En sortant Carboniferous chez Ipecac, les italiens de Zu entendent peut être passer à la vitesse supérieure mais comment leur en vouloir vraiment ? Leur free/punk/jazz métallurgique a de quoi faire rêver les accrocs à la dextérité sans dégoûter les tenants de l’instinctif, à chacun ses envies et son orgasme mais avec Zu c’est main dans la main. Quant à savoir si un groupe devient automatiquement mauvais (et détestable) à partir du moment où il est signé sur le label de Mike Patton, et bien la réponse se trouve à l’intérieur de ce Carboniferous -le carbonifère c’est une période préhistorique pendant l’ère primaire avec plein de glace de partout, pas beaucoup d’océans et des montagnes qui poussent de partout, confère la pochette. Voilà bien un enregistrement à la production maîtrisée et aux compositions léchées.
Je devrais détester un tel disque, un disque où le free prend des allures de gym tonic et où le punk respire plus le O’cedar que l’eau écarlate mais -à deux exceptions près, le sixième et le dixième titre- je me suis laissé prendre au jeu de cette superproduction. Un peu comme si au cinéma je choisissais d’aller voir Batman épisode 15 parce que j’en ai trop marre de me taper des films d’Ingmar Bergman ou de Jean-Luc Godard. Ici le méchant c’est -je vous le donne en mille- Mike Patton, ces derniers temps de moins en moins capable du meilleur mais toujours adepte du pire, et on le retrouve sur Soulympics et sur Orc. C’est sur le premier que les vocalises du joker grimaçant sont le plus insupportables (mais qu’est qu’il peut bien chanter ? Supeeeeeeeeeeermaaaaaaaaaaaaaan ?) et, fait notoire, le temps se ralentit considérablement durant ces cinq minutes alors que tout le début du disque avait passé à la vitesse d’un éclair, enfin presque. Orc a le même problème mais comme il s’agit d’un titre en pente douce qui termine le disque on y prête nettement moins attention.
Hormis ces deux verrues, Carboniferous est un petit régal de charcuterie cuisine nouvelle et de viennoiserie fourrée à la vache qui rit/mayonnaise : tout ça pourrait paraître bien lourd et indigeste, bien ampoulé et -encore pire- presque progressif mais Zu est un groupe beaucoup trop intelligent pour se prendre pour une bande de zozos comme King Crimson, ici on n’est pas chez Guapo. On remarque à peine le nom de King Buzzo venu prêter main forte sur Chthonian (avoir un Melvins au générique de fin est ce que ça peut aussi faire partie d’un bon plan marketing ?) et que l’on entend en fait pas beaucoup. On remarque aussi un certain Giulio Ragno Favero qui s’en sort beaucoup mieux sur Obsidian -mais il faut dire que lui se trouvait dans le même studio que Zu alors que Buzzo a été télétransporté et overdubé depuis Los Angeles, détail qui a son importance. Parmi les meilleurs titres de Carboniferous on compte quelques torchades alambiquées telles que Mimosa Hostilis, Erinys, l’intro très batave d’Axion ou le premier titre, Ostia (une référence à Pasolini ou le lieu de villégiature estivale du petit Massimo ?). Le reste est honnête mais jamais courageux.
Lorsque on considère qu’Igneo reste encore jusqu’à ce jour le meilleur album de Zu, on trouvera également ce nouvel effort un peu trop propre sur lui et légèrement consensuel -du bruit et de la folie oui, mais dans la dignité et le respect. Moins risqué aussi. Ou alors c’est qu’à force on s’est trop habitué. Va savoir. Carboniferous est globalement un disque agréablement fou et progressivement attachant (non, je n’ai toujours pas dit prog) mais je doute fort qu’il figurera dans le tableau final des comptes de fin d’année, rubrique meilleur album 2009.
Je devrais détester un tel disque, un disque où le free prend des allures de gym tonic et où le punk respire plus le O’cedar que l’eau écarlate mais -à deux exceptions près, le sixième et le dixième titre- je me suis laissé prendre au jeu de cette superproduction. Un peu comme si au cinéma je choisissais d’aller voir Batman épisode 15 parce que j’en ai trop marre de me taper des films d’Ingmar Bergman ou de Jean-Luc Godard. Ici le méchant c’est -je vous le donne en mille- Mike Patton, ces derniers temps de moins en moins capable du meilleur mais toujours adepte du pire, et on le retrouve sur Soulympics et sur Orc. C’est sur le premier que les vocalises du joker grimaçant sont le plus insupportables (mais qu’est qu’il peut bien chanter ? Supeeeeeeeeeeermaaaaaaaaaaaaaan ?) et, fait notoire, le temps se ralentit considérablement durant ces cinq minutes alors que tout le début du disque avait passé à la vitesse d’un éclair, enfin presque. Orc a le même problème mais comme il s’agit d’un titre en pente douce qui termine le disque on y prête nettement moins attention.
Hormis ces deux verrues, Carboniferous est un petit régal de charcuterie cuisine nouvelle et de viennoiserie fourrée à la vache qui rit/mayonnaise : tout ça pourrait paraître bien lourd et indigeste, bien ampoulé et -encore pire- presque progressif mais Zu est un groupe beaucoup trop intelligent pour se prendre pour une bande de zozos comme King Crimson, ici on n’est pas chez Guapo. On remarque à peine le nom de King Buzzo venu prêter main forte sur Chthonian (avoir un Melvins au générique de fin est ce que ça peut aussi faire partie d’un bon plan marketing ?) et que l’on entend en fait pas beaucoup. On remarque aussi un certain Giulio Ragno Favero qui s’en sort beaucoup mieux sur Obsidian -mais il faut dire que lui se trouvait dans le même studio que Zu alors que Buzzo a été télétransporté et overdubé depuis Los Angeles, détail qui a son importance. Parmi les meilleurs titres de Carboniferous on compte quelques torchades alambiquées telles que Mimosa Hostilis, Erinys, l’intro très batave d’Axion ou le premier titre, Ostia (une référence à Pasolini ou le lieu de villégiature estivale du petit Massimo ?). Le reste est honnête mais jamais courageux.
Lorsque on considère qu’Igneo reste encore jusqu’à ce jour le meilleur album de Zu, on trouvera également ce nouvel effort un peu trop propre sur lui et légèrement consensuel -du bruit et de la folie oui, mais dans la dignité et le respect. Moins risqué aussi. Ou alors c’est qu’à force on s’est trop habitué. Va savoir. Carboniferous est globalement un disque agréablement fou et progressivement attachant (non, je n’ai toujours pas dit prog) mais je doute fort qu’il figurera dans le tableau final des comptes de fin d’année, rubrique meilleur album 2009.