mercredi 11 mars 2009

Overmars en format court























Après le morceau fleuve, douloureux et beau -le faramineux Born Again datant déjà d’un an et demi- les lyonnais d’Overmars s’essaient au format court avec une série de split singles. Ont déjà paru un sept pouces partagé avec les suédois de Icos, un autre sept pouces en collaboration avec Kill The Trill et est prévu un nouveau split avec Starkweather à paraître l’été prochain sur Music Fear Satan. L’autre actualité du groupe c’est l’annonce d’une réédition de Born Again par les américains de Crucial Blast -le label qui adore les groupes français puisque Year Of No Light et Monarch! ont déjà eu droit à ce privilège, lequel label parle également d’une tournée aux US.
Du vinyl donc et qui plus est du petit format. Le split avec Icos est une réalisation du label allemand Alerta Antifascista. Far From Home représente la face suédoise avec un post hard core bien down tempo et bien métallique aux entournures mais trop classique à mon goût. Le plaisir souvent ne tient à pas grand-chose et là précisément il n’y a rien de palpitant, aucun entrain, aucune surprise, aucune profondeur. Le passage ultra ralenti à mi parcours ne relève d’aucune originalité et le système de double voix est pénible (les voix sont pénibles en elles-mêmes). Icos est un groupe très honnête et efficace dans son genre mais il m’en faudrait un peu plus.
The Road To Awe
est le titre de la face lyonnaise et là on comprend beaucoup mieux. Avec quasiment les mêmes éléments, Overmars élève immédiatement les débats. Après une intro bien pensée (cela veut dire que même si on sait forcément que derrière il y a le déluge et l’acier on est content d’attendre que ça nous tombe sur la gueule), la machine Overmars insuffle tout son savoir-faire et toute sa maîtrise à une composition à la coloration plus hardcore que d’habitude avant un final ralenti là aussi et un chant qui rappelle le meilleur de Condense, celui de l’album Genuflex et de sa lourdeur malade. Bravo.






















Plus qu’un split, Büccolision est une collaboration entre Kill The Thrill et Overmars. Deux faces qui se complètent et qui se suivent. La première est attribuée aux marseillais, introduction par quelques notes au piano et brouillard petit à petit épaissi de saturation avant l’intervention lointaine de la voix (rauque et expressive), quelques déflagrations de percussions et un motif entêtant à la guitare. Une bonne évocation de la solitude.
La seconde face serait celle d’Overmars et elle rentre directement dans le lard, guitares qui gémissent de rage, basse qui racle, les tripatouillages électroniques qui vrillent et le chant de métallurgiste qui évoque une nouvelle fois celui de Condense. C’est intense et carré, lourd et précis. Le titre s’étiole froidement, finissant par reprendre les quelques notes de piano qui ouvrait la première face -fin de l’histoire, la boucle est bouclée. Je me demande s’il existe ou existera un jour une version intégrale (l’évidence est dans l’intervalle peut on lire à l’intérieur de la pochette) et enchaînée de ce Büccolision part 1 & 2, quelque chose qui ressemblerait à un mystère presque élucidé.
Ce très beau sept pouces qui tourne en 33 rpm est la première réalisation de Green War records, la pochette en carton noir très épais est découpée à la main et surtout sérigraphiée en blanc pour un rendu aussi artisanal que magnifique.