Que l’on aime ou pas le travail de chorégraphe et de marionnettiste de Gisèle Vienne, le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle a su s’entourer de musiciens qui en valent la peine et qui lui ont toujours offert des écrins musicaux somptueux pour ces spectacles. KTL, d’abord, mais principalement Peter Rehberg (alias Pita) puisque il est l’autre moitié de cet énième groupe de Stephen O’Malley mais surtout parce qu’il a composé sous son propre nom nombre de partitions pour Gisèle Vienne -ou dans le cadre de la compagnie D.A.C.M.- et ce dès Showroomdummies en 2001. C’est le bon côté de la création contemporaine subventionnée. Work For GV 2004 2008 publié par les Editions Mego regroupe en les alternant, les mélangeant judicieusement, des travaux commissionnés pour I Apologize (2004), Une Belle Enfant Blonde (2005) et Jerk (2008). Autant de spectacles de danse contemporaine que je n’ai pas vus et ne verrai sans doute jamais.
C’est là le point fort de ce disque, car s’il fallait bien un motif pour éditer toutes ces pièces ensemble (autrement dit Gisèle Vienne), celles-ci s’affranchissent de tout référent chorégraphique et ce dès la première écoute. Ce n’est pas la présence de Dennis Cooper en tant qu’auteur et récitant des textes sur Murder Version ou Black Holes -et lui aussi collaborateur de longue date de la chorégraphe- qui change la donne : la musique de Peter Rehberg possède son propre langage et sa propre justification. Evidemment si on est allergique à l’electro bruitiste (pour ne pas dire terroriste), à l’indus planant et autres digressions digitales on pensera que Work For GV 2004 2008 n’est qu’un disque inutile de plus, jouant parfois la carte de la poésie sonore avec maladresse, renonçant aux préceptes musicaux fondamentaux (structures, harmonies, sens) que l’on nous apprend à l’école entre deux bâillements d’ennui profond.
L’univers de Peter Rehberg -inquiétant, chaotique, disgracieux, bouillonnant et souterrain- est juste une variation formelle de ce que nos musicologues savants appellent la musique acousmatique, le travail de composition y est réel et passionnant mais il ne possède pas cette prétention sonore et docte que l’on peut trouver chez un Bernard Fort. Rehberg est un enfant des musiques électroniques et de la pulsation organique (pas étonnant donc qu’il se soit associé à O’Malley pour KTL ou qu’il ait fondé le duo Pop avec ce malade de Zbigniew Karkowski). Certains passages de Work For GV 2004 2008 peuvent paraître ennuyeux, le long monologue sur ML3 par exemple mais à tout bien y réfléchir il s’agit peut être là du seul moment réellement dispensable de la petite heure que dure ce disque. Le reste n’est qu’ébullitions, stratifications, évanouissements et remontés de parmi les morts. Définitivement un beau disque de créations sonores.
C’est là le point fort de ce disque, car s’il fallait bien un motif pour éditer toutes ces pièces ensemble (autrement dit Gisèle Vienne), celles-ci s’affranchissent de tout référent chorégraphique et ce dès la première écoute. Ce n’est pas la présence de Dennis Cooper en tant qu’auteur et récitant des textes sur Murder Version ou Black Holes -et lui aussi collaborateur de longue date de la chorégraphe- qui change la donne : la musique de Peter Rehberg possède son propre langage et sa propre justification. Evidemment si on est allergique à l’electro bruitiste (pour ne pas dire terroriste), à l’indus planant et autres digressions digitales on pensera que Work For GV 2004 2008 n’est qu’un disque inutile de plus, jouant parfois la carte de la poésie sonore avec maladresse, renonçant aux préceptes musicaux fondamentaux (structures, harmonies, sens) que l’on nous apprend à l’école entre deux bâillements d’ennui profond.
L’univers de Peter Rehberg -inquiétant, chaotique, disgracieux, bouillonnant et souterrain- est juste une variation formelle de ce que nos musicologues savants appellent la musique acousmatique, le travail de composition y est réel et passionnant mais il ne possède pas cette prétention sonore et docte que l’on peut trouver chez un Bernard Fort. Rehberg est un enfant des musiques électroniques et de la pulsation organique (pas étonnant donc qu’il se soit associé à O’Malley pour KTL ou qu’il ait fondé le duo Pop avec ce malade de Zbigniew Karkowski). Certains passages de Work For GV 2004 2008 peuvent paraître ennuyeux, le long monologue sur ML3 par exemple mais à tout bien y réfléchir il s’agit peut être là du seul moment réellement dispensable de la petite heure que dure ce disque. Le reste n’est qu’ébullitions, stratifications, évanouissements et remontés de parmi les morts. Définitivement un beau disque de créations sonores.