Encore l’Australie. Et si on excepte une mini tournée britannique commune des deux groupes au mois de juin prochain, le rapport entre The Drones et Snowman s’arrête là. Avec ces derniers on est très loin de la moiteur et de la poussière. Très loin de la chaleur aussi. Un sens certain de la grandiloquence et du baroque, du maniérisme à tous les étages mais surtout du panache. De la douleur aussi parfois… peut être ne font ils que semblant mais les quatre Snowman ont des choses à nous dire et leur cocktail musical est aussi bigarré qu’explosif. Déconcertant, déroutant mais tellement accrocheur. Un groupe sur le fil, pas loin de tomber dans le vide et dans l’erreur mais évitant chaque faux pas avec des contorsions et des circonvolutions pour le moins inattendues.
On aurait tort de penser que Snowman ce n’est que plusieurs groupes en un seul. Cette première impression, trompeuse, s’estompe assez rapidement. Et d’où qu’on le prenne, ce The Horse, The Rat And The Swan est une énigme. Comment ces australiens ont-ils pu en arriver là ? Ce n’est pas leur premier et précédent album sans titre (datant de 2006) qui pourra apporter un semblant de réponse. Il y a un gouffre entre ces deux disques. On est même tenté d’affirmer qu’il ne s’agit absolument pas des mêmes personnes.
Mais revenons un peu en arrière. Les quatre Snowman se sont exilés de Perth -trou du cul désertique et caniculaire de l’Australie occidentale- pour s’installer à Londres. Une histoire déjà vue, déjà entendue il y a près d’une trentaine d’années avec Birthday Party. Le groupe de Nick Cave et Rowland S. Howard avait également émigré de Melbourne pour se retrouver dans la capitale européenne (mondiale) du post punk. Comme Snowman, Birthday Party avait enregistré un premier album totalement calamiteux -sous le nom de Boys Next Door, un album encore et toujours disponible grâce aux bons soins de Mute records- avant de se métamorphoser complètement pour devenir ce que l’on sait (petite objection : la majeur partie des titres de Hee Haw, album compilatoire de Birthday Party, ont pourtant été enregistrés et originellement publiés sous le nom de Boys Next Door avant d’être réédités sous le nouveau nom du groupe).
De Birthday Party on retrouve chez Snowman un sens certain du chaos. Et ce que d’aucun appellerait une pointe de gothique -mais là, en ce qui concerne Nick Cave et compagnie, je n’ai jamais réellement compris ce que cela signifiait. C’est déjà plus évident pour Snowman : s’il fallait absolument trouver quelque chose approchant du gothique/death rock/batcave/etc chez nos marsupiaux ce serait un air de Bauhaus, le Bauhaus le plus sublime et le plus expressionniste, celui d’In The Flat Field.
Mais Snowman aime brouiller les pistes, n’hésite pas à l’occasion à sous mixer ses guitares, à mettre le piano plus en avant et à faire sonner sa production comme un gros loukoum métallique gavé de textures électroniques. C’est surtout avec les voix que Snowman aime tromper son petit monde. Des nasilleries sous forte influence Johnny Rotten/John Lydon en passant par des emportements théâtralisés dignes d’un Peter Murphy on se retrouve avec des voix éthérées au sirop doux-amer parfumé à la codéine, ce qui a valu à Snowman des comparaisons injustifiées avec les Liars (de même qui le tribalisme choc des australiens n’a rien à voir avec les rythmiques post choucroute des new-yorkais). Cette ambivalence sur les voix -pour ne pas parler d’ambiguïté- se retrouve tout au long de The Horse, The Rat And The Swan, culminant sous son aspect faussement angélique avec le titre She Is Turning Into You -les harmonies vocales ne bougent pas d’un iota, persévérant dans la monotonie céleste, tandis que guitares et batterie raclent en douceur mais fermement tout ce qui dépasse.
C’est avec The Horse (Parts 1 And 2) que Snowman réalise l’impossible, concentrant sur six minutes toute l’alchimie malade de sa musique, explosion tribale et guitares fusionnelles servant de piste d’envol à un chant incantatoire. Après cette apocalypse, l’élégance un brin dandy mais tout aussi perturbée de Diamond Wounds enfonce le clou sur fond de guitares shoegaze et de samples radiophoniques brouillés. Un titre au final tout aussi fort que The Horse (Parts 1 And 2) et l’un des albums essentiels du moment.
On aurait tort de penser que Snowman ce n’est que plusieurs groupes en un seul. Cette première impression, trompeuse, s’estompe assez rapidement. Et d’où qu’on le prenne, ce The Horse, The Rat And The Swan est une énigme. Comment ces australiens ont-ils pu en arriver là ? Ce n’est pas leur premier et précédent album sans titre (datant de 2006) qui pourra apporter un semblant de réponse. Il y a un gouffre entre ces deux disques. On est même tenté d’affirmer qu’il ne s’agit absolument pas des mêmes personnes.
Mais revenons un peu en arrière. Les quatre Snowman se sont exilés de Perth -trou du cul désertique et caniculaire de l’Australie occidentale- pour s’installer à Londres. Une histoire déjà vue, déjà entendue il y a près d’une trentaine d’années avec Birthday Party. Le groupe de Nick Cave et Rowland S. Howard avait également émigré de Melbourne pour se retrouver dans la capitale européenne (mondiale) du post punk. Comme Snowman, Birthday Party avait enregistré un premier album totalement calamiteux -sous le nom de Boys Next Door, un album encore et toujours disponible grâce aux bons soins de Mute records- avant de se métamorphoser complètement pour devenir ce que l’on sait (petite objection : la majeur partie des titres de Hee Haw, album compilatoire de Birthday Party, ont pourtant été enregistrés et originellement publiés sous le nom de Boys Next Door avant d’être réédités sous le nouveau nom du groupe).
De Birthday Party on retrouve chez Snowman un sens certain du chaos. Et ce que d’aucun appellerait une pointe de gothique -mais là, en ce qui concerne Nick Cave et compagnie, je n’ai jamais réellement compris ce que cela signifiait. C’est déjà plus évident pour Snowman : s’il fallait absolument trouver quelque chose approchant du gothique/death rock/batcave/etc chez nos marsupiaux ce serait un air de Bauhaus, le Bauhaus le plus sublime et le plus expressionniste, celui d’In The Flat Field.
Mais Snowman aime brouiller les pistes, n’hésite pas à l’occasion à sous mixer ses guitares, à mettre le piano plus en avant et à faire sonner sa production comme un gros loukoum métallique gavé de textures électroniques. C’est surtout avec les voix que Snowman aime tromper son petit monde. Des nasilleries sous forte influence Johnny Rotten/John Lydon en passant par des emportements théâtralisés dignes d’un Peter Murphy on se retrouve avec des voix éthérées au sirop doux-amer parfumé à la codéine, ce qui a valu à Snowman des comparaisons injustifiées avec les Liars (de même qui le tribalisme choc des australiens n’a rien à voir avec les rythmiques post choucroute des new-yorkais). Cette ambivalence sur les voix -pour ne pas parler d’ambiguïté- se retrouve tout au long de The Horse, The Rat And The Swan, culminant sous son aspect faussement angélique avec le titre She Is Turning Into You -les harmonies vocales ne bougent pas d’un iota, persévérant dans la monotonie céleste, tandis que guitares et batterie raclent en douceur mais fermement tout ce qui dépasse.
C’est avec The Horse (Parts 1 And 2) que Snowman réalise l’impossible, concentrant sur six minutes toute l’alchimie malade de sa musique, explosion tribale et guitares fusionnelles servant de piste d’envol à un chant incantatoire. Après cette apocalypse, l’élégance un brin dandy mais tout aussi perturbée de Diamond Wounds enfonce le clou sur fond de guitares shoegaze et de samples radiophoniques brouillés. Un titre au final tout aussi fort que The Horse (Parts 1 And 2) et l’un des albums essentiels du moment.