose.
Voir le guitariste/chanteur Gareth Liddiard en faire des tonnes et tirer toute la couverture à lui est un régal. Ce type a (avait ?) de toutes évidences quelque chose pour/en lui. Derrière, son groupe le suit hardiment, mis à part la bassiste d’une inexpressivité coutumière, décidément les groupes de rock (au sens large) qui confondent bassiste femelle et pot de fleurs sont légions, ou alors il faut se taper des monstres de foire type Nashville Pussy. Le batteur reste bien droit, il vaut mieux tellement la musique de The Drones se plait à dérailler, et surtout il y a Rui Pereira, homme de l’ombre et deuxième guitariste qui arrive toujours à tirer son épingle du jeu à chacune de ses interventions.>
Les explosions soniques à deux guitares caractéristiques de The Drones sont le must de ce concert. Lorsque le blues chauffé à blanc devient liquide et brûlant comme du plomb en fusion, The Drones arrivent parfaitement à tout envoyer en l’air, détruisent tout l’espace un court instant (ces passages sont toujours judicieusement dosés) et retombent sur leurs pattes tel un félin enragé et saoul de colère, pile-poil dans les rails du morceau. Magnifiquement beau. Tellement beau que oui, regarder un concert à la maison devant un écran c’est vraiment la grosse lose.