Il est bien loin le temps où on ricanait bêtement avec ce qu’il faut de condescendance à l’annonce de la parution des travaux en solo de KK Null, Kazuyuki Kishino de son vrai nom : Zeni Geva venait de passer en concert (avec X-Rated-X en première partie), électrisant les foules en délire avec son metal sanguinaire/hard core noise indus violentissime -j’exagère à peine. On était en plein dans Desire For Agony, sûrement le meilleur album des japonais avec Nai-Ha et Total Castration, la setlist s’était déroulée comme dans un rêve. Alors ce 10 pouces de KK Null donnait bien envie de rire, quelques plages ambient avec tentatives de mise en boucles. Lorsque on décrète qu’un disque est sympathique cela en dit long sur notre peu d’intérêt pour la chose, on ne peut pas mieux s’exprimer pour expliquer qu’en fait on ne se sent absolument pas concerné.
Depuis KK Null a collaboré avec Jim O’Rourke, James Plotkin, Merzbow, Jon Rose, Chris Watson, Z’ev ou Daniel Menche, joue depuis peu en trio avec Marino Pliakas et Michael Wertmüller (oui la rythmique de Full Blast) et ne dédaigne pas de poser pour une photo avec François Bayle. Il a pratiquement complètement délaissé la guitare et le chant (guttural) pour les dispositifs électroniques -allant jusqu’à affubler sa bidouille du doux nom de nullsonic, ce qui est également le titre d’un de ses albums parus chez Vinyl Communications en 1998- sauf bien sur lorsque il réactive Zeni Geva. Ce curriculum vitae impressionnant est le reflet d’un intense travail de recherche sur les sons, les textures et les formes. KK Null (dont je ne saurais désormais me moquer) fait partie de ces musiciens dont le background est dans les musiques populaires (rock, punk, metal) et qui se sont peu à peu intéressés à des formes de musiques dites savantes (hum). Un pied dans l’electro, un autre dans l’acousmatique et le troisième je ne sais où.
Depuis KK Null a collaboré avec Jim O’Rourke, James Plotkin, Merzbow, Jon Rose, Chris Watson, Z’ev ou Daniel Menche, joue depuis peu en trio avec Marino Pliakas et Michael Wertmüller (oui la rythmique de Full Blast) et ne dédaigne pas de poser pour une photo avec François Bayle. Il a pratiquement complètement délaissé la guitare et le chant (guttural) pour les dispositifs électroniques -allant jusqu’à affubler sa bidouille du doux nom de nullsonic, ce qui est également le titre d’un de ses albums parus chez Vinyl Communications en 1998- sauf bien sur lorsque il réactive Zeni Geva. Ce curriculum vitae impressionnant est le reflet d’un intense travail de recherche sur les sons, les textures et les formes. KK Null (dont je ne saurais désormais me moquer) fait partie de ces musiciens dont le background est dans les musiques populaires (rock, punk, metal) et qui se sont peu à peu intéressés à des formes de musiques dites savantes (hum). Un pied dans l’electro, un autre dans l’acousmatique et le troisième je ne sais où.
En fait peut être bien un bon coup de pied au cul à l’écoute de Galactic Tornado -s’il y a un domaine dans lequel KK Null n’a fait aucun progrès, c’est bien celui des titres de ses disques- un CD publié par le label ukrainien Quasi Pop. Notre sensei partage avec un musicien comme Ziebgnew Karkowski cette interdisciplinarité (quoique le polonais a eu un chemin inverse, refusant et se rebellant contre le néo académisme des musiques concrètes) mais ces deux punks dans l’âme partagent un autre point commun : le refus du silence, silence jugé comme la facilité absolue et ultime par Karkowski alors que l’on peut logiquement penser que KK Null compose de la sorte, dans le registre de l’intensité et de l’accumulation permanentes, simplement parce qu’il est quelque part toujours resté fidèle à ses débuts avec Zeni Geva et son metal magmatique.
Donc point de silence sur Galactic Tornado mais des brisures, des cassures, des effondrements. Les accalmies ne durent pas. Elles ne doivent surtout pas durer. Il y a toujours des trames synthétiques envahissantes dans cette musique, des trames aux sonorités acides qui s’entrecroisent, picotent, mordent et brûlent. Comme un arrière-fond de techno mais sans aucune putasserie là dedans. Un arrière fond qui dévie rapidement. KK Null se complait alors à rajouter, perturber, accroître les phénomènes sonores -une narration s’impose, une structure apparaît, ou plutôt une dramatique, notre électronicien sait très bien nous emmener là où il souhaite nous emmener. Sa musique possède donc une dynamique et une densité qui font cruellement défaut à la plupart de ses homologues (qui se contentent généralement de donner dans le paysager et l’invitation au voyage), une dynamique qui tire son aisance de la fluidité electro, de l’immédiateté rock et du chaos industriel. Parfois, KK Null frôle également les limites d’un genre qu’il caresse sans jamais réellement l’adopter. Ainsi la première moitié de la plage numéro deux ferait presque penser à du breakcore avec sa rythmique concassée et tournante alors qu’au premier plan on assiste plutôt à un charcutage en règle digne d’un vieux Throbbing Gristle avec ce son qui évoque lui une lamentation déchirante. Avec ses cinq titres intensément glacials et bourrés d’échardes digitales, Galactic Tornado est un disque noir et oppressant mais finalement beau et profondément captivant. Les années n’ont pas changé KK Null.
Donc point de silence sur Galactic Tornado mais des brisures, des cassures, des effondrements. Les accalmies ne durent pas. Elles ne doivent surtout pas durer. Il y a toujours des trames synthétiques envahissantes dans cette musique, des trames aux sonorités acides qui s’entrecroisent, picotent, mordent et brûlent. Comme un arrière-fond de techno mais sans aucune putasserie là dedans. Un arrière fond qui dévie rapidement. KK Null se complait alors à rajouter, perturber, accroître les phénomènes sonores -une narration s’impose, une structure apparaît, ou plutôt une dramatique, notre électronicien sait très bien nous emmener là où il souhaite nous emmener. Sa musique possède donc une dynamique et une densité qui font cruellement défaut à la plupart de ses homologues (qui se contentent généralement de donner dans le paysager et l’invitation au voyage), une dynamique qui tire son aisance de la fluidité electro, de l’immédiateté rock et du chaos industriel. Parfois, KK Null frôle également les limites d’un genre qu’il caresse sans jamais réellement l’adopter. Ainsi la première moitié de la plage numéro deux ferait presque penser à du breakcore avec sa rythmique concassée et tournante alors qu’au premier plan on assiste plutôt à un charcutage en règle digne d’un vieux Throbbing Gristle avec ce son qui évoque lui une lamentation déchirante. Avec ses cinq titres intensément glacials et bourrés d’échardes digitales, Galactic Tornado est un disque noir et oppressant mais finalement beau et profondément captivant. Les années n’ont pas changé KK Null.